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 Sous le manteau de Nótt
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Sujet: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Lun 13 Mar - 15:42



notre malicieux diapason

euphonie d'apsaras



Haut dans le firmament d'obsidienne, ocellé de sa pléthore de nébuleuses, le déifié et taciturne Mani tracte son faix évanescent. L'astre sélénite en guise de joug intemporel, et le cauchemardesque lupin, gueule spumeuse de Hati, de le talonner avec une voracité ravivée à chaque nouvelle sorgue. Jusqu'à ce que les crocs harponnent et concassent les os, que le goitre haineux n'avale rond cette lune enchanteresse qui veille sur les songes. Prémices horrifiques d'un Ragnarök que content les mythes, l'aube de la Fin du Panthéon, et de tout ce que le glorieux Yggdrasil a été l'héraldique depuis sa création. Les Hommes seront tous viciés de vésanie, dit-on, mais ne le sont-ils pas déjà chacun à leur façon ? Sont-ce donc les toxines délétères de la folie qui s'instillent, lorsque l'on devient le spectateur paralytique de ses propres affres, et des maux de ceux que l'on chérit ? Ballant à son marasme tel un pendu à son collier de chanvre, spectres riants tout autour du gibet, seule, face à son algide crépuscule. C'est ainsi qu'elle se sent, la mortelle sous l'apparat de Drottning, lorsqu'elle n'est plus qu'en présence des luminescences tamisées de ses cierges – c'est ce pourquoi, en secret, elle épie le dieu éthéré qui chevauche parmi les constellations, la peur aux entrailles que l'obscure prophétie ne devienne véracité. Angoisses infantiles, l'on ne s'émeut ni de son fatum et encore moins de celui des dieux quand on se dit viking digne de ce nom. Les destinées sont ainsi tissées par les maupiteuses Nornes, tout à chacun n'est engendré que pour mieux servir leurs desseins, contribuer, puis être damné ou remercié. Et pourtant. Même les Eminents, frémissent au son du cor qui annonce le changement.

« Je te salue Freyja, Vane parmi les Ases... » Des susurres timorés, arabesques de piété qui embaument l'alcôve de nuitée. La chambre n'est chaude que des chandelles dont les caboches ignées se meuvent, agglomérat de lucioles qui éclaire à peine, mais suffisamment, parmi un buffet de fétiches maniaquement disposés. L'âtre est froid – à l'image de la ferveur matrimoniale – ses bûches devenues corpuscules, macchabées oubliés jusqu'aux prochaines braises. Le corps les réclame, au moins aussi religieusement que les psaumes appellent la Haute Frondaison de l'Arbre-Monde, mais l'atmosphère sied de la sorte au cœur verglacé de la néréide. Presque sculpture de gypse, immobile sur ses rotules, séant aux chevilles, depuis qu'elle a rejoint l'intimité d'une chambre qui n'est plus celle de son mari. La reine n'est plus que belle dans son abnégation midgardienne, sainte ouaille qui gratifie et magnifie plus divin qu'elle ne peut l'être. Coutume nocturne à laquelle jamais elle ne déroge, parce que ceux qu'elle révère l'oignent d'un réconfort qu'aucune étreinte tangible ne semble à même de lui concéder. Un onguent peut-être fantasmé, mais après tout, il est humain de glaner consolation là où il est plausible de la trouver. « Dame parée d'or et de lumière, fais nos filles belles et nobles, comme Hnoss et Gersimi, fais nos garçons grands et forts, comme les Einherjars. » Au crâne naissent les racines flavescentes dont les soyeuses longueurs cascadent jusqu'à la base du rachis, délivrées de l'austérité des faraudes coiffures. Point de fioritures aurifères, aucune vanité dans le textile immaculé qui drape la voluptueuse charpente. L'humilité du privé, modeste partisane devant son autel improvisé. « Dame gardienne du monde, donne la fertilité à la terre et la fécondité à nos enfants, à notre clan, à notre peuple et à notre race. » Les mains sont juxtaposées sur le côté senestre du poitrail, cherchent, inconsciemment, à panser l'organe sanguinolent. Une pensée en naufrage pour la progéniture, pour la patrie dans son hétérogénéité. Génitrice et souveraine. Et la dernière branche du triumvirat de larmoyer. Le mutisme perdure, les lippes d'incarnat hésitent longuement à ébaucher les mots qu'elle est lasse de substanter d'espoirs qui croissent moribonds. « Dame de la Flamme, donne l'amour à l'homme et à la femme... car c'est toi seule qui forges les couples et sèmes notre descendance... » Les paupières s'ouvrent, les prunelles raclent le sol en quête d'une fierté que l'affliction a éclipsée. En-deçà de la probité du souhait, la honte pare les pommettes. Racornie aux pieds d'un amour fantomal, réduite à implorer pour que le Mâle retrouve ses esprits égarés.

Le menton se rehausse, au même titre que l'orgueil régénéré. Si Emma adule toutes les sommités d'Asgard, elle brûle d'une dévotion univoque pour la déesse de l'Amour, première valkyrie du Père de Tout. En cause, le patronyme délaissé au gré de celui des Lund, Myhre, et la légende qui aurait érigé leur opulence et notoriété. Ineffable promiscuité spirituelle, et l'espérance que la sœur de Frey la couve d'une oeillade bienfaisante.

