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 Cold spring sun - MARKVART
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Sujet: Cold spring sun - MARKVART   Cold spring sun - MARKVART Empty- Lun 20 Mar - 0:12

Cold spring sun
Markvart & Hedvig
May pretty horses come to you as you sleep and let this wash all over me. We don't really want a monster taking over ▬ RADIOHEAD



De haut, cela devait être beau. L’oiseau planant au dessus de l’eau, les Dieux, sa Mère, ils ne devaient voir qu’une tâche nacrée au milieu du saphir qui s’écoulait. Perle striée, abîmée. Dos qui n’a jamais vu le soleil, mais qui a vu les coups pleuvoir sur son derme. Bijoux de l’eau qui ne bougeait pas. Femme qui se rêvait divine. Joyau de Dieux qui n’en voulaient pas. Recrachée de l’eau, à jamais vouée à servir les hommes, incapable de comprendre pourquoi. Incapable de comprendre comment. Les cicatrices que l’oiseau voit sont aussi bien celles qu’a fait un Kraken qu’un homme. Qu’une autre vie.
Hedvig ne s’en souvient juste pas.
Perle d’une coquille vide, elle garde sa tête sous l’eau. Arrondit le dos nu, replie ses genoux sous son corps solidement tenu par ses bras figés autour des membres immobiles. Au milieu du courant calme de la rivière, voilà ce que les Dieux voyaient. Voilà ce qu’Hedvig était. Une nuit, entre les bras de Rán, dos au monde et face au néant. Le Grand Rien. Dans l’obscurité du manque d’air, seul la noirceur l’accueillait. Les joues se gonflent, se contiennent pour ne pas céder. Se retiennent de ne pas happer à grande bouffées l’eau salvatrice. Maternelle.

Les lippes plissées s’ouvrent, et elle étouffe enfin.

Rien ne vient sinon ses entrailles au bout des lèvres, bille qui remonte jusque dans son crâne qu'elle prend à deux mains. Pas de souvenirs juste de la souffrance, et une respiration sifflante à laquelle l'oiseau répond. La perle s’était muée en humaine, et elle crachait de l’eau, ses poumons, sa frustration. Triste à voir de haut. Si Urd était l'eau de l'Yggdrasil, si elle était la clef de son passée, alors elle préférait la noyer plutôt que lui parler, révéler ses secrets, révéler qui elle était. Les Dieux devaient rire d'elle qui chaque mois laissait ses poumons sur la rive contre l'espoir d'y retrouver dans le lit du fleuve de maigres souvenirs, échange ridicule, enfantin, geste secret d'une völva qui ne se connaissait pas.
La peau glissante se coupa sur un rocher, et le pourpre se mêla aux reflets translucides. Main blessée contre sa bouche, tête tournée vers le ciel, maintenant qu'elle était prête à faire face aux Dieux ils s'étaient redressés. L'avaient abandonné. Leur ombre avait laissé place au soleil levant, et l'amertume était désormais le goût de son sang.
Le parfum du froid.
Baignée à moitié dans l'eau et les rayons de l'astre, la chaleur de Sol lui fut privée. Interdite, ses bras entourèrent un corps qui se fondit de nouveau dans l'eau qui elle aussi restait vierge du Dieu. La tête de la völva lui rappela qu'elle était lourde, et peut-être était-ce la simple cause de ses tremblements.

Ou peut-être les dieux n'avaient-ils pas fini de se pencher sur la rivière.




© Gasmask
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Sujet: Re: Cold spring sun - MARKVART   Cold spring sun - MARKVART Empty- Mer 29 Mar - 22:36

Steer your way past the palaces
that rise above the rot
year by year, month by month
day by day, thought by thought

