QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON CHEF DE KYN ET AU JARL ? ≈ Eh bien... je les respecte. En tout point, jamais il ne me viendrait à l'esprit d'aller à l'encontre de leur jugement. Non pas qu'ils soient d'après-moi au même titre que les Dieux, ou que sais-je encore, mais plus parce que... je pense qu'ils savent ce qu'ils font. Nous avons tous nos spécialités nous étant propre dans nos domaines, et il ne faut pas oublier qu'il en va de même pour eux. Nous avons comme devoir de leur faire confiance, car eux mieux que quiconque connaissent la meilleure façon d'agir pour le bien des autres, le bien des Dieux, le bien de la Nature

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ J'ai toujours vécu dans un univers très pieux, où le respect des dieux et des coutumes doit y avoir une grande place. Il est donc important pour moi de les honorer aussi pieusement que possible, dès que j'en ai l'occasion et la possibilité. Et depuis quelques années, c'est à Rán, déesse de la tempête et des morts en mer, que se tournent la majorité de mes prières. Pour la mémoire de mon défunt époux qu'elle a pu accueillir en son sein. Bien que, je dois l'avouer, plus les années passent, et moins mes prières lui sont dédiées... Père et mes frères me disent qu'il en va ainsi de la vie, mais... pour tout avouer, je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir, pour cela...

QUELS MURMURES SE TISSENT SUR TON PASSAGE ? ≈ Parce que je suis aubergiste, les dires et rumeurs qui courent dans le Kyn n'ont aucun secret pour moi, même lorsque celles-ci me concernent. Et, si je sais mon sourire et mon impétuosité plaire au plus grand nombre... je sais également que tout n'est pas si enchanteur. Bien sûr, je mentirais si je vous disais qu'un grand nombre de rumeurs courent sur moi. Je ne suis après tout qu'une aubergiste, je n'ai pas tant d'importance que ça en tant qu'être humain, en comparaison à d'autres. Néanmoins, il y en a tout de même quelques unes qui tentent de courir, lorsque j'ai le dos tourné.

Ce qui revient le plus souvent, c'est la question de mes origines. Après tout, un bébé retrouvé au pied d'un arbre n'est pas tellement chose commune. Au regard de certains... je n'étais pas destinée à être trouvée, pas destinée à être élevée... mais bel et bien destinée à être un sacrifice. La raison d'un tel acte demeure par les personnes colporteuses de cette idée quelques peu floues et changeante... mais souvent, revient l'idée de bâtardise, d'une mère de mauvaise vie tentant tant bien que mal de faire racheter ses péchés auprès des Dieux. Cette rumeur est la plus grande, la plus forte, et aussi la plus ancienne. Enfant, déjà, je l'entendais murmurée à mon passage.

La seconde rumeur dont je pourrais vous parler concerne mon second mariage. Comme j'ai déjà pu le conter, celui-ci n'a pas tellement été une de ces histoires que l'ont raconte aux enfants pour leur parler de l'Amour Véritable. C'était un homme violent. Un homme méchant. Mais c'était aussi un manipulateur. Toutes ces violences n'arrivaient que dans notre privé, et il se mutait sans cesse en époux parfait, lorsque nous étions en public. Ainsi, lorsque le comportement qu'il pouvait avoir avec moi a été révélé au grand jour... certaines personnes se refusaient à y croire. Et parmi elles, d'autres s'y refusent toujours. Ainsi, d'après elles, tout cela n'aurait été qu'une mascarade mise en place par ma famille pour tenter de soutirer les richesses de cet homme abjecte. Ce qui est totalement idiot, car nous n'avons rien demandé de tel, lors de la déclaration du divorces. D'autres, se disent elles que j'aurais ensorcelé le pauvre homme pour le rendre fou. Bon nombre de balivernes qui, je dois l'avouer, me portent plus à sourire de leur insanité. Après tout, les Dieux savent bien de quoi la vérité est faite, et au final, voilà le plus important.

Autre rumeur, me portant à sourire. D'après certains, je n'aurais pas repris l'auberge sans raison. Du moins, autrement que pour subvenir seule à mes besoins. Pour ces personnes, mon secret serait que je ne crois pas en la mort de mon premier époux, et que la reprise de l'auberge me permettant d'être l'oreille discrète de toute les discussions, je pourrais ainsi secrètement enquêter sur son véritable sort. Je ne sais pas trop comment est née cette rumeur... mais je dois bien avouer la trouver intéressante, presque agréable. Après tout, si vraiment j'étais persuadée d'une mise en scène quant à la disparition de feu mon époux, un tel plan demanderait beaucoup d'audace et d'intelligence. Ainsi, qu'on puisse me penser parfaitement apte à mener une telle mission à bien... voilà au final un bien beau compliment à mon égard !

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Cela pourra peut-être sembler insensé, mais... j'ai terriblement peur de me réveiller un matin, et de me rendre compte que je n'ai rien pu faire de ma vie. C'est que... autour de moi, se trouvent tellement de grands hommes et de grandes femmes promis à de si grandes destinées, vivant moultes aventures... Je ne sais pas ce que les Dieux attendent de moi - et même s'ils attendent quoi que ce soit - mais... je me dis parfois que si je possède tant de rêves dans mon esprit, si je possède un imaginaire si grand, et développé... peut-être ces attraits ne m'ont-ils pas été offert sans but... peut-être - avec un peu de chance - pourrais-je un jour avoir le courage et l'occasion de vivre mes propres aventures ?