La naïade se lève, éreintée par une journée durant laquelle les coercitions inhérentes à la couronne n'ont été que kyrielle. Le serment d'être à la fois démiurge, émissaire et servante de la plèbe, une raison de vivre, un motif de mourir. Elle se demande de quelle façon l'Histoire se souviendrait-elle d'eux – d'elle. La main caresse les cervicales où la douleur lancine, là où tout devient trop pesant pour la carcasse d'une vénus qui se veut de fer plus que de cristal. Le repos, pourtant digne d'être acquis, se fera évasif si elle se love tout de go dans sa soierie. Alors, elle s'en va se saisir de l'instrument de musique qui ornemente la table de chevet et s'assit sur la couche. Ses phalanges graciles effleurent les cordes de la lyre émaillée de glyphes, présent d'autrefois que son père lui a rapporté au retour d'une rapine, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Autodidacte depuis lors, elle se plaît à combler ses monotonies et celles de ses filles de quelques notes harmonisées. Un délassement devenu l'émonctoire de son vague à l'âme, puisqu'elle n'a pas l'estoc pour purger ses humeurs malignes de manière physique – à quoi bon, en y songeant, suer en dehors lorsque tout demeure en dedans. L'apsara pince la première fibre tendue, l'objet tenu tout contre son sein, et les paupières de choir à nouveau à la mélodie que ses articulations enfantent intuitivement. Elle occulte la fraîcheur de la pièce et les vicissitudes de son existence, absente, toute absorbée par son euphonie.
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Mer 15 Mar - 23:28

— sous le manteau de nótt —

This high luxury of not having to explain.

N
ova au nimbe irradiant, Emma serait une mornifle à l'éminence de Sól si, d'une dévote humilité à l'égard des Illustres, sa majesté n'était pas de fibres d'or brodée. Crevant néanmoins mêmement l'aube morne, à l'aulne de ses cérémonielles pérégrinations d'un temple au suivant, elle scintille, la Dróttning. Et ses rayons sont autant de ligatures strangulant les encolures des hères ameutés qui, de la sorte assujettis, subjugués, ne savent plus que se figer pour l'admirer, mais non la voir. En cela l'égale de la sidérale, Emma s'éclipse au-delà de ses coruscantes enluminures, et sans doute sont-ils peu, ceux que tel arroi n'éblouit pas jusqu'à cécité, ceux qui distinguent, sous diadème, la nuque qui ploie, et non pas ici pour prier, non pas là par pieuse déférence, mais sous le joug d'une non moins souveraine inquiétude. Et comment pourraient-ils deviner que l'hélianthe toute de lumière magnifiée serait, elle aussi, martyre de ses propres ombres ? Aussi Sól peut-elle régner sans crainte, elle qui encore se dérobe à Sköll, car si de ses apparats la Reine s'inspire, en ceci s'en distingue-t-elle : à son cou, sous joyaux, le Dépit a d'ors et déjà planté crocs. Toutefois ne sont-ce que les présomptions de celle qui, en retrait du nébuleux cortège, scrute les matinales déambulations de son froid soleil de belle-sœur, elle-même trop absorbée par ses entours pour s'en aviser. C'est qu'elle n'a qui plus est pas lieu d'être là, Moira, que le devoir a sommé en lisière de cité. Pourtant, à l'instar d'un trivial badaud, escale en route s'est-elle accordée, contraignant par la même sa faction à s'accommoder de cette subite inertie. « Commandant ? », s'enquiert d'ailleurs, auprès de son flanc posté, un milicien fort intrigué par la déviance du rictus s'étant à mesure cavé malice à l'angle des princières labiales. On y lit ivraie, on y lit ivresse ; souvenances d'un antan taquin, intacte momerie qui naguère grimait la démone frimousse lorsqu'à l'un de ses desseins roublards, gamine s'adonnait. « Tout va bien ? », réitère le même, interposant sa bonhommie mafflue entre astre et astrologue. À celle-ci d'opiner, consentant à mettre terme à l'entrave, le germe d'une cabale en cabèche bourgeonnant néanmoins déjà, tandis qu'au loin l'étoilée s'estompe.  

* * *

Spinal arqué contre huisserie, elle est pilastre au dos duquel la bastide somnole, sous couvert du manteau de Nótt, et à la ronde rien ne bronche, ni ne luit. Privilège de Commandant, la garde flanquant d'ordinaire le vestibule royal a, de fait, été tantôt éconduite, sans autre forme de procès que ce sibyllin verdict : cette nuit, la Reine n'a rien à craindre. Ou presque, s'est-elle exemptée de préciser, consignant en son for intérieur ses taquines intentions, ourdies avec délice tout le jour durant. Raflant enfin au sol son barda, c'est en geignant après sa propre puérilité qu'en définitive la silhouette s'ôte à sa sclérose et se faufile sous chambranle, au-delà duquel la gynécée s'offre vacante. L'opacité y régnant ne permettant guère d'en jauger les minuties, c'est à tâtons, frôlant l'exubérance d'un mobilier qui ne manque pas lui extorquer quelque soupir sardonique chaque fois que guibole par mégarde s'y cogne, que l'intruse progresse néanmoins avec détermination. Là, à l'adverse du pucier, il est une cavité qui fera l'affaire ; délaçant d'ors et déjà les cordons de sa sacoche, c'est en telle alcôve, dédiée à l'opulente garde-robe, qu'elle se musse en grognant. Que ne faut-il pas faire, vraiment — et à son âge, et compte tenu de ses siennes responsabilités — pour distraire cette précieuse de blondine, a priori pas foutue de se dégeler sans son concours... !, qu'elle se dit alors, non sans une once de tendre dérision, une fois tout à fait embusquée, attifant son glabre minois d'un postiche de barbiche, puis nouant natte sous viril couvre-chef. Ah ! Si on l'y voyait, ainsi travestie, accoutrée tel le plus rustre des roturiers, qui plus est planqué dans la penderie de sa Majesté ! Ont-elles jamais, du reste, l'une comme l'autre récalcitré à quelque extravagance, quelque frasque que ce soit pour se chicaner ? Nullement, et telle aberrance s'avère d'ailleurs pour ainsi dire mortier de leur mutuelle et non moins déroutante affection. Là de ses occultes apprêts, et tandis que paraît la régente, l''intrigante en fond d'alvéole se tasse ; et ainsi attend, longtemps, lustre après plombe, que l'armada des jasantes chambrières, voltigeant à l'entour de leur maîtresse, ne vienne à bout de l'ouvrage sophistiqué qu'est la souveraine toilette, qu'il conviendra d'ériger derechef au lendemain. Et à la rouquine, indésirable témoin de la mascarade, de ricaner en sourdine non sans goguenardise, se figurant le Roi son frère aux prises d'un tel traquenard tout de soie et d'escarboucles tissé.

