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 I don't want to die ( Rikke)
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Sujet: I don't want to die ( Rikke)   I don't want to die ( Rikke) Empty- Jeu 9 Nov - 18:48



I don't want to die

Rikke & Týldr






Le vent soufflait des rafales comme jamais je n'en avais vu auparavant. Mes yeux se plissaient si bien qu'il m'était difficile de voir dans quel direction j'avançais et ou mes pieds allaient se retrouver. L'ascension de cette montagne était plus dangereuse à descendre finalement. Je forçais l'allure pour maintenir une cadence qui me permettrait de rejoindre Isenseg en fin de journée. Avec ce temps difficile à dire approximativement ou j'étais, je gardais en tête qu'il me fallait faire preuve d'une extrême prudence. Si je tombais s'en serait fini de moi. La gloire, le prestige et le valallha, tous ces rêves ne seraient que plus l'arborescence d'une pensée qui tourmenterait mon esprit dans les limbes noires de Hel. Une bourrasque releva mon capuchon si bien que mes mains gelées par le froid et les températures de ce climat aussi impitoyable pour l'Homme se figèrent sur le bout de tissu pour recouvrir le haut de mon crâne. Je laissais échapper d'entre mes lèvres une plainte dans un bruit que personne ne pourrait entendre et même comprendre à quel point les extrémités de mon corps souffraient. L'horizon était fait de blanc, partout ou mes yeux se posaient il n'y avait que cette vaste étendue de neige dans laquelle mes pas s'enfonçaient inlassablement et profondément.

Mes yeux à demi voilés commençaient à se fermer sous la fatigue mais, il était hors de question de s'arrêter. Il fallait marcher et continuer à poursuivre cette route que je m'étais tracé. J’apercevais une silhouette au loin, du moins ce que je pensais être une personne tout comme moi. À cette vue je trouvais un regain d'espoir et de soulagement et accélérerais l'allure. Je n'étais plus cas quelques mètres de celui ou celle qui allait assurément m'être d'une grande aide. « Hey ! Toi là bas ! » Déclarais-je alors que ma main vint s'apposer sur la forme sinueuse d'une pierre dressée s'extirpant de la neige. Un fin sourire s'étira sur mes lèvres gercés et violacées par le froid prenant conscience que je devais devenir fou d'avoir pu une seule seconde penser qu'il y avait quelqu'un d'autre ici dans ces congères. Je n'obtenais pour réponse que le souffle glaciale de la brise qui s'atténuait. Je pensais en mon fort intérieur, être de retour à la civilisation. Il n'en fut rien, il s'agissait là d'un vulgaire rocher. J'apposais ma front contre la pierre mon bras droit apposé contre celui qui aurait été un ami dans l'infortune que je m'étais infligé. Alors que je peinais à vouloir reprendre la route j'entendis cette voix. Un murmure par delà les monts et porté par le souffle froid du vent.
« La mort t'attend au tournent. » voilà le message qui m'était destiné dans cette contrée hostile. J'entrevoyais la fin de mon aventure dans cet endroit, seul loin de mon foyer. Le grognement et l'avancée rapide d'une bête féroce se faisait entendre. J’entrouvris mes yeux scrutant derrière moi cette masse noire et blanche aux teintes grises et aux oreilles sifflantes. Instinctivement je dégainais ma hache, mon dos portait le bouclier solidement ancrée par les lianes de cuir et il m'était impossible de m'en servir. Mon pied droit glissa subitement contre la paroi rocailleuse contre laquelle je m'étais posé si bien que je dégringolais de tout mon poids le long de la pente. Ma main tenait fermement le pommeau de mon arme et le fracas de mon corps alourdis par le poids de mon barda me pesait et blessait ce corps qui était mien. Ma chute semblait peu à peu se stopper mais l'animal lui poursuivait sa proie.

Je titubais me forçant à me relever le plus rapidement possible. La forme sauvage et bestiale d'un lynx des neiges se projeta dans la direction m'assénant un coup vif à l'épaule et je perdais soudainement la hache d'arme que je tenais dans ma main. La douleur était là, je la sentais peu à peu quitter mon corps tout comme le sang se déversant peu à peu sur le sol blanc et fumant. Je n'avais pas d'autres choix, tuer ou être tué il fallait agir vite. Je dégainais mon épée tenant fermement de cette main ensanglantée le pommeau rougeoyant de mon sang. La bête rodait et tournait autour de moi. Je suivais son parcours attendant le moment opportun. Je lançais désespérément des cris de rage, de colère, de haine vociférant jusqu'à en perdre voix. Ma lame plusieurs fois sifflait dans le vide essayant d'éloigner l'animal de fondre sur moi. En vain, rien ne dissuaderait la bête sauvage. L'animal avait faim. Ma main gauche empoigna le bouclier que je portais contre l'avant bras. Je me murais dans un silence soudain. Je me préparais à subir l'attaque, imminente et sanglante elle serait et je rejoindrais victorieux le village ou crèverai telle un vagabond solitaire déchiqueté par les rapaces et les chiens. Le lynx se projeta une nouvelle fois. Je recevais tous son poids me protégeant de l’armature en bois et cambrant mes jambe pour le repousser au loin. La chance n'était pas de mon côté je sentais ses griffes lacéré le bois et sa gueule cherchant à défigurer mon visage. Je tombais en arrière profitant de la chute pour donner un coup d'épée dans le flanc. J'avais touché j'en étais certains. La violence et les grognements bestiales restaient intacts et bientôt sa mâchoire serait assez près de ma gorge pour qu'il puisse se repaître comme il se doit. Les gros poissons mangent les petits, dans ce monde il n'y a pas de place pour les faibles. Je sortais un couteau de chasse et agrippais sauvagement le poil rude et chaud de l'animal qui aussitôt mordu mon avant bras. J'hurlais de douleur et assénait à plusieurs reprises des coups de couteau dans la bête. Je n'arrivais pas à m'arrêter, c'était ça ou perdre mon bras. Bientôt l'animal relâcha prise et je dégageais sa carcasse du bouclier le projetant à mes côtés.

