QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON JARL ET TON ROI ? ≈ Dagmar garde bien pour elle son avis sur le Jarl, qu'elle trouve trop manipulateur que pour gouverner avec sagesse mais admirable pour son charisme et son audace. C'est cependant avec sa femme Guida qu'elle a eu le plus de contact. En effet, Dagmar a eu l'occasion de lui confectionner bon nombre de bijoux et d'ainsi passer quelque temps en sa compagnie, sans chercher pour autant à créer une quelconque affinité avec la famille Wilhjelm, qu'elle redoute et à laquelle elle n'ose faire confiance.

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ Bien que Dagmar ait toujours eu une foi de fer et se montre très présente à chaque rite, elle se sent totalement autonome et est persuadée qu'elle seule est capable de définir ce qui est bon ou non pour elle, et ce, sans l'avis des dieux. On peut dire qu'elle les respecte, sans les craindre. C'est d'ailleurs pourquoi elle n'a que très rarement recourt aux sacrifices.

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Dagmar espère gagner une mort digne, en combattant pour son peuple, afin de passer les portes du Valhalla. En dehors de la façon dont elle mourra, elle ne se soucie de rien et préfère laisser le Présent opérer. Ainsi, sa seule véritable ambition est d'un jour pouvoir combattre férocement, jusqu'à son dernier souffle.

I. Née en plein hiver, Dagmar a manqué de mourir plus d'une fois.
Les récoltes ayant été peu fructueuses cette année là, sa pauvre mère ne mangeait pas toujours a sa faim et peinait donc à allaiter sa petite fille. Finalement, il sembla que les dieux aient entendus leur détresse car malgré sa maigreur extrême, le nouvel enfant parvint à tenir jusqu'au retour de l'été où elle put reprendre du poil de la bête.
Elevée dans les us et coutumes scandinaves, elle apprit toute son enfance durant à devenir une jeune femme viking plus que respectable.

II. Il y eut cependant plusieurs événements marquants dans sa vie. Le premier étant son voyage à Skogkatt. En effet, bien des années auparavant, son père, originaire de là et ancien combattant, avait déposé les armes pour épouser la mère de Dagmar, rencontrée lors d'une escale à Skogen et s'était recyclé comme artisan dans ce village bien plus accueillant. Ayant toujours de la famille sur place, il avait décidé d'emmener ses deux enfants à Skogkatt, le temps d'un court séjour. C'est là que Dagmar se prit de passion pour l'art de la guerre et se jura d'elle aussi, combattre un jour aux côtés de ces redoutables guerriers.

III. A Skogatt, elle rencontra un garçon de son âge, Olrik, avec qui elle lia une amitié. Alors qu'elle enviait ses prouesses au combat,
il la jalousait de posséder une si belle dague. La veille de son départ, Dagmar alla présenter ses adieux à Olrik qui insista pour garder un souvenir d'elle. En réalité, seul le poignard provenant des légendaires forges de Skogen l'intéressait et c'est particulièrement déçue que la jeune fille abandonna son nouvel ami, refusant catégoriquement de se séparer de son bien. Cependant, lorsqu'elle prit le chemin du retour, accompagnée de son père et son frère, elle s'aperçut que la dague lui avait été dérobée. Sans preuve véritable,
elle était tout de même persuadée de l'identité du voleur et garda le nom 'Olrik' profondément en mémoire, contenant toute la rage qui bouillonnait en elle et chassant du mieux qu'elle le pouvait les centaines d'idées de meurtres qui lui venaient à l'esprit.

IV. Plus tard, un terrible événement s'abattit sur leur famille, lorsque son frère Arnvald fit une violente chute en voulant grimper sur une falaise. Il revint boiteux et le bras en lambeau. Malgré les bons soins qui lui ont été prodigués, rien ne put freiner la gangrène meurtrière. C'est dans de terribles souffrances que Dagmar vit son ainé s'éteindre. Même s'il y avait toujours eu une incroyable rivalité entre eux, elle l'admirait bien plus qu'il n'y paraissait et vécut cette triste disparition avec autant d'amertume que de douleur.

V. A partir de là, les calamités semblent s'être multipliées puisqu'à peine un an plus tard, ses parents, toujours profondément affectés par la perte de leur fils, décidèrent de divorcer. La mère de Dagmar ne supportait plus la vue de Skogen, celle-ci lui rappelant incessamment le décès d'Arnvald. Dagmar dû alors choisir de rester dans son village natal aux côtés de son père ou partir vivre à Solstheim avec sa mère. Sa décision fut immédiate, pour rien au monde elle n'aurait abandonné Skogen. Cependant, le départ de sa génitrice laissa un grand vide et quelques années après, elle chercha à entrer en contact avec elle, sans succès. Avait-elle tourné la page au point de renier son ancienne famille ? Ou était-elle morte avant même de rejoindre Solstheim ? Dagmar ne le sut jamais.