C'est en son algide gravité, lorsqu'elle ne se sait pas scrutée, que Moira se plaît le mieux à la mirer. Hiémales sont désormais ses flaves nitescences, analogues à celles mouchetant la nuit qu'elle consent à laisser entrer, tout juste saupoudrée de l'or vaporeux des astres et bougeoirs. Là, sa noblesse à genoux, sa beauté prosternée rendant gloire à celle dont nul ne saurait lui dénier lignage, la suzeraine semble étrangement moins accessible encore que parée de ses fastes ; peut-être est-ce pour cela qu'immobile en sa niche, la rubigineuse atermoie. Ou peut-être n'est-ce que pour marauder quelques sons encore, quelques notes à cette vibrante déréliction au diapason duquel le palpitant se fait tambour battant. Et peut-être est-ce à l'inverse pour ces mêmes raisons-ci, qu'hors de sa tanière, le fauve finit par soudre. Deux, trois foulées et la voilà qui contre échine s'accointe, sénestre capturant lippe et menton, dextre s'arrimant au bedon : « Hmmm... Ma Reine ! », grogne la costumée, modulant sans talent sa phonation de sorte à en contrefaire la féminité, et à lui donner cette absconse sonorité salace, malgré l'hilarité qui écume d'ors et déjà le long de la gorge, menaçant déborder d'un instant à l'autre. « Ô soleil de mes nuits, hmmm... », exagère-t-elle encore, souffle torride flagornant nuque de marbre, « Seuls, vous et moi, enfin ! »


Dernière édition par Moira Lund le Jeu 30 Mar - 3:54, édité 1 fois
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Mer 22 Mar - 16:48



notre malicieux diapason

euphonie d'apsaras



Les notes forment des volutes de mélopée, cantique intuitif que suppure le cœur en tourmente. Plus rien ne compte que de concéder à l'oeillade mutique des dieux qu'elle souffre, que de confesser à sa propre orgueil d'hydre que les maux ne vont pas en se pansant, mais en se nécrosant. N'y a que ces accalmies d'avant nuit pour morceler l'égide et se vautrer dans l'asthénie telle une laie dans sa bourbe. Souillon d'impuissance, le sentiment fait oppression même lorsqu'elle se planque sous la nitescence des parures. Parfois, elle se prend d'envier les bienheureux imbéciles, sots qui s'ignorent et allaitent leur ataraxie avec tout ce qui leur tombe sous la paume. Lorsque la volition de se jucher aux cimes de la hiérarchie torréfie les entrailles, l'on a rarement le droit à pareille quiétude. Elle n'est qu'illusoire, au mieux transitoire. L'on en ramasse les brisures et on les chérit comme un butin d'antan vicié par le temps. Des vestiges que l'on arpente, avec peu de possibilité de reconstruire.

Trop de choses, qui font buller les méninges. Et comme l'on somme à un prolixe de se taire, l'on s'en vient enjoindre la penseuse d'atermoyer sa méditation. Un bâillon charnel de condamner les lippes et calfater tout ramage du joliet gosier, un ceinturon de carne de sangler l'hypogastre plus pour posséder que pour sécuriser. La Drottning s'étrangle avec un glapissement dont on refuse l'essor, l'eurythmie effervescente, peur et stupeur en couperet trop proche d'étêter. La pulpe des doigts s'écorche contre les cordes qu'elle flattait une seconde plus tôt, la senestre agriche l'un des avant-bras offenseur et les serres se fichent vainement dans le textile. La carnation est opale, les érubescences naturelles se sont dérobées à l'éruption de la frayeur qui ne s'attiédit nullement. Les mirettes béantes, elle guigne le cuistre lovant sa perniciosité tout contre sa reine, auteure d'une pléthore de supputations quant aux motivations obsédantes de l'intrus et leurs résultantes. Il rauque à l'instar d'un clébard englouti par sa turpitude de saison, bavant des psaumes idolâtres d'une haleine si brûlante qu'elle en corrode l'épiderme se situant en-dessous. Emma tente un feulement qui ne fait écho que dans sa gorge, chaloupe des épaules pour se défaire de l'abjecte constriction – dame en détresse, dont l'instinct se vermicule d'une animosité qui garrotte l'aspect réflectif au profit de celui pratique. La lyre aux extrémités acuminées s'improvise arme de fortune, et avec toute la puissance vraisemblable d'une femme de sa condition, elle l'envoie en plein faciès du quidam dès lors qu'elle en aperçoit la bribe. L'impact est violent, fait choir le fruste dans la moelle de la couche et octroie la fuite à sa relative captive.