CE QUE TA NORNE POURRAIT TE RÉSERVER, OU LES DIEUX DÉCIDER ≈ découverte des origines j'aime mon père et mes frère d'un amour profond. Et ils seront toujours à mes yeux ma seule et unique famille. Néanmoins, je dois avouer... je dois avouer parfois ressentir comme un creux dans mon coeur. Un creux qui ne pourra être comblé que lorsque je saurais véritablement d'où je viens, et qui j'ai pu être, avant de devenir Freydís Sigebeorht.

nouvel amour je sais ce que je me dis. Je me dis que l'amour n'est définitivement plus pour moi. Que j'ai déjà eu la chance d'aimer plus que ma vie une fois, et que je devrais être reconnaissante envers les Dieux ne serait-ce que pour ça. Et je sais également que l'unique fois où k'ai décidé d'aller à l'encontre de ma décision... les Dieux semblaient me punir d'avoir ainsi trahit la mémoire de mon défunt amour. Mais... ô, oserais-je seulement espérer secrètement, et au plus profond de moi, pouvoir de nouveau toucher à ces si beaux sentiments ?

grande aventure peut-être un jour, les Dieux endenteront mes prières. Peut-être suis-je, sans le savoir, destinée à autre chose qu'une simple auberge. Pour l'instant, rien ne me pousse à réellement m'arracher de ce que j'ai toujours connu jusqu'à aujourd'hui, et j'en conclu donc que je dois rester parmi les miens. Mais... qui sait... Peut-être, un jour, les Dieux m'enverront un signe...

