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 I've got no idea (Enola & Stighr)
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Sujet: I've got no idea (Enola & Stighr)   I've got no idea (Enola & Stighr) Empty- Jeu 1 Juin - 18:18

I've got no idea
Enola & Stighr




Le rythme des sabots de son cheval sur le sol semblait régulier, baignant l’atmosphère froide et peu attirante de l'endroit par un son qu'il connaissait bien. Autour de lui, les pins toisaient déjà d'une bonne hauteur la vallée rocailleuse qui s'offrait devant lui : un chemin à priori déjà bravé par les hommes puisqu'il offrait la vue claire au travers des bois, mais qui semblait somme toute hostile. Cette région-là, il la connaissait plutôt bien, et ces bois aussi. A vrai dire, le souvenir de cette contrée était dans son cœur au moins aussi cuisant que celui qu'il avait sur la peau ; une marque au fer rouge tranchant son épaule, marquant à jamais son ancienne condition d'esclave. Il se souvenait bien de ces terres, arides et cachées sous la neige, offrant à peine de quoi vivre décemment. Pourtant, même s'il pensait être passé à autre chose, même si cette affreuse marque dans son dos s'était vue recouverte par un épais tatouage, l'homme sentait poindre dans son cœur l'envie cruelle de faire demi-tour.

Il avait déjà voyagé depuis un bon moment, il était parti il y avait de cela deux nuits de Skogen. Son cheval ne semblait néanmoins pas fatigué, et il avait le pied sûr ; ce n'était pas les habituels poneys trapus que l'on pouvait trouver dans les contrées trop montagneuses, mais un animal brave tout de même, et visiblement assez endurant. A l'inverse de son compagnon de voyage, Stighr était bien loin d'être aussi volontaire. Depuis son départ, son visage s'était terni, et il n'offrait rien de plus qu'une mine grisée et fermée qui ne valait rien de bon ; le guerrier cachait en lui une colère monstrueuse qu'il ne pouvait laisser sortir, et pourtant, il n'était jamais très loin de lâcher prise. A vrai dire, il n'était pas rentré depuis bien longtemps à Skogen qu'il avait rapidement senti le vent tourner ; l'existence calme et apaisée qu'il avait voulu retrouver auprès de Marsilia n'avait finalement été qu'un miroir brisé, et déjà bien trop vite, le jarl s'était intéressé à son cas. Oh, il savait bien que Stighr n'avait aucune envie, et était même terrifié à l'idée de retourner à Isenseg. Pourtant, c'était bien lui qu'il avait mis à cheval sur cette route sinueuse et escarpée, pour gagner l'ancienne cité qui l'avait vu naître, au prix de menaces que jamais il n'aurait pu imaginer.

Stighr se souvenait encore du timbre de sa voix quand le jarl l'avait pris à part, pour lui imputer l'espionnage des armées d'Isenseg et de sa jarl ; il se souvenait d'avoir refusé, quand bien trop vite, on lui avait mis le couteau sous la gorge en lui vendant l'obéissance, sans peine de quoi il retrouverait rapidement la tête de sa femme dans un joli paquet qui lui serait prestement envoyé. Il n'avait donc pas le droit à l'erreur, aussi bien pour prétendre à sauver Marsilia qu'à sauver sa propre peau : parce que c'était ici, sur ces terres montagneuses, qu'on l'avait trop de fois soumis au joug impétueux d'un maître, et qu'on avait brisé ce qu'il y avait de plus précieux dans son cœur.

Traçant sa route dans la forêt de pins qui entourait encore la cité, il avait sans doute quelques dernières minutes pour prier le ciel de l'épargner cette fois-ci. Il n'était plus capable de perdre sa liberté, et Marsilia ne le lui pardonnerait jamais s'il ne rentrait pas de cette mission. Pourtant, alors qu'il était sur ses gardes, il entendit une branche craquer dans les fourrés. Aussitôt, le guerrier tira sur ses rênes pour stopper sa monture, et il tendit l'oreille ; il avait bel et bien entendu quelque chose, mais plus un seul son ne semblait lui parvenir présentement. Alors il mit pied à terre, le cœur battant après toute la pression qu'il avait sur les épaules. L'idée seule d'approcher Isenseg le mettait bien plus sur ses gardes que d'ordinaire, et il craignait qu'on ne le reconnaisse ou qu'on l'emprisonne. Bien sûr, il imaginait déjà que cela devait être un animal, parce qu'il était de bon matin et que ce serait bien plus préférable pour lui : il scruta alors le bois comme il le put, mais ne vit rien de plus que des branchages feuillus.






