Fraiche journée, brume vaporeuse glissant hors de tes lèvres, le pas décidé quant au regard rivé sur les plantes éparses. Louveteau sur les talons, les phalanges déterrent le trésor qui se glisse dans le sac de toile, jusqu’à ce qu’un bruit te tire hors de tes pensées, interrompent l’harmonie des notes fredonnées. Peu d’échos te sont inconnus, et tu sais presque toujours faire la différence entre le pas d’un animal et celui d’un être humain. Instinctivement, et sans aucun doute par habitude, tu te replies sur toi-même, te fait silencieuse, comme prête à échapper à un danger potentiel. À tes prunelles étranges, il n’est pire péril que celui que représente le bipède qui parle, aussi commences-tu à partir en retrait, à retourner chez toi, petite chaumière abandonnée dans les sous-bois. Alors tu avances, rabats ta sombre capuche sur ta chevelure d’argent, jusqu’à ce que le louveteau ne lève le museau avant de japper et de se sauver dans une autre direction. Il ne fait aucun doute que tu ne saurais te fier à quiconque que le jeune prédateur, et bien rapidement, tu suis sa trace, jusqu’à te retrouver près d’un bosquet de ronces qui semble s’étendre. En observant alentours, tu reconnais bien vite la silhouette qui te sollicite bien plus que les guérisseurs qui vivent à l’intérieur même du village d’Isenseg. « Silke ? » Étrangement, elle était certainement la seule femme – en plus d’être Jarl – qui avait su trouver grâce à tes yeux… Nullement de ton fait d’ailleurs. La jeune femme s’était acharnée à venir la quérir, encore et toujours, boudant ceux qui étaient bien plus apprécié qu’elle.