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 And now the sun is rising ft. Nótt
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Kaif

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Kaif
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Sujet: And now the sun is rising ft. Nótt   And now the sun is rising ft. Nótt Empty- Mar 1 Jan - 4:57

Grow Up And Blow Away

Un grand festin avait eu lieu la veille, dans la grande Halle du domaine des Wodenheim, dorénavant Lindergatt. La chasse avait été fructueuse, et bon nombre de guerriers, chasseurs et femmes étaient venus festoyer dignement à la table de Alfgeir. Ce qui était pour eux un soir de célébrations était généralement le calvaire des esclaves et des serviteurs, obligés de servir des verres qui ne cesseraient jamais de se vider. L’astuce étant de toujours rester derrière les invités et de ne pas se faire trop repérer. Astuce que Kaif avait semblé oublier d’appliquer ce coup ci. Il s’était rapidement retrouvé à une table avec des visages maintenant flous qui lui ordonnaient de boire, et n’avait réussit à y échapper que trop tard. Le reste de la nuit n’avait été qu’un trou plus ou moins noir jusqu’au moment ou, réveillé en sursaut par un bruit extérieur, les yeux ouverts, Kaif comprit qu’il était temps de se lever.

L’air ambiant s’était rafraichi et le feu, toujours crépitant, était presque sur le point de s’éteindre, étant plus composé de cendres que de réelles flammes. Comatant quelques instants sur cette image, la tête toujours reposée sur la grande poutre en bois ou il s’était endormi quelques heures plus tôt, Kaif poussa un long soupir, réalisant qu’il allait sentir passer l’alcool ingurgité la veille. Oh comme la journée allait être longue. Redressant quelque peu son corps, il tenta de s’étirer alors que la douleur de tous ses membres se réveillait, lui rappelant pourquoi il ne fallait pas s’endormir dans des positions improbables. Boum, boum. Il sentait son cœur battre jusque dans son crâne. Il allait devoir prendre son mal en patience, et ce n’était pas la première fois. Faire boire les esclaves était un jeu que quelques personnes prenaient un peu trop à cœur à son goût. Oh il aimait boire comme tous les hommes, mais Kaif avait des limites qu’il avait… disons… clairement dépassées. Lui ne pouvait pas se permettre de se prélasser dans un grand lit pour décuver, ni disparaître quelques jours le temps de retrouver sa fierté. D’ailleurs, il avait déjà du bien trop dormir. Pas le temps de traîner, de risque de croiser son maître  Ce n’était pas le moment de se faire remarquer à traîner près du feu au lieu de vaquer à ses occupations. Kaif fut donc sur ses jambes assez rapidement, tanguant quelque peu à droite, puis à gauche, se raccrochant à son précieux poteau de bois pour retrouver son équilibre. Le bruit extérieur se fait de nouveau entendre. Curieux, il décide de s’en approcher, alors que ses yeux s’habituent doucement à la lueur du ciel qui apparaît doucement devant l’embrasure de la porte, il réalise qu’il s’agit de Nótt.  Après un court regard en arrière pour s’assurer que personne d’autre n’était réveillé, Kaif, bien emmitouflé dans son long manteau en fourrure, décide de lui parler. C’était si rare qu’ils puissent discuter sans avoir l’impression que quelqu’un allait les écouter ou s’en mêler alors, autant en profiter. Mais quoiqu’il lui dise, il se sentait toujours nul. Elle avait vécu tant de choses comparées à lui. Comment pouvait il dire quoique ce soit d’utile ou de réconfortant… certes elle était libre, mais cela avait été bien cher payé. La jolie jeune femme semblait ailleurs, fixant l’horizon, comme si les Dieux allaient un jour lui expliquer pourquoi elle se retrouvait là. Lui aussi avait souvent ce regard. Ce subtil mélange d’espoir, de nostalgie, et de résignation.