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Sujet: Re: I've got no idea (Enola & Stighr)   I've got no idea (Enola & Stighr) Empty- Dim 4 Juin - 1:32


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Stighr & Enóla


Plus que jamais, Enóla éprouvait le besoin de chasser. Plus que jamais elle éprouvait la nécessité de s’évader, de se focaliser sur un objectif précis et de se concentrer sur sa tâche pour éviter de laisser ses pensées vagabonder en tous sens. Elle aimait de moins en moins rester au village, y croiser les guerriers et les guerrières les plus émérites s’entraîner dans le cadre des combats à venir (elle n’aimait pas non plus voir Njall en prendre le commandement, soit dit en passant). La guerre était officielle, proclamée aux quatre coins de la Norvège, chacun devant choisir son camp, plus ou moins de son plein gré. La chasseresse avait vu tout le monde se rallier aux décisions de leur jarl et elle-même ne comptait contredire ou trahir Silke, toutefois elle ne pouvait s’empêcher de pester en voyant les entraînements organisés pour ses compatriotes, sifflant son mécontentement une fois rentrée chez elle tandis qu’elle observait les alentours. Le calme avant la tempête, et l’idée même que son village et foyer puisse payer le prix d’une guerre qui ne les concernait en rien avait le don de la rendre folle. Le roi avait failli être tué, et alors ? Ne pouvait-il résoudre ses problèmes lui-même ? Avait-il à ce point besoin de se réfugier derrière des innocents pour réclamer le sang de celui qu’il estimait coupable de ces crimes ? La brune n’était pas une guerrière aussi ne s’était-elle jamais réellement sentie concernée par les prouesses martiales que recherchait chaque viking, pourtant si elle comprenait l’intérêt des raids et l’enrichissement que cela pouvait apporter à tout à chacun, sans parler de la gloire, elle ne voyait pas en quoi se battre pour un autre pouvait servir l’intérêt de quiconque. Ils allaient tous s’entretuer, cela dans l’unique but de satisfaire l’égo surdimensionné de deux mâles qui ont cru pouvoir abuser des leurs et des alliances. Evidemment, il aurait été difficile pour Silke de ne pas afficher son soutien au roi à qui elle avait juré allégeance, toutefois cela ne plaisait guère à la chasseuse de savoir que leur peuple allait être envoyé à la guerre simplement au nom des lubies d’un roi. Leur jarl s’était-elle seulement battue pour éviter ces effusions de sang ? S’était-elle battue pour refuser d’offrir l’ensemble de ses guerriers ? Avait-elle montré les crocs dans l’intérêt de son peuple ? Y avait-elle réfléchie à deux fois, envisageant de ce fait dans son esprit la possibilité qu’Aldarik puisse l’emporter ? Après tout, le fils ainé de Markvart lui-même avait trahi et rejoint l’usurpateur. Et c’était ce même roi incapable de dresser sa progéniture qu’il fallait défendre ?