(01.) Comme j'ai pu vous le dire plus tôt, ma véritable origine reste inconnue. Ainsi, le début de mon histoire commence avec une simple et innocente promenade. Depuis la mort de sa chère et tendre, mon père avait pris l'habitude de partir dans une longue promenade, chaque matin, pour se retrouver avec lui-même. Et c'est dans cette promenade, qu'un jour, il fut attiré par des gazouillis de bambins. D'après lui, de me voir ainsi lui sourire, lorsqu'il me pris dans ses bras, alors que je ne le connaissais même pas... était comme un signe des Dieux que je lui étais destiné, comme douce consolation après la perte de la femme de sa vie. (02.) De grandir dans un milieu totalement masculin, sans aucune figure féminine à proprement parler aura bien sûr un un effet des plus total sur ma personnalité. Je n'ai après tout pas tellement été initiée aux arts et pratiques des futurs maîtresses de maison, ni particulièrement sur les lois et les morales, comme souvent transmises aux jeunes filles de la part de leur mère. Mais... je ne m'en porte pas plus mal. Pour tout dire, lorsqu'une camarade de mon âge me faisait une remarque sur mon manque de savoir dans ce domaine, je me riais toujours de quelle manière elles se laissaient pourrir l'esprit par tant de règles absurdes. Après tout, pourquoi aurait-je absolument besoin de savoirs spécifiques pour faire correctement fonctionner mon foyer ? (03.) Je suis très proche de mes frères, malgré notre différence d'âge, et également malgré notre différence de sang. Celle-ci n'a jamais été un problème, aussi, ai-je toujours été considérée par eux comme étant leur seule, unique et véritable petite soeur. Si bien d'ailleurs qu'ils sont d'ailleurs très protecteurs envers moi, et on souvent tendance à oublier que je ne suis pas qu'une petite chose fragile, que je ne suis pas sans défense. Mais je ne leur en veux pas tellement, ils ne font que leir travail de grands frère, après tout ! (04.) Lorsque j'étais toute jeune femme, et avait quinze, peut-être seize ans, je n'avais de cesse que de supplier mes frères pour qu'ils m'amènent avec eux, lors de leurs voyages en mers. Oh, je voulais tellement les accompagner dans leurs aventures ! Mais parce que j'étais leur chère soeur, et que j'étais, de ce fait, obligatoirement une toute petite créature fragile, ils ne m'ont jamais laissé ce droit là, se contentant à la place de se moquer de moi et de mes idées saugrenues... ce que j'ai pu leur en vouloir, pour cela ! (05.) J'ai toujours été très curieuse. Lorsque j'étais plus jeune, il m'arrivait très souvent de visiter bon nombre de travailleurs pour leur poser mille et une questions à propos de leurs savoirs, afin de pouvoir moi aussi me l'approprier. Il m'arrivait même parfois de leur demander si je pouvait rester travailler avec eux pour une journée, afin de découvrir vraiment leur quotidien... et je me souvient m'être essuyée bon nombre de refus accompagnés de coups de pieds au derrière, tant ces braves gens n'en pouvaient plus de ma langue déliée ! (06.) C'est lors d'une de ces quêtes de savoir-faire que j'ai pu rencontrer celui qui deviendra par la suite mon cher, tendre et feu époux. Skúli. Il était le fils du tailleur de pierre, et aidait son père à la tâche lorsque je suis venue les embêter avec mes questions. Je n'avais que 12 ans, et lui n'était guère plus âgé que moi, puisqu'il en avait 14. Il a de suite été amusé de ma démarche, et a réussi à convaincre son père de m'accepter à l'apprentissage d'un jour. Le courant est aussitôt passé entre nous, et nous sommes rapidement devenus amis. (07.) Avec les années, l'amitié entre Skúli et moi s'est peu à peu transformée en amour. Et lorsque j'ai eu 20 ans, il m'a demandée ma main. Ce fut le plus beau jour de ma vie, à égalité avec le jour J. Nous avons vécu de très belles années ensemble et le jour où l'ont m'annonça sa disparition en mer fut le pire de ma vie. Rien que de me remémorer cet instant me donne les échos de mon coeur brisé. J'ai pleuré bien des nuits et bien des jours sa perte. Tout ce futur que je nous imaginais ensemble était réduit à néant, et j'eus beaucoup de mal à me faire à l'idée que je ne le reverrais plus jamais. (08.) La reprise de l'auberge était une idée de mes frères, un an après la disparition de Skúli. Ils pensaient que, de la sorte, je pourrais au mieux me reconstruire, car, en plus de me permettre de gagner ma vie, de devenir aubergiste me permettrait de voir tout les jours beaucoup des habitants du Kyn, ce qui me sortirait ainsi de la dangereuse solitude dans laquelle je m'engouffrais. Et ils ont eu raison. Cela m'a permis beaucoup de bien, et même si tout ne s'est pas fait en un jour, j'ai pu peu à peu me retrouver. (09.) Je n'ai jamais oublié Skúli. Malgré tout... vous le savez, j'ai accepté un second mariage. Pour dire vrai... je ne connaissais pas vraiment cet homme. Odmar. Il est venu à ma rencontre un jour où je me reposait tranquillement au pied de l'arbre où mon père m'a jadis retrouvé - devenu depuis lors mon lieu de repos fétiche - et m'a avoué être tombé depuis bien longtemps en amour pour moi. Je dois bien avouer être au départ très embarrassée de ses sentiments. Après tout, je ne le connaissais que vaguement pour ses richesses, mais je ne m'étais jamais intéressée à lui, nous n'avions jamais partagé mot, et voilà que d'un seul coup, il me déclarait un flamme sortie de nulle part ! Je ne savais pas du tout comment réagir, aussi, en ai-je parlé à mon cher père. Et c'est lorsque je l'ai vu intéressé par ses richesses, que j'ai décidé, pour le bien de ma famille, d'accepter ce mariage. Il m'avait après tout l'air très gentil, et cela faisait bien des années déjà que Skúli n'était plus des nôtres. Malheureusement... comme vous le savez, tout cela n'était rien d'autre qu'une grave erreur... (10.) J'ai mis beaucoup de temps à me remettre de ce mariage. Aujourd'hui encore, parler des sévices qu'Odmar a pu m'infliger me reste difficile, même après quatre ans. Je me revois encore, à l'annonce du divorce, m'être effondrée en larme, tant j'étais soulagée que tout cela se termine enfin. Mais je m'en suis également terriblement voulu. Après tout, je me suis, depuis mon enfance, toujours vue comme une femme forte, a qui rien de tel ne pourrait arriver. J'ai toujours cru que, si un homme oserait poser ses mains sur moi, je saurais le remettre à sa place de sorte qu'il n'ose même plus s'approcher de moi de nouveau. Mais... la réalité des choses est toute autre, et mon esprit aura beau être aussi farouche et aiguisé que je le souhaite... ma force n'eut rien à dire face à celle qu'avait mon époux, qui s'est bien chargé de me faire regretter à moindre de mes attaques verbales, la moindre petite erreur faite en public. Heureusement, depuis lors, mes frères ont pu m'apprendre à me défendre seule, et j'avoue leur enseignement très bénéfique pour moi, pour le regain de confiance, mais également pour mon boulot. De toucher à une femme aura après tout beau être perçu comme un déshonneur dans notre société... il n'est jamais bon de se dire que la morale seule nous protège, car certains homme n'en sont malheureusement pas doté. (11.) Aujourd'hui, ma vie courante est nettement moins mouvementé, et même si je ne sais pas tellement si cela est ou non une bonne chose, il fait tout de même bon vivre d'un quotidien tranquille. Après tout, mes frères auront beau continuer perpétuellement de me refuser leurs aventures de marin et autre navigateur.... j'exerce tout de même un métier qui me plait. D'être aubergiste me donne après tout quelque peu l'impression de connaitre un peu tout le monde au sein du Kyn, et j'avoue énormément me complaire de cette impression, même si je me doute qu'elle est très certainement beaucoup trop exagérée ! Et même si je ne sais pas de quoi demain est fait, et même si je suis bien consciente ne pas être à l’abri d'une nouvelle peine... j'ai tout de même confiance au sort que les Dieux me réserve... si, tout du moins, ils ont ne serait-ce que la moindre idée de ma petite existence !

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