A quoi pouvait elle bien réfléchir ? Si c’était l’histoire du bétail, lui n’était pas inquiet : il avait confiance en Alfgeir et ses capacités à chasser des bêtes errantes s’il le fallait. Le problème devait venir d’ailleurs pour qu’elle ne l’ait pas remarqué immédiatement. Kaif connaissait Nótt depuis si longtemps qu’il arrivait presque toujours à déceler ses petits changements d’humeurs, même lorsqu’elle faisait tout pour les cacher. Car là était son fardeau : devoir porter pour toujours le déshonneur de sa famille, et se montrer forte même lorsque les Dieux semblaient s’acharner sur son nom. Alors, malgré son taux d’alcoolémie, il sentait bien que quelque chose la tracassait. Et il ne put s’empêcher de vouloir savoir ce que c’était, dans le cas, peu probable, ou il pourrait la soulager un peu. Il lui devait bien ça. Mais Kaif n’excellait pas dans l’art de la discussion, et son mal de tête fracassant n’aidait pas la situation. Alors, il se contenta de s’approcher de son ancienne amie jusqu’à ce qu’elle le remarque, la saluant d’un sourire avant de se reposer, les bras en avant, sur une petite barrière du domaine. Décidément, il était bien mieux accroché à quelque chose. A vu d’œil, le soleil devait être levé depuis une ou deux heures.

- Hey. Pourquoi tu ne m’as pas réveillé ?

L’alcool avait tendance à lui faire dire toutes ses pensées dans le désordre. Mais il fallait bien commencer quelque part, même s’il se doutait de ce qu’elle allait lui dire : qu’elle avait voulu le laisser se reposer. Ou bien allait elle faire comme si elle ne l’avait pas vu dormir ? La grande salle semblait bien trop propre pour que personne n’ait commencé à ranger avant son réveil. Et Nótt était si généreuse qu’il était impossible de ne pas la suspecter. Le sol ne s’était pas lavé tout seul. Ses souvenirs de la veille étaient flous, mais il se souvenait clairement que les invités, comme à leur habitude, avaient laissés un beau bordel. Le froid extérieur n’était pas des plus agréables, mais l’air frais apportait un peu de calme à son état plus que pitoyable. Comme il détestait se retrouver dans cette situation, à devoir boire sans avoir le choix, juste pour amuser quelques types qui veulent jouer au plus fort. Son maître n’en faisait pas partie heureusement, mais il était bien obligé de tolérer les jeux stupides des autres pour se faire respecter, et apprécier. Alors Kaif aussi devait bien faire de même, bien que le respect soit la dernière des choses que cela allait lui apporter.  Mais si ça faisait plaisir à Alfgeir qu’il se laisse faire par ses amis éméchés, qu’il en soit ainsi.

- Tu n’as plus besoin de m’aider tu sais… C’est plutôt moi qui devrait t’aider toi. Tu m’as l’air préoccupée… c’est à cause des cochons?

Il n’y avait aucun reproche ni animosité dans sa voix, au contraire. Elle était douce et se voulait réconfortante. Tentant maladroitement de cacher sa gêne de ne pas s’être beaucoup inquiété de sa vie ses derniers mois, Kaif enfonça son nez dans son manteau pour se réchauffer, soufflant à l’intérieur, dégageant un petit nuage de fumée. Il s’intéressait réellement au sort de son amie, mais c’était juste difficile pour lui d’arriver à communiquer correctement lorsque cela touchait aux sentiments. Heureusement, Nótt le connaissait bien, mais cela n’effaçait pas totalement son manque de confiance en lui. Dans son esprit, elle resterait toujours la fille Wodanheim. Elle n’avait rien d’une servante. Elle avait, et ce depuis toujours, une lueur indescriptible, cette même lumière que l’on retrouve chez les personnes qui vont accomplir de grande choses. Cette même aura qu’il semblait décerner chez Alfgeir Lindergatt...