Une maigre plainte en guise de cri martial, et la souveraine de forer distance avec une diligence qu'elle-même ne se soupçonnait point. Elle heurte et s'alite de demi sur l'autel dont les idoles de bois chutent au sol, puis sa patte, folle à lier, tâtonne jusque dans le tiroir du meuble, extirpe un fourreau incrusté de gemmes versicolores duquel elle fait glisser une lame affilée. Sa dague, elle la brandit devant elle, prête à larder sans remord ni regret.

Cahotée de spasmes nerveux et les mandibules contracturées à s'en rompre les jointures maxillaires, tous crocs sortis, elle confronte l'impudent qui a osé s'immiscer jusque dans son antre. Comment, par Odin, s'est-il par ailleurs introduit ici ? Se faire ombre aux prunelles avisées des factionnaires, et même aux oeillades indiscrètes des serviteurs du palais, est affaire périlleuse frôlant l'impossible. Où sont donc ses cerbères lorsqu'elle requiert leur défense? Et de quelle vésanie l'olibrius se fait-il le fantoche pour profaner la première nymphe du royaume de Norvège ? Les interrogations joutent leur priorité là où les calots courroucés épient la moindre mouvance. « Comment oses-tu... ! » La voix usuellement nectar est acerbe, éprouvée par la contingence de l'assaut. « Comment oses-tu galvauder mon sanctuaire et me souiller de ton obscénité ?! » Incrédule, enragée, la biche se fait fauve hardi. Elle remarque soudainement que le lactescent des soieries est carminé en macules éparses mais fraîches,  souillures dont elle retrouve des mouchetures sur l'immaculé de ses atours de nuitée, ainsi que sur sa joue qu'elle essuie du dos de sa main libre. L'instrument de musique également, flegmatique complice de la riposte, a l'un de ses sommets tâché de vermeil. L'arcade sourcilière du malotru accuse une meurtrissure superficielle mais gerbante du fluide vital dont elle adorerait le voir exempt, plaie fortuite, préface d'une éventuelle seconde qui vomirait au moins ses boyaux en guise de résipiscence. « Ecoute-moi bien, faquin... » Nimbée d'une primauté inhérente tant à son rang qu'à son éducation, rogue au paroxysme d'en liquéfier instantanément cet être en direction de l'Helheim, elle enjoint avec régalienne vanité. « Tu vas retirer ton couvre-chef et faire montre de cette gueule apostate qui est tienne, puis tu te mettras à genoux, et tu prieras nos déités pour que je convienne d'une mort prompte à défaut d'une exécution lente. Lente et douloureuse pour que l'on t'y entende jusque dans les confins de Svartalfheim. »
Anathème récitée, elle s'impatiente de réaction.
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Sam 1 Avr - 0:03

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A
ux cieux seuls s'élancent les vœux. Pas les hommes, moins encore les rois. Ceux-là ne sont pas pour surplomber le monde, mais pour le subir. Moira, depuis son humble office, en contre-bas de promontoire mais lorgnant les monarques de plus près que d'aucuns, le sait mieux que quiconque. Tel un cerbère escortant le cheptel, elle connaît les écueils truffant le royal itinéraire, puisque c'est à cet usage, plus qu'à tout autre, qu'on s'est naguère échiné à la dresser. Qui mieux qu'elle, alors, pour incarner cette humble et nécessaire dissidence, obstacle réfractaire à ce que la Régente se fourvoie ? Si, pour ce faire, il lui faut claquer des crocs en guise de mise en garde, soit. Néanmoins, les jeux cruels d'antan se sont mués en une espèce de bienveillance sororale, et c'est ainsi sans hostilité aucune que le cabot taquine, désormais. Alors sitôt la cocasse frayeur extorquée, l'étau s'alanguit, se fait étreinte, et une bribe d'euphorie va pour divulguer la coquine imposture, lui restituer ses accents puérils. Trop tard, toutefois. Et ainsi, avant que ne puisse s'épanouir l'aboi d'allégresse muché en larynx, l'inoffensive brebis rue, et la caboche canine valdingue, touchée par la grâce, heurtée par la foudre, sans qu'elle n'ait rien vu venir.