VI. Pour vaincre la solitude et chasser les idées sombres de son esprit, elle entreprit de manier l'épée, ayant son père quasi anéanti pour professeur. Ce dernier consacra ses journées entières à sa fille, le dernier joyau lui restant. Il lui enseigna l'art de la joaillerie et retrouva goût à la vie en constatant que malgré son caractère boudeur et son impulsivité, elle pouvait se montrer plus qu'habile.

VII. Lors d'un entrainement probablement trop poussé pour son âge, la petite Dagmar qui tentait de se défendre face aux assauts de son père baissa par inadvertance la garde. Cela dura moins d'une seconde mais cela suffit à ce que la lame (qui semblait pourtant trop émoussée que pour être coupante) trancha net le petit doigt de l'enfant. Sans doute en raison de la vitesse des événements et de l'effet de surprise, elle n'eut même pas le temps de pousser un cri et resta plantée là, blême, à regarder son père s'affairer à lui panser la plaie. Même si ce souvenir resta vague pour Dagmar, l'image plus que réaliste d'un corbeau emportant la petite phalange gisante sur le sol sablonneux fut  gravée à jamais dans sa tête.

VIII. Vers ses dix-huit ans, elle reprit entièrement les affaires de son père, devenu tremblotant et dont la vue faisait défaut. Grâce à la réputation du nom Gundersen, elle n'eut aucun mal à faire vivre leur florissant commerce de bijoux, s'étendant jusqu'au grand skàli du Jarl.

IX. Inutile de préciser que la jeune Dagmar, malgré la délicatesse de ses créations, conservait toujours cet attrait pour la guerre et ses dérivés. Ainsi, elle alla directement proposer ses services à l'armurier du village, garantissant que ses armes n'auraient que d'autant plus de valeur si elles portaient des décorations plus complexes que celles qu'il était capable de réaliser. Sans doute plus intrigué par le charme de la demoiselle que par ses gravures, il accepta l'offre et lui confia la confection des poignées et fourreaux pour les commandes particulières. Le propriétaire de la lame avait ainsi le loisir de choisir runes et motifs qu'il souhaitait, si son budget le permettait.  

X. Malheureusement, un jour où Dagmar se rendait chez l'armurier, ce dernier, rustre célibataire, tenta de posséder la jeune femme en la coinçant dans un coin sombre de la bâtisse, bien décidé à dévoiler ce corps encore frais et intact. C'était sans compter la fureur et la rapidité de la demoiselle, qui, sans l'ombre d'une hésitation planta le poignard qu'elle dissimulait sur elle, dans la poitrine de l'armurier. Son châtiment fût non létal et il eut même le privilège, contre promesses et excuses, de poursuivre son association avec Dagmar. Quelque peu rancunière, elle échangea son "pardon" contre une modique somme d'argent.

XI. Lorsque son père devint totalement aveugle, elle dût laisser son entrainement en suspens, n'ayant d'autre adversaire à affronter. Les autres étaient soit trop faibles, soit trop occupés que pour lui consacrer du temps. Elle s'essaya alors à l'arc mais ce fut peine perdue, elle n'était pas douée pour un sou, malgré ses nombreux efforts.

XII. Alors que d'importants raids se multipliaient en Angleterre, ses commandes de bijoux diminuèrent. Elle en profita pour partir à la recherche de sa mère, gagnant Solstheim à cheval. Elle ne resta que deux jours sur place, se rendant compte qu'au milieu d'un tel monde, c'était peine perdue de chercher davantage. Déçue, elle regagna Skogen et mit définitivement fin à l'amour qu'elle portait encore à sa mère et la chassa pour de bon de son esprit.

XIII. Un fantôme de son passé refit cependant surface lorsqu'Olrik, le garçon qu'elle avait rencontré à Skogkatt, vint séjourner à Skogen, le temps de se faire forger une lame légendaire. Par un hasard étrange, il avait conservé la dague de Dagmar, gardant le fruit de son vol comme souvenir précieux de son amie de passage. Ils n'eurent aucun mal à se reconnaître et c'est après une longue discussion qu'ils finirent par se réconcilier. Distante, Dagmar finit cependant par éprouver des sentiments pour Olrik. Elle était en âge de se marier et décida qu'il serait le candidat parfait. Loin d'être indifférent à la blonde, ils vécurent une idylle de courte durée, se rendant à l'évidence qu'aucun d'eux n'était prêt à abandonner son village natal.

XIV. Après le départ d'Olrik, Dagmar se concentra à nouveau pleinement à la joaillerie et grâce aux pillages, put travailler de l'or et confectionner ses plus belles pièces.

XV. C'est finalement grâce à l'un des fils du village, qui, ayant grandi, fut en mesure de combattre avec Dagmar. Ensemble, ils poursuivirent un entrainement journalier, après les taches et besognes quotidiennes. La jeune blonde avait enfin trouvé un équilibre à sa vie, loin des perspectives de mariage, à développer son artisanat, à s'occuper de son vieux père et à améliorer ses compétences de potentielle future guerrière. Une routine bien tracée... Mais jusqu'à quand ?