« Guerre de merde. » Siffle-t-elle entre ses dents, une lueur sauvage au fond des yeux tandis qu’elle observait les traces laissées par un cerf. L’animal était encore relativement proche et la traque ne serait donc plus très longue, elle en serait presque agacée que de savoir que la chasse touchait à sa fin et qu’il lui faudrait bientôt retourner à Isenseg pour lire l’appréhension dans le regard des gens, voire parfois une excitation qu’elle jugeait déplacée au vu de ses propres idéaux. Inspirant profondément, la chasseuse s’efforça au calme avant de reprendre sa route, poursuivant sa traque sans un mot de plus. Les traces qu’elle suivait étaient de plus en plus fraîches, signe qu’elle se rapprochait si bien que, arc en main, la brune finit par encocher une première flèche, prête à tirer dès que l’occasion s’en ferait sentir. C’est parce qu’elle demeure sur le qui-vive que des bruits finissent par attirer son attention, l’incitant à bander son arc en direction de sa proie. Ne la voyant pas, Enóla se contente d’attendre en retenant sa respiration, pour mieux se détendre en découvrant la présence d’un homme. Juché sur sa monture, un animal qu’elle observa dans un léger sourire tant elle avait toujours été fascinée par ces nobles animaux qu’elle ne pourrait jamais côtoyer au quotidien, le vert de ses yeux finit par remonter pour évaluer le cavalier. Et si elle avait été prête à simplement saluer le concerné pour mieux reprendre sa traque, le faciès du voyageur l’en dissuada très rapidement. Stighr. Elle ne connaissait pas l’homme, du moins ils n’étaient pas proche tous les deux, mais elle se souvenait parfaitement du gamin. Elle se souvenait du mioche, exploité par un père adoptif qu’elle avait eu à côtoyer plus jeune de par la profession qu’il exerçait et celle des membres de sa famille, et surtout elle se souvenait de l’esclave. Beaucoup de monde avait dû oublier, depuis le temps car le marmot avait grandi, devenant un homme solide dont les diverses balafres n’aidaient pas spécialement à l’identification. Mais elle se souvenait. Elle se souvenait et elle s’en fichait. Enóla savait parfaitement que le cavalier sur la route n’avait rien d’un homme libre, n’ayant jamais été affranchi de ses chaînes, toutefois si elle ne s’était pas sentie concernée par son sort en étant enfant, ce sentiment d’indifférence n’avait pas changé avec le temps. Au contraire, elle aurait presque pu le lorgner avec admiration tant elle trouvait admirable qu’un homme ait réussi à se défaire de ses chaînes. C’était Viking, que de prendre le risque d’aller au-devant d’une mort certaine afin de vivre dignement. C’était Viking que d’avoir fui cette vie misérable. Elle estimait toutefois que ce n’était pas très Viking, ou en tout cas pas très malin, de revenir à Isenseg maintenant.

« Il faut être sacrément culoté, ou sacrément con, pour venir jusqu’ici. Lâche-t-elle alors avec ironie tout en se redressant de son fourré, à quelques mètres de là où se trouvait son interlocuteur qui, elle l’avait remarqué, était descendu de cheval à cause d’un mouvement de sa part. Indéniablement il était attentif, sans nul doute méfiant. Une anxiété qu’elle comprenait parfaitement mais qui rendait encore plus inexplicable la raison de sa présence ici. Toisant le brun sans un mot de plus, Enóla prit conscience de son air menaçant de par l’arc qu’elle tenait toujours en main et dont la flèche encochée pouvait prêter à confusion. Ce fut pour cela qu’elle délogea la flèche de la corde, dans des mouvements lents, avant de l'exhiber sereinement pour mieux la ranger dans son carquois. Elle ne désirait pas se battre, pas plus qu’elle ne souhaitait sa mort. Et, cela n’avait pas changé, elle ne désirait toujours pas le vendre. Car elle le sait, et lui aussi, elle pourrait tout à fait retrouver le propriétaire de Stighr et lui rappeler que cet enfant esclave était toujours là. Une information de ce genre lui vaudrait sûrement une récompense en échange et certains n’auraient pas hésité à s’emparer du gain en question. Pour sa part, elle estimait que si un viking n’était pas capable de retrouver de lui-même un gamin en cavale, alors il ne méritait nullement l’aide de quiconque. A chacun ses affaires et elle n’irait pas courir après ces histoires qui ne la concernaient pas. Cependant si la jeune femme se moquait éperdument du statut social de son interlocuteur, elle était bien plus intéressée par sa présence ici. Qu’est ce que tu fiches ici ? Je ne pense pas que tu ais oublié le nom du village qui se trouve plus loin. » Nouvelle ironie, accompagnée d’un sourire moqueur, ce qui n’empêche pas la brune de le scruter avec attention. Elle préfère toutefois garder ses distances, bien plus à l’aise ainsi équipée de son arc à une distance raisonnable du guerrier. Car si la chasseresse s’estimait en position de force, de par les connaissances qu’elle avait de Stighr, elle n’en restait pas moins méfiante et consciente du fait qu’il pouvait à tout moment essayer de la tuer pour s’assurer de son silence. Une solution efficace au doute qui pouvait le saisir, mais une solution qui ne plaisait guère à la concernée.