D'abord, il y a l'écho, avant même l'éclat des os contre le bois. Un fracas, à peine audible, tant le moindre atome conçu pour sentir est soudain trop accaparé à seulement souffrir. Le vacarme ne se répercute ainsi plus uniquement contre tympans, mais en chaque neurone, chaque synapse, comme si, heurtés, les cinq sens s'en trouvaient bousculés, bouleversés, à gueuler leur désarroi tels une harde de gallinacées névrosées en débandade face à quelqu'invisible intrus semant la zizanie dans le poulier qu'est son caisson sonné. Ça ne dure pas, néanmoins, et lorsque s'effondre le crâne contre le douillet d'un oreiller, la douleur y décèle son siège. Broyant entre crocs la laine fagotant le pucier, l'avachie y rauque alors sa géhenne, ne crachotant guère plus qu'un râle enroué, méchamment pénitent, qui dégénère en persifflage ; elle ne l'a pas volée, cette danse-là. Et c'est qu'elle s'en délecte presque, toute hagarde qu'elle soit, en bronchant non sans pesanteur, dans une piteuse tentative pour recouvrer un semblant de contenance, sinon plus digne, au moins décente. À quatre pattes, tel un corniaud contus, elle se rétablit alors, dos bombé et nuque échinée pendouillant entre épaules. Puis, avec un luxe de précautions, la charpente chavire à la verticale, affranchissant les pognes qui hissent, vers la gueule amochée, de timides phalanges afin d'en estimer à tâtons les dégâts. Ça gronde, lorsque l'une d'elles effleure la fissure ravinant le labre sous postiche, et derechef en frôlant celle, ô combien plus sérieuse, qui lui bêche le cartilage sourcilier, dégueulant d'un épais torrent pourpre. Puis, sur l'arme du crime, oblique la borgne attention. De la dextre, la hampe salopée de princier ichor est alors dérobée, et longuement lorgnée, sous toutes coutures, comme s'il s'agissait là d'un artefact tout autant fabuleux que redoutable, jusqu'à ce que sénestre s'invite contre cordes. Caresse brutale, du bout des griffes, provoquant l'abrupt retour des sons dans le maelström d'élancements phagocytant son entendement. Alors enfin, elle perçoit, au-delà, les stridulations hystériques de la souveraine agnelle lui pépiant sa fielleuse acrimonie depuis les confins de la chambrée. De faquin, elle s'entend désigner, et puis ça lui vitupère des exigences, sur le ton de la sommation... l'œil unique guinde un regard torve vers la blonde et décèle, sans s'étonner, l'éclat d'une lame dardée en sa direction. Elle pourrait, séance tenante, paraître sous son véritable jour, laisser choir la mue du loup pour donner à voir patte blanche, et dissiper ainsi le quiproquo avant que ça ne dégénère davantage. Soupir. Elle pourrait, elle doit, en réalité. Grimace. Abandonnant l'instrument, les paumes se soulèvent, tandis qu'à genoux le dénommé faquin s'ébranle, aphone, jusqu'en bord de plumard. Aux guiboles ensuite de se déballer, l'une après l'autre, sans hâte, jusqu'à ce que les semelles choquent le plancher.

L'une guignant qu'à ses ordres l'autre fléchisse, et la seconde, trogne basse, qui scrute le vide obscur en tanguant sur la pointe de ses godillots, comme en équilibre à la margelle d'un abîme sans fond  ; le face-à-face s'offre le luxe d'ergoter en silence, malgré la palpable exaspération dont fait foi la Régalienne. De fait, la scène ne manque pas d'extravagance, et la skjaldmö goûte son petit effet. Claque néanmoins le lingual contre palais, tocsin feutré annonçant le dénouement de la galéjade, avant que celle-ci ne déraille en bavure. L'instant suivant, au Commandant de cahoter jusqu'au surin, capturant le bras lactescent qui le brandit avec une roideur toute martiale. Le coude, ainsi saisi, plie sans résistance, et ne laissant pas même à la maîtrisée le temps de s'affoler plus, de la droite le minois se voit dépouillé de ses artifices. Et c'est un rictus, se voulant sourire, que la pénombre sculpte alors, en coin de babine intacte, tandis que maugrée enfin le phonème familier : « Qu'y a-t-il de si précieux entre tes cuisses, ô soleil de mes nuits, que tu défendes avec telle rogne au point d'avoir manqué m'assassiner ? » Libérant le délicat poignet, la sénestre pointe la moitié de gueule ravagée, d'où bavent les deux estocades. C'est qu'elle ricane, néanmoins, l'increvable. « Comme si je n'avais pas déjà suffisamment saigné pour ta putain de couronne... » Sur ce, le galbe décale en direction d'un miroir, et s'emparant de la première étoffe venue, éponge sa moue endolorie. « Sais-tu coudre ?, s'enquiert-elle alors, mirant de plus près la charpie lui grignant l'arcade, Bien sûr, quelle question. Ce doit être le genre de chose que l'on enseigne aux... », qu'elle gouaille, coulant un regard chineur vers la taquinée. « ... aux filles comme toi. Ne le prends pas mal. Tu n'as pas intérêt. Pas après m'avoir ravaudée le portrait de la sorte. », achève-t-elle enfin, rieuse quoi que déguisant difficilement son mal.
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Lun 3 Avr - 23:36



notre malicieux diapason

euphonie d'apsaras



Fragrance d'ichor, quasi voluptueux, occulte dans les marbrures des corps et qui offre au myocarde de pilonner. Le rubis des veines ocelle la superbe régalienne, elle le sait, elle la sent, la teinte d'amarante qui se pose en filtre sur les cent quatre vingt de la vision. Pourpre de sang, cramoisi d'ire, tout n'est que rouge aux entours et en dedans. En peindre l'alcôve, tiens, se plonger dans un bain de haine et de passion pour que tout revête la couleur de son sentiment. A commencer par l'anonyme bélître, qu'elle brûle de dépiauter au moins jusqu'à l'hypoderme. Car il n'est qu'animal, rauque de la même façon, rampe sur la couche tel un corniaud auquel l'on sommerait de descendre. Il se fait intrigué, alors, par l'arme de fortune qui a crevé la peau et châtaigné la boite crânienne. Les doigts raclent les cordes, patauds et inconscients de leur extrême sensibilité. Tant et si bien qu'elles gerbent une doléance qui érafle les tympans, fait tiquer l'ondine marottée à plus de concordance.