Elle méritait bien mieux qu'une discussion sur les cochons de la ferme. Mais il savait qu'elle tenait son rôle à coeur et qu'elle veillait à sa façon sur le domaine de sa famille. Mais étais-ce suffisant pour lui donner cette petite mine?
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Sujet: Re: And now the sun is rising ft. Nótt   And now the sun is rising ft. Nótt Empty- Jeu 3 Jan - 19:22

And now the sun is rising
Borr scrutait les environs, aux aguets pour voir si personne ne venait diriger de menace envers la halle aujourd'hui Lindergatt. J'avais intentionnellement manqué de parlé du vandalisme fait à l'ancienne demeure de Gelmir Arstein. Vikart était sur le coup. Il était le seul en qui j'avais confiance pour cette histoire. N'importe qui d'autre aurait fini par savoir, par craindre... une nouvelle fois, j'aurais été portée fautive de crimes que je n'avais pas commis. Et j'étais fatiguée d'avoir le dos large. J'essayais tant bien que mal de recoller les morceaux, faire correspondre les pièces. Mais je n'avais que peu d'éléments... Je voyais en cette suite d'événements qu'un désir de me faire fuir : par la peur engagée suite au vandalisme de mon ancienne demeure, la tentative de me décrédibiliser auprès d'Alfgeir en me rendant incapable de gérer ses terres avec soin.

De la paranoïa. C'est tout ce que ça m'inspirait réellement... Car aussi bien, il s'agissait d'événements isolés. Peut-être que Gelmir cachait des trésor chez nous, peut-être que ces chiens avaient été guidés par une main voulant s'en prendre aux Lindergatt et non pour viser un complot contre la femme insignifiante que j'étais. Les Wodanheim n'avaient plus rien hormis le déshonneur.

J'avais hâte de retrouver Estrid. De lui parler. Quand bien même elle n'éclairait pas mon chemin, je sentais dans ses mots des tentatives de soutien dont j'avais grandement besoin.

Ce matin était particulièrement vide. Comme si l'alcool et les chants avaient mis le point sur ce qu'on m'avait volé : la vie. Un perpétuel apitoiement que je soignais en pensant à ma défunte mère. Elle avait voyagé par-delà les eaux, bravé bien des dangers, et tout ceci en ayant sa famille auprès d'elle à chaque retour. Si je ne rêvais pas d'une vie d'aventure, je rêvais à ce dont on m'avait privé : un mari dont je fêterai le retour, un fils à aimer... Si mon père était resté sur sa décision de me faire épouser Ulvar Iversen, tout ceci aurait été possible. Un mari, j'en ai eu un, oui. Qui me violentait et prenait de moi ce qu'il voulait quand il le voulait. Un enfant, j'aurais pu avoir le plaisir d'en avoir deux. Et par les actes du père, l'un n'a jamais vu le jour, l'autre a été exécuté. Et malgré cette décennie passée à le regretter, la douleur ne parvenait pas à s'estomper...

La mélancolie me collait au visage, au corps, comme un trait inhérent à ma personnalité. Un état permanent. Hier, j'avais dû jongler entre les personnes qui me détestaient pour mon nom, celles qui me charriaient et celles qui voulaient simplement me faire comprendre que je n'étais pas à ma place sous ce toit. Le départ d'Askana relevait bien des interrogations auxquelles Alfgeir devait faire face. Et quand je me trouvais dans les parages, cette question avait quelque chose de gênant... J'avais cette impression d'être le problème et d'avoir brisé cette vie qu'ils auraient dû avoir par ma seule présence. Pourtant, je n'étais rien de plus qu'un outil. Un faire-valoir : regardez ce qui arrive lorsqu'on ose s'en prendre aux Lindergatt ? Même les esclaves semblaient avoir plus d'importance que moi dans cette halle.

À tenter de ranger la halle après l'ouragan des visiteurs ronflant encore - pour certains - sur les bancs de bois autour de l'âtre, j'évitais de faire le moindre bruit. Dans un coin dormait Kaif, l'un des esclave de cette maison. Je m'arrêtai un instant sur lui. Il dormait profondément. Le pauvre avait eu une dure nuit... pourtant, il semblait paisible. Aussi doux qu'un agneau.