E
lles tapinent un peu, ses prunelles. Aguicheuses, tentatrices, elles hèlent la misère épiée pour lui sucer cette moelle qui fait d'elle un tableau rongé. Un clébard passe, les oreilles basses et la panse creuse, fuyant la bastonnade qu'un mômichon lui promet du bout de son épieu creusé dans du bouleau. Les relents émétiques de la basse-ville décident de vadrouiller plus avant dans les naseaux du mâle, vandalisant ce qu'ils croient être à tort la préciosité olfactive du roi. En vérité, plus le fumet de la vie trouillote son nase de griffes empuanties, mieux il en flagorne l'insolence. Ce qui est propre ou limpide, mordoré ou chatoyant, ne tire chez lui qu'un ronflement exécré, un aboiement aphone de bête en danger. Il n'apprécie vraiment que ce qui s'adonne à voir, entendre, sentir, goûter ou toucher avec un courage d'infamie, comme en ont les charniers ou les entrecuisses pleins d'un suc lilial. Une patoche dégénérée par les âges, confinant dans ses plis une histoire immortelle, se tend vers lui, bientôt suivie par la voix onctueuse d'un ancêtre à l'âme boiteuse. La marche puissante du guerrier — tout d'anonymat grimé — fait une halte machinale. Taiseux mais digne, le mendigot à qui les aléas ont crevé les yeux tremble des lippes mais retient les âpres cendres lui tenant lieux d'appétit. Son incapacité à quémander, à formuler son mésaise, est d'une beauté sinistre. On croirait voir un arbre calciné par la foudre, refusant aux cieux que s'élève vers eux l'ondulation félonne d'une fumée. Le spectateur, tout auguste qu'il puisse être, a les sourcils qui flanchent et les rides qui s'étranglent, non pas que le paria sème dans l'erg infertile du Konungr les graines de la pitié, mais qu'il soit dans le fond de sa fosse plus émérite que le Lund ne le sera jamais. Dextre alourdie par un poids mort, la main régalienne plonge sous pelisse à la fourrure rustaude, et épluche dans sa bourse la rondeur du pécule. La somme qu'il en brigande est insane. « N'y a t-il aucun faîtage de cette citadelle qui puisse t'abriter ? » Un édit du naguère où son père trônait ; pas un seul barbon ne doit connaitre la disgrâce fangeuse, car à chaque enfant du peuple il tient de protéger ceux qui autrefois les engendrèrent. De bien belles paroles qui fanent aujourd'hui sous l'ignescente réalité. Les serres noiraudes de l'autre s'emparent du butin qu'elles enterrent ensuite dans leur chair molle. Il ne rétorque rien. Ne s'étonne de rien. Pour lui, certainement, ce matériau en vaut un autre et il ne sait plus si de ces piécettes il doit gratter sa crasse, ou chasser les ombres à force de ricochets. Markvart passe son chemin, l'échec mollardant avec une cuistrerie familière la roideur de son échine.

Il a retrouvé la flore sauvage musardant près de Solstheim. Un havre éponyme qui a gravé son nom dans le myocarde usé du monarque, un lieu de repos comme il n'en trouve plus dans l'antre malade qu'est son palais. La sauvagerie sylvestre le recueille paresseusement, le laissant s'enfoncer en elle tout en soupirant de paillardise, éventant ses étoffes rugueuses d'anhélation béates et grisaillant sa silhouette d'oeillades obombrées. Une sécheresse d'élan l'alerte toutefois, assez pour qu'il ne pivote à temps et ne dégaine son poignard qui mord une lame adverse. L'enflure aurait pu lui forer le flanc avec sa hache si ses réflexes aguerris n'avaient pas aussi prestement vomi leur virtuosité. Un second luron surgit à l'opposé et profite de la diversion pour lui cogner la maxillaire d'une gauche balourde. La hâte difforme de leurs cabrioles et la déficience de leur prestesse ressemble à s'y méprendre à celle des marauds — et certainement pas à l'adresse que peuvent avoir les assassins. Un détail qui galvanise la proie. Fait sourdre une risette qui lui bouffe la gueule. Les larrons en veulent à l'or qu'ils ont flairé depuis la basse-ville, mais ne récoltent qu'une cataracte de bottes leur suppliciant la carne. En lieu et place de la goguenardise dépliée sur tronches, c'est une hébétude risible qui leur commotionne la bouche. Un premier tombe, le corps festonné par l'ire martiale de l'inconnu, puis décanille en secret tandis que son comparse défend sa couenne non sans goûter à la panique. Ils débordent sur un tertre que le vide berce, et vers lequel la canaille manque s'écrouler. La pogne du suzerain lui empoigne ses guenilles au moment où le sol allait se dérober sous son émule, et le tient suspendu au-dessus de la rivière. « Tu truandes sur les terres du roi ? », éructe le susnommé, sévère mais stoïque. « J'l'emmerde, le roi ! », que ça postillonne au faciès méconnu, les chicots mitonnés par une mixture nauséeuse. Un rictus frappe la barbe cuprique et, d'un coup brutal de cabèche, le front encapuchonné rosse le crâne mutin. La carcasse groggy choit dans le lit des ondes telle une masse grossière, éclaboussant tout dans son éclipse. Nonchalamment, le reître descend du mamelon pierreux en rengainant sa lame, débouche sur la rive et s'enfonce dans le limon, puis l'eau, en direction du corps flottant, avant de remarquer une bobine humaine que les moires découpent. Un bout de gamine qui le lorgne avec défiance. Pas plus dérangé que ça, il continue de progresser dans les bras hyalins jusqu'à rejoindre la canaille assommée qui barbote à s'en noyer les branchies. « Qu'en penses-tu ? Le sacrifié-je à Himinglæva ? » S'il ne darde pas sur elle la lagune de ses orbes, c'est bien à la naïade qu'il cause cependant. Ses phalanges de senestre se sont enroulées dans les mèches inondées de l'homme, prêtes à tirer pour sortir le visage du courant, ou à l'y maintenir à jamais.
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