Tirade parachevée, l'oeillade assassine extravase son insalubre desiderata de voir l'infâme se racornir à ses pieds, de le contempler transsuder de culpabilité et de don de soi face à son éminence. Accoutumée à ses vœux que l'on exauce avec obséquiosité, la Drottning se laisse mystifier par l'apparente sujétion du faquin qui, manches levées, approche pour signer reddition. Les paupières se plissent, s'enorgueillissent du forfait déjoué et pourtant ingénieusement ourdi. Puis au tour des nerfs de s'affiler face à la pesanteur lourdaude dont le cuistre fait montre, transfigurant l'allégorie d'un sentier vers le gibet en une piètre vaudeville. Les lippes se meuvent pour glavioter quelque semonce, glané avant de naître par l'assaut impromptu que lance le fallacieux docile et qu'aucun instinct suffisamment preste ne peut appréhender. Le souffle tronqué, l'hydre plus leste de son lingual que de ses réflexes se fait surprendre et immobiliser, cependant, n'a t-elle point le luxe de s'épeurer que les postiches choient, et la véracité de sourdre en un clairon intime, en une gueule familière. Boutade mise à nu, la foutre renarde jappe leur épilogue tandis que les calots abrutis fourbissent ses babines comme si elle avait été un spectre revenu à la vie. La luminescence échaude les synapses ; elle comprend, la dinde de la farce, elle comprend que ce n'est qu'une nouvelle nébuleuse dans la voie lactée de leur connerie synallagmatique. Poignée et horreur libérées, la Dame se gerce d'une offense vindicative, celle de s'être avoir comme une pucelle aux premiers émois, alors qu'en y songeant, elle aurait pu faire divination de sa détractrice.

Pattes jointes sur son rumen, Emma se détourne et se claquemure dans un succinct quoi que viscéral mutisme. Elle incante silencieusement pour que l'eurythmie se dulcifie, laisse ses foulées intuitivement la diriger vers l'autel galvaudé, à l'orée duquel elle s'agenouille pour récupérer les fétiches disséminés au sol. Embusquée sous sa crinière des blés, elle râle aux verbes folâtres que lui pépie l'autre rubigineuse. « Les filles comme moi. » Qu'elle réverbère avec amertume et iota d'outrage. « Les filles comme moi, ma chère. Je ne suis plus une jouvencelle mais une dame accomplie, ouatée d'une reine qui va te châtrer à la petite cuillère si tu ne bonifies pas ton vocable en sa présence. » Sa sérénade faite, elle se redresse et redispose assidûment les idoles sur son reposoir à patenôtres.
Enfin, elle fait volte-face en direction de la bretteuse qu'elle dissèque du regard, lénifiée nonobstant l'ombrage qui la ternit toujours de l'intérieur. A en voir le carmin qui goutte le long de son faciès, elle devine que l'épinéphrine des circonstances a cédé acuité et âpreté à sa riposte, au point tel que les chairs ne pourraient se panser sans sutures. « Assis. » Enjoint la néréide en désignant un siège vacant du menton, avant de s'éloigner derechef. Elle s'en va se munir de l'armement adéquat, qu'elle revient déposer sur la surface du meuble aux abords de Moira.

Muselée par une outrecuidance inhérente à la tiare qui ceint son crin chaque jour durant, elle rapproche l'un de ses cierges, peinturlurant une clarté chaude et tamisée sur les figures à la fois semblables et disparates. L'une sculptée dans le marbre, l'autre taillée à la serpe, semble t-il. Ou peut-être, seulement chantournée par les affres de la guerre, pour cette dernière. La pulpe du pouce et de l'index pince l'aiguille dont l'extrémité se convie au cœur de l'humble flamme qui l'aseptise, l'apprête à son prochain office. Puis elle approche, la naïade, feint son intérêt pour la meurtrissure à laquelle s'hydrate encore le textile érubescent précédemment dérobé. Mais avant de le frôler, elle se fige, ronde-bosse d'albâtre qui suspend le temps à leurs cils. Elle liche la physionomie couturée de mirettes inquisitrices, ses ongles flattent la pâle carnation, de la pommette jusqu'aux lèvres charnues... qu'elle harpe à deux doigts, épine de broderie à l'orée de la peau. « Et si je te ravaudais plutôt cette glabre chair là, que tu t'étrangles avec cette bile que sont ces mots insolents. » La caboche se penche sur la dextre, magistrate valsant sur les plausibles châtiments. L'aiguille chute, érafle les nippes et fait cette fois cible de l'entrecuisse. « Ou ces lèvres-ci, peut-être, pour avoir louché sur le délice de mes aines, alors que tu devrais te tourmenter de la salubrité des tiennes. » Ribaude contre Rosière, l'on pourrait baptiser leur épopée. Ou ainsi sont les qualificatifs qui font moire dans les dires, car aucun coup n'est trop bas, ou trop haut, pour ce duo. Pour l'oeil tiers, les mutiques secondes qui s'écoulent font la maille d'un palpable dissentiment, mais dans leur microcosme, à elles, il en est autrement. La flavescente expire un ricanement, loge la joue immaculée de la rouquine dans la cavité de sa paume, un geste tendre qu'escorte un sourire bon perdant. « Saleté. Loki a jadis dû oindre de sa matoiserie sur cette âme. » Elle lui prend le tissu devenu rougeâtre et le pose non loin, prête à entamer les soins. « N'as-tu donc rien de mieux à faire que m'importuner à la nuit tombée, ô lune de mes jours. »
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Lun 17 Avr - 19:52

— sous le manteau de nótt —

This high luxury of not having to explain.