Le souffle haletant, je restais planté là sans rien faire quelques instants. Allongé dans la neige, les yeux jaunâtres de l'animal me fixant de son vivant était désormais mort. Dans cet amas de solitude qui était le mien j'étais repartie en courant ma main droite tenant une strangulation maladroite autour de la plaie que j'avais reçu sur l'avant bras. J'avais chaud et je traçais derrière moi un sillage empreint de gouttelettes de sang qui me laissait présager une douloureuse et lente agonie jusqu'à ce que mort s'en suive. Avec le peu de force qu'il me restait je dégageais une porte de mon épaule espérant vainement que quelqu'un réponde à mon appel.
« Il y a quelqu'un ? ! » Implorais-je alors que mes yeux cernés et mon front humide cherchait la vision d'une quelconque personne dans l'habitat.
 
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Sujet: Re: I don't want to die ( Rikke)   I don't want to die ( Rikke) Empty- Dim 12 Nov - 0:07


♪ ♫ Le vent giflait ses joues taillées par l'âge et le froid. Rikke s'était couverte d'un épais manteau pour se recueillir devant la tombe d'Oda. La sépulture trônait derrière sa maison, une modeste bâtisse située un peu à l'écart du village. Elle l'avait choisie pour avoir un accès plus rapide aux plantes qui occupaient la majorité de ses journées. Rarement dérangée, Rikke savait que les visiteurs venaient plus souvent quémander ses services au sein du village ou à la scierie que prendre le temps de lui demander des nouvelles. A une autre époque, la maison avait été emplie de vie. Le rire d'Oda, amusée par son frère, et celui de Gudbjörn lorsqu'il s'occupait de leurs deux beaux enfants. A présent il ne restait que le craquement du bois bousculé par les bourrasques et le crépitement des flammes dans l'âtre pour chasser le froid que déposait avec lui le manteau neigeux qui recouvrait la montagne. Elle-même serrait les pans du sien autour de ses épaules pour échapper à la morsure glaciale qui menaçait son discours silencieux avec sa petite fille. Rikke se releva lentement, engourdie par la basse température et revint à l'intérieur après un chuchotement pour saluer Oda. Elle posa son manteau près du feu afin d'en chasser toute humidité et tendit ses mains vers les flammes afin de les réchauffer, le regard vitreux pour ne refléter que le brasier qui dansait devant elle.

Bientôt ses mains s'activaient pour extraire des bourgeons d'épicéa l'huile essentielle qu'elle prescrivait régulièrement à Frieda. La fille de la jeune Jarl était fragile et nécessitait des interventions régulièrement de la Loeknir du village. Les propriétés des huiles et tisanes qu'elle tirait de l'arbre calmaient la fillette et apaisaient ses rhumatismes pour le plus grand soulagement des deux femmes qui veillaient sur elle. Rikke sourit à cette pensée, fière de pouvoir veiller sur la famille de Silke Thorsen. Elle réserva la mixture pour sa prochaine visite dans la demeure de la Jarl, se tournant à demi vers les herbes qu'elle avait laissées à sécher au-dessus de son atelier lorsque la porte fut violemment ouverte. Elle fit face à l'entrée dans un sursaut, portant une main tremblante à sa poitrine et pensant d'abord au vent avant d'apercevoir une immense silhouette sur le pas de la porte. Un cri franchit la barrière de ses lèvres et fut étouffé presque immédiatement par sa main lorsqu'elle remarqua que l'homme était dans un sale état. Elle se précipita vers l'inconnu dans un réflexe bienveillant, passant un bras autour de lui pour le soutenir et le traîner comme elle le pouvait vers la couche qu'elle réservait aux malades, remerciant la force qu'elle avait développée à force de manipuler les blessés sans aide.

Immédiatement elle posa une bougie près de lui pour découvrir son visage, ne le reconnaissant pas. L'étranger ne lui disait rien mais la plaie qui déversait des vagues de sang sur son avant bras lui était bien plus familière que n'importe quel visage. Elle s'activa pour verser dans une bassine l'eau qu'elle faisait constamment chauffer sur le feu, la portant près du blessé dont elle déchira la manche sans hésiter. Tamponnant son bras avec un chiffon préalablement humidifié, elle tâcha de nettoyer la plaie au mieux, s'aidant de la lueur de la bougie.

« Vous avez été attaqué par un animal ? Qui êtes vous ? » Elle tenta de le garder conscient en réclamant son attention. « Restez avec moi. »
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