J'allai vider un petit baquet d'eau dehors. L'étole de laine et la peau de bête qui reposait sur mes épaules n'étaient pas suffisants pour me protéger du froid mais je m'accordai quelques instant pour regarder la brume se lever. Je commençais à grelotter lorsque des pas vinrent me rejoindre. Un léger sursaut suivit d'une expiration rassurée. Un sourire timide, peu crédible, et je reportai mon attention sur l'horizon. « Je ne voulais pas troubler ton repos, tu avais l'air si lourdement endormi », répondis-je sur un ton léger. Il n'avait jamais été du genre à lambiner ni à prétexter une trop forte fatigue. Kaif était bien trop dévoué pour s'abaisser aux excès de flemmardise. Je haussai les épaules à sa remarque. Je ne l'aidais pas en pensant qu'il en avait besoin. Il me fallait rester occupée, et me sentir utile à quelque chose. Kaif avait servit tant d'année ma famille que je ne pouvais le considérer autrement que comme un ami. Alors c'était naturel - surtout au vu de ma position actuelle - de ne pas faire reposer toutes les tâches domestiques sur ses épaules.

Il me connaissait assez pour savoir que quelque chose n'allait pas. Et sa question ne pouvait pas rester sans réponse. « Les cochons. Oui. Entre autre chose. Des événements étranges se passent et... à moins d'un signe des dieux, je crains de ne pas pouvoir mettre le doigt sur ce qui provoque tout ceci. Si jamais ça continue, je ne donne pas cher de mon temps ici... Oleif Lindergatt me déteste assez pour sauter sur l'occasion de m'accorder le même sort que le reste de ma famille. S'il vient à penser que je sabote de quelque manière que ce soit ce domaine alors... » Je m'arrêtai de parler et me tournai vers Kaif. Mes pas me rapprochèrent de lui.

Il avait une sale mine. Vraiment. C'était lamentable... Si d'une main je retenais le baquet vide, de l'autre, je vins déposer une caresse sur la joue de Kaif. « Je suis désolée pour ce qu'ils t'ont fait hier. Je ne comprends pas pourquoi Alfgeir se mêle à ces personnes... » Parce qu'il était le fils du Godi. Parce qu'on attendait une part de sociabilité venant de lui. Mais on voyait bien que ça lui pesait autant que le reste des courbettes et autres devoirs qui incombaient à son rang. Je ne l'enviais guère... Lorsque les Wodanheim étaient encore une grande famille respectée et respectable, j'avais souvenir de fuir ces festivités. Ne m'étant jamais réellement sentie à ma place dans ces bains d'ivresse...
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Kaif

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Sujet: Re: And now the sun is rising ft. Nótt   And now the sun is rising ft. Nótt Empty- Mer 9 Jan - 1:12

Grow Up And Blow Away

L’épais brouillard matinal semblait se dissiper petit à petit, mais peut-être n’étais-ce que ses yeux qui s’habituaient à la lumière du jour. Mais pour Kaif, c’était comme si les Dieux leur accordait un moment de calme bien mérité. Bien des fois, il aurait rêvé se retrouver à côté de Nótt, comme il l’était là, tout de suite. C’était d’ailleurs bien malheureux qu’il se sente aussi mal car, comme elle, il avait bien des choses qui lui passaient par la tête. Lorsqu’on occupait ses journées et ses nuits à travailler, il fallait bien penser à quelque chose. Du moins, c’est ce que Kaif se répétait souvent, car il semblait incapable de devenir le bon petit esclave sans aucune pensée personnelle. Son esprit était sa seule zone de liberté absolue.  C’était là qu’il se retrouvait, face à lui même. Et c’est dans ce lieu intime qu’est l’esprit humain qu’il avait pu tout faire pour ne pas devenir fou. Parce qu’il ne se rappelait pas de ses origines, sa vie était dictée par un sentiment fort qu’on l’avait arraché à son propre destin, quel qu’il soit.  Alors, à force d’imaginer de grandes aventures, bien à l’abri dans son esprit,  il ne pouvait se passer de ce mécanisme de défense. La vie était trop rude pour travailler sans réfléchir. C’est sûrement pour cela que Kaif n’appréciait guère les effets de l’alcool. Trop en abuser l’amenait dans le pire des états possibles : celui où il ne pouvait plus s’enfuir dans sa tête. Cet état où toute sensation le physique le tire vers le réel et lui rappelle sa condition de travailleur, condamné à attendre qu’un jour les Dieux se décident à lui retrouver une destinée digne de ce nom. Et ce qu’il n’osait dire à personne, c’est qu’il était intimement persuadé qu’ils allaient tous évoluer d’une façon ou d’une autre. La vie que tout le domaine Wodanheim vivait actuellement était voué à changer : un jour, Alfgeir ne serait plus qu’un « fils de » de Godi. Un jour, toutes les arabesques et pirouettes sociales en vaudraient la peine. Et pour Kaif, Nótt avait forcément un rôle à jouer dans cette histoire.  Beaucoup auraient dit que ce n’était que dans sa tête, qu’il ne ressentait cela que parce qu’il ne connaissait rien au monde et surtout : qu’il ne connaissait pas grand monde. Mais les Dieux allaient un jour s’intéresser à eux de plus prêt, et il en était certain. Impossible d’expliquer pourquoi. Illusion d’esclave, sans doute. Se dire que quoiqu’il arrive, tout iras bien, et que le plus difficile était derrière lui... D’ailleurs, il n’avait pas aussi bien dormi depuis longtemps. Une demi-nuit sans rêves valait mieux que les souvenirs flous du passé qui le hantaient souvent. Il n’allait donc pas insister sur le fait qu’il n’avait pas été réveillé à l’aube par son amie, qui avait bien fait de lui laisses quelques heures de repos. Sans dire qu’il était bien mérité, il était, disons, bien nécessaire.