R
aide est l'homélie rossant la nonchalance du râble indigne. Ce n'est que son patois que la souveraine flagelle de sa phonation faite trique, mais c'est à la pommette de s'en fendre pourtant, tandis qu'oblique la cabèche du côté carambolé et que s'en éloigne la chiffe souillée. « C'est ainsi que tes sujets jasent, Dróttning, goguenarde la diffamée, lorsque la perfection te faisant office de séant s'éloigne hors de portée de leurs gravelures. Ne t'en prends à pas moi, humble messager de ta roture. » Sa narquoiserie ébauchée, la garce fait volte-face, poussant le vice à se rompre d'une espèce de révérence. Une prosternation désinvolte, en fait, qui non contente du grotesque qu'exagère telle virile défroque, s'avère de surcroît n'être qu'un répit scindant un laïus non moins scabreux. « À gratifier les scaldes prônant ta grâce par monts et par vaux, que veux-tu ? c'est toi qui contribues le mieux à pointer cette... insolence, en ta direction. », qu'elle gouaille, illustrant sa lubrique insinuation en la mimant d'un index dressé sous braies, faufilé là en douce à la faveur de la courbette. Couronnant l'inélégante forfanterie, l'infantile hilarité dégénère toutefois en un juron criblé d'affliction, lorsque se difforme le visage tuméfié. Alors, par la douleur domptée, c'est sans plus de façons, obscènes ou non, qu'elle obtempère, rivant damnable derche sur tabouret.

Scrutée, la première dame s'affaire, colligeant ses outils sous l'œil indemne du fauve fait chat, juché sur son perchoir à califourchon. Nulle gausserie ne frelate plus la contemplation dont fait l'objet la vénusté aérienne, déambulant en sa gynécée sans se départir de sa superbe usuelle. Comme si, à mesure d'être par trop supportés, masque et costume régaliens s'étaient soudés à la chair et à l'âme en deçà. Que reste-t-il, là-dessous, d'Emma, de cette fille qui, jadis, s'extasiait sans musser son délice, lorsqu'un faucon sillonnait son ciel ? Le titre et ses devoirs ont-ils toujours raison des hommes qui les endossent ? Elle craint cela, Moira, et ce non sans raison. Car cette vision, si anodine soit-elle, ne manque pas raviver des souvenirs autrement plus caustiques que ne sauraient l'être ces superficielles plaies lui lardant la face. C'est à sa génitrice, qu'elle songe alors, à cette créature trop souveraine pour avoir su demeurer femme, trop suprême pour n'avoir jamais été mère. Du vivant de Nordahl, elle disposait encore de son rang comme d'un instrument de coercition, fustigeant à tout rompre le râble de ceux qui à sa guise ne ployaient pas comme il fallait, comme sa Majesté voulait. Reine pour un oui, Reine pour un non ; la Vipère déforma si mal la locution, à force de volées, qu'elle ne sonna plus aux esgourdes de sa môme que comme claque le fouet. Désormais dénantie de ses attributs et privilèges, à l'ascension d'Emma, qu'est-elle devenue, sinon cette espèce d'hideur hybride coulée dans cet alliage instable de nostalgie et d'envie ? Pas prête encore de clamser, la Guivre est condamnée à la traîner encore un temps, son ombre blême. Est-ce donc aux bras de tel destin de Reine déchue que sa belle-sœur se précipite ? Il est là, le pourquoi de sa taquine opiniâtreté, à la rouquine ; non sans naïveté sans doute car c'est l'enfant meurtri, au devers, qui espère que l'épousée de son frère ne mutera guère en cette même sorte d'acariâtre harpie. C'est ainsi un ricanement mitigé qui salue la licence royale, lorsque sa prétendue salacité se voit être à son tour menacée, de la pointe de l'aiguille. « Et pourquoi devrais-je ? Crois-tu que Freya a doté nos chairs de leur vocation à jouir dans l'unique but de les en décorer ? », s'enquiert-t-elle, inclinant du chef pour sonder les orbes olivâtres. « Allons, ne me blâme pas d'en user, toi qui t'es vue accorder un homme qui, à lui seul, sait combler tes appétences. Les filles comme moi n'ont pas cette chance-là, et leur ventre ne se satisfait ainsi que de ce qu'il trouve. Aussi, plains-moi plutôt. » La joue flattée s'appesantit alors au creux de la cajolerie, ne s'en envolant que pour manquer s'esclaffer à l'évocation de Loki. N'est-elle pas, après tout, ni plus ni moins qu'une Lund, elle aussi ?

« Vois-tu, j'étais d'humeur à jouer. Mais puisque je souffre, je suis désormais d'humeur à boire. » Museau levé et souffle quiet, elle n'a pourtant pas l'air de seulement percevoir l'épine qui gambille à l'orée de son calot obstrué. C'est qu'elle est coutumière de ces rapiéçages, la skjaldmö ; en témoigne la kyrielle d'entailles suturées, souvent de façon plus grossière, lui tissant la couenne de la tête aux pieds. « Qu'as-tu à laper, par ici ? Qu'importe, je ne suis pas difficile, si tant est que ça s'avale. » Sans surseoir, l'impulsive s'agite, fourrageant du regard parmi les flacons paradant sur des étagères suspendues, son caprice n'étant plus restreint que par le fil agrafant son labre soudain assoiffé. « ...ien-ô ..er-iné ? », balbutie-t-elle, du reste, l'articulation empêchée, mais l'impatience enflant. C'est qu'au-delà de la plaisance, il y a ce sujet qu'elle ne saurait affronter sans ivresse. « i... aut qu'on cause. Hm... », qu'elle grogne, puis reprenant plus distinctement, « Il faut qu'on cause, disais-je. Tu t'intéresses toujours à tes... herbes, tes plantes ? »
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Sujet: Re: Sous le manteau de Nótt   Sous le manteau de Nótt Empty- Dim 23 Avr - 22:47



notre malicieux diapason

euphonie d'apsaras



Sibylline muse de ces frustes, il est vrai, elle est à ses adorateurs ce que nectar et ambroisie sont à Tantale. Bâfreuse de leur ostensible contemplation, sont-ce finalement leurs oeillades et leurs dithyrambes qui font son élixir de jouvence ? Elles y contribuent et magnifient cette inextinguible beauté qui forme les substructions de son mythe, alors, si elle fait doléance du stupre qui escorte laidement quoi que naturellement les chimères de certains, elle sait qu'il est plausible de l'inspirer et le manier à sa guise. Aucunement offusquée mais peu partisane du prosaïsme que la renarde glapit et singe même sous son nez altier, elle préfère occulter ce qui serait apparu digne d'une saynète aux prunelles de tiers et qui a fait goutter l'ichor. Vain serait d'ergoter sur ce que toutes deux savent être une galéjade de fort mauvaise sapidité, mais une galéjade comme elles sont aujourd'hui rompues à en tisser. Elle préfère faire risette aux paroles non dénuées de sens, quant à ce don de Freyja que d'aucunes aiment faire licher d'outrance. Fruit gourmand qui donne aux générations sa postérité, la souveraine, le considère comme un sacro-saint sanctuaire à préserver d'une folâtre lubricité. C'est de solennels amours charnels dont elle est férue, d'une romanesque volupté à l'incandescence de sentiments plutôt que de dissolution. Si l'exosquelette est algide, dit-on de la Drottning, le myocarde est âtre crépitant, et ce, à tous niveaux de son existence. Raison pour laquelle le sourire périclite, sur les lippes régaliennes, lorsque le sujet des appétences conjugales est effleuré. La perle intime est aride, entre les aines crurales, inféconde d'éros depuis que les affects se sont enténébrés, depuis que les opinions au même titre que les cœurs s'entrelacèrent. Emma n'a dans ses draps plus que le souvenir moribond de Markvart, et celui-là de la châtier en cuvant son désœuvrement marital entre les cuisses d'amantes plus avenantes – un harem de ribaudes probablement enorgueillies d'avoir le front oint du foutre royal. De ceci elle refuse de s'épancher, plus encore à l'oreille de la sœur de son époux, de laquelle elle panse plutôt la plaie.

L'aiguille entame la carne de l'arcade sourcilière, nonobstant la figure qui se meut en quête d'un breuvage pour étourdir sa conscience. « Cesse de bouger. » Commande la voix placide, à mille lieues d'être coite de la demande. Au contraire, puisqu'elle s'octroie d'y aller de sa tranquille goguenardise dans un second temps. « Est-ce aussi ce que tu miaules à tes amants ? » Tant que ça s'avale.
L'auguste flavescente s'applique à la besogne, ravaude les rives meurtries qui perlent toujours leur vermeil . A l'instar d'une génitrice devant la faconde d'une enfant, elle y prête à demi garde, au moins jusqu'à ce qu'elle se décide à plus de limpidité. Elle interroge sur la toxique inclinaison, une curieuse question à laquelle acquiesce un phonème exhaustif. « Mhmh. » L'arachnide a l'art de dissimuler son poison, et les infortunés ayant eu l'opportunité de goûter aux plus âcres de ses décoctions ont rejoint l'Helheim depuis longtemps. Si l'activité est notoire auprès des accointances, il est rare qu'on l'en entretienne avec telle franchise – et elle est prête à parier que même le Konungr y songe parfois à deux fois avant de laper son hydromel quand son apsara se tient à proximité.

Avant de plonger dans les abysses de cette discussion, elle parachève convenablement la suture et lustre une dernière fois le faciès de son interlocutrice pour en retirer les macules restantes. Elle toise la rouquine et sa fraîche œuvre lui ornant le coin de la gueule, puis elle dépose les outils de fortune sur la table. « Je n'ai rien à gobeloter ici, je préfère la sobriété d'une patenôtre au trouble de la pochardise. Tu mériterais que je te fasse clouer au plancher d'un fût, mais admettons que je me montre magnanime pour ce soir... un verre ne peut pas faire de mal. » Il ne pourra en rajouter aux affres qui pulsent déjà, en tout cas. Elle essuie de fait sa propre carnation des quelques pois écarlates l'ayant éclaboussée précédemment, puis elle se meut pour passer l'huis, qu'elle referme juste assez dans le dessein de soustraire la présence de Moira aux yeux des laquais qui font diligence. La requête se trouve promptement contentée, c'est au pas de sa porte que la blondine récupère une immense cruche et un binôme de coupes qu'elle ramène à l'intérieur de ses appartements. Elle dépose le tout aux abords de la rubigineuse, les sert respectivement. « Te voilà exaucée Commandant, et si d'ivresse tu t'ankyloses, c'est sur le tapis que tu ronfleras. Si tu ronronnes de manière assez convaincante, je consentirai peut-être à t'octroyer une place où te lover à mes pieds. » Un rictus mutin, elle tend l'ambre liquide, et chatouille du bout d'un ongle le menton de la facétieuse bretteuse, avant de s'éloigner. Gracieuse, Emma atteint sa couche, dans la moelle de laquelle elle pose séant. « Exauce-moi à ton tour, ma mignonne. La fraîcheur mangeotte mon épine dorsale, des bûches offertes au feu seraient de bon ton. » D'une mouvance du crâne, elle désigne le foyer cendreux, à l'image d'un Svartalfheim à laquelle manque la nitescence d'Asgard. Puisque les domestiques sont exceptionnellement gardés en dehors, incapables de s'acquitter de la tâche, il en va désormais du devoir de la néréide au crin igné. « Maintenant, nous pouvons « causer ». En quoi mes maléfices peuvent-ils te servir, un quelconque sot se serait-il attiré tes foudres ? »
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