- Merci…

L’espoir d’une vie meilleure avait beau être là, cela n’allait pas suffire pour que son mal de tête disparaisse. Mais la présence de Nótt faisait qu’il voulait prendre sur lui et ne pas retomber en enfance, à montrer ses faiblesses sans s’en rendre compte. Question de fierté. Oh elle était sûrement bien au dessus des complexes des hommes qui veulent se sentir plus fort qu’ils ne le sont. Mais il était Viking, c’était dans son sang. Kaif se redressa donc un peu lorsqu’elle passa sa main sur sa joue. Bien que ce fût la caresse la plus agréable du monde, il ne pouvait pas se laisser fondre dans son manteau et laisser la tendresse l’envahir. Penchant un peu sa tête, à la fois pour profiter quelques secondes avant que sa main ne s’enlève, il fit un sourire amical comme pour s’excuser de sa propre réaction. Il avait toujours eu du mal avec le toucher et l’intimité, tant ses expériences avaient toujours été plus positives que négatives. Même si être un esclave lui avait sûrement épargné de vivre bien pire que quelques idiots qui s’amusent à le pousser ou à le faire boire, son cœur se serrait toujours bien vite lorsqu’une main s’approchait de lui.  Il était toujours tiraillé entre sa fierté et le fait d’avoir, consciemment ou non, besoin d’affection. Il força son esprit à détendre son corps et à ne pas toujours sembler sur la défensive. Nótt avait besoin d’une oreille attentive et ce n’était pas le moment de sursauter juste parce qu’on avait un geste humain envers lui.

Kaif comprenait les inquiétudes de Nótt, mais avait depuis longtemps remis son cœur et sa vie dans les mains des Dieux. Alors à ses yeux, tout arrivait pour une raison. Il refusait de penser que Nótt puisse être blamée s’il arrivait quelque chose au bétail. Déjà parce qu’il trouvait cela insensé qu’on puisse ne pas apprécier une personne aussi douce et généreuse. Le père Lindergatt ne semblait pas la porter dans son cœur, mais c’est parce qu’elle représentait, à ses yeux, un danger éventuel. Kaif lui, était sûr qu’il n’en était rien. Alfgeir avait une affection évidente pour Nótt, et était bien trop têtu pour laisser son père lui faire du mal, surtout depuis qu’elle était, disons, sous ton toit.  Son maître, depuis bien des années, semblait vouloir construire un petit havre de paix autour de lui. Il n’allait pas se laisser dissiper par quelques problèmes mineurs sur sa propriété, ni blâmer la pauvre Nótt qui n’y était pour rien…

- Je ne connais pas beaucoup Oleif… mais tu vois bien que Alfgeir fait tout pour prendre ses propres décisions… et je suis certain qu’Alfgeir ne te feras pas de mal. Je veux dire…je le vois mal te blâmer pour des évènements qui ne dépendent pas de ta volonté…

Leur maître était quelqu’un qu’il respectait énormément et rien que pour cela, Kaif était déjà extrêmement chanceux, et en avait bien conscience. Avoir un maître aussi jeune lui avait donné un modèle à suivre, et quelqu’un à admirer. Il refusait de croire qu’il était contre ce qui restait de la famille Wodanheim. Il avait eu beaucoup trop de temps pour tous les observer : il y avait un réel respect dans l’air entre ces deux là. S’il y avait bien une personne pour laquelle Alfgeir oserait aller contre l’avis de son père, ce serait Nótt. Mais peut-être qu’elle n’en avait pas encore conscience. Ou peut-être que cela ne suffisait pas, dans son esprit à elle, à la sécuriser. Kaif sentait donc que sa réponse n’était que très peu satisfaisante.

- Ne t’inquiète pas : ce serait insensé de penser que tu y es pour quelque chose.

L’attaque n’était clairement pas d’origine humaine, et pourquoi aurait elle voulu saboter son propre travail ? Sans preuves contre elle, il n’y avait pas grand chose à craindre. Mais de son point de vue à elle, Nótt faisait bien de se méfier et de craindre le courroux des Lindergatt. Les mots de Kaif n’auraient sûrement pas un très grand impact sur son ressenti, mais il faisait de son mieux. Lui remettait une confiance infinie en son maître et la volonté des Dieux. Il ne pouvait pas s’imaginer une vie sans elle à ses côtés. Son histoire ne faisait que commencer. Mais avant d’arriver là ou ils devaient être, tous devaient passer par le lent rituel des soirées arrosées, le temps qu’Alfgeir, trouve sa place dans  le monde. Leurs destins étaient liés, et pour Kaif, aider son maître, c’était les aider tous les trois. Elle lui parla alors de la nuit passée de ce qu’on lui avait fait. Rien de bien grave au fond, si on se disait que sur le long terme, ça en valait la peine.

- Je les déteste...

Ces mots étaient pourtant suivis par un petit sourire. Kaif n’allait pas se laisser abattre par son état plus que pathétique : autant en rire. C’était bien malheureux, mais Kaif semblait toujours être la cible de ceux qui voulaient défouler leur frustration sur les autres. Il ne pouvait s’en prendre qu’a lui même de s’être laissé avoir. En guise de réponse, il se contenta de lever théâtralement les yeux au ciel : elle savait très bien pourquoi Alfgeir les avait laissés faire. Et pourquoi lui c’était laissé faire. Les codes de la vie sociale. Entre serviteurs, on comprenait très bien tout cela. On dit ne pas comprendre pourquoi la société marche ainsi, mais on fait avec. Le peu de lumière qui transperçait à travers le brouillard l’éveillait un peu plus chaque minute.  Un homme titubant sortit de la demeure, ne prêtant pas attention à eux. Il s’écroula quelques mètres plus loin, dans un ‘POUF’ neigeux plutôt comique, avant de se relever, puis de disparaître sur le début de route que l’on pouvait entrevoir depuis leur position. Riant de bon cœur, cette scène fut l’élément parfait pour le réveiller correctement. Peut-être qu’il n’était pas si pitoyable en fin de compte.

- Je vois qu’il y a pire que moi…

Le calme était enfin revenu sur la propriété des Wodanheim. Chaque action semblait prendre des proportions bien plus intenses, tant le silence prenait rapidement place. Il restait encore quelques invités endormis dans la salle, mais tant qu’aucun bruit ne se faisait entendre, ils pouvaient profiter du demi paysage qui se dressait devant eux.

- Est-ce que tu penses que notre vie vas changer lorsqu’Alfgeir prendras le pouvoir ?

Cette discussion, il ne pouvait l’avoir avec personne d’autre. Et l’occasion se présentait de pouvoir parler librement, alors… comment résister ? Kaif voulait savoir s’il avait juste la folie des grandeurs, s’il rêvait d’une ville meilleure qui n’arriverait jamais. Peut-être qu’il voulait juste que ses espoirs soient validés par quelqu’un d’autre. Lui qui semblait ces jours ci, si optimiste, il voulait savoir ce qu’elle en pensait en bien , comme en mal.
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