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Sujet: Re: I've got no idea (Enola & Stighr)   I've got no idea (Enola & Stighr) Empty- Ven 9 Juin - 18:31

I've got no idea
Enola & Stighr




Le regard aux aguets, les paupières légèrement plissées pour tenter d'y voir plus clair, l'homme continuait de scruter la forêt et les branchages trop épais dans le but de dissimuler une ombre ou un mouvement. Le ciel arborait encore les couleurs rosées du matin, un panaché aux teintes mordorées qui tranchait le dôme céleste. Au loin, le soleil se faisait timide, lorgnant à peine par dessus la crête de la montagne pour inonder progressivement la vallée. Stighr avait voyagé pendant une bonne partie de la nuit ; c'était ce qu'il préférait, pour pouvoir plus facilement assurer ses arrières : il voyageait pendant que le ciel était sombre, et dormait quand le jour était levé, pour ne pas se faire avoir par les brigands des grands chemins, dont il ne connaissait que trop bien les méthodes. Au petit matin, plus haut sur le chemin, il se souvenait d'avoir entendu le brame d'un cervidé dans les environs. Peut-être ces quelques bruits dans les fourrés indiquaient la présence d'un animal méfiant, tapi à l'observer alors que lui, avec ses yeux beaucoup moins aguerris, n'avait pas encore découvert la cachette dudit animal.

Stighr échappa un soupir, il était vraiment sur ses gardes, et assez peu rassuré. Et pourtant, c'était bel et bien vers Isenseg qu'il se dirigeait. La faute au jarl qui lui avait imputé ce travail, sans doute sans connaissance de cause, mais qu'importe : il était désormais obligé d'obéir, sans quoi sa compagne risquait gros et lui aussi. Il avait mis tellement de temps avant d'arriver à construire quelque chose de concret à Skogen qu'il ne se voyait pas refuser, qu'il ne souhaitait pas être une nouvelle fois un fuyard, un homme que l'on recherche. Et si Aldarik gagnait la guerre alors qu'il s'était carapaté ? Alors, c'en serait fini de lui. Le guerrier faisait donc preuve de méfiance, à chaque bruit suspect, à chaque mouvement autour de lui. La main sur la garde de son épée, il était décidé à ne pas se laisser avoir cette fois-ci. Pourtant, la créature se révéla elle-même sous ses yeux, donnant sa position dans les fourrés alors qu'il la voyait finalement se relever. Son arc bandé, elle aurait pu le tuer là, sur le champ. Stighr se figea un instant, ne sachant pas réellement de quelle façon il devait réagir. L'écoutant parler, il prit toutefois quelques secondes pour sonder son visage qui lui était relativement familier. Un sourire nerveux se dessina sur le visage du guerrier, qui reconnaissait alors celle qui lui avait adressé la parole.

« Un peu des deux » rétorqua-t-il, songeant lui-même qu'il était déjà plus ou moins découvert si elle tirait aussi rapidement son secret. Non, elle ne devait pas savoir. L'homme se frotta le front machinalement, sans toutefois la quitter du regard, insistant presque pour qu'elle en vienne à finalement déloger sa flèche de la corde. Elle rajouta rapidement une remarque sur Isenseg, qui le fit tiquer. « Oui je sais où je suis. C'est les femmes qui n'ont pas le sens de l'orientation, pour ma part, ça va très bien. » répondit-il, sur un ton qui lui donnait l'air amusé : il espérait qu'elle cesse rapidement de lui poser ce genre de question, parce qu'elle savait sans doute autant que lui ce que ce village pouvait représenter. Quelques années en arrière, il l'avait côtoyée, et elle devait sans surprise se souvenir du gamin chétif, des bleus sur son visage ou encore du pain qu'on lui jetait parfois. Un souvenir cuisant pour le guerrier, qui sentait des sueurs froides parcourir son échine. S'il masquait assez bien sa peur, peut-être qu'elle le prendrait au sérieux ?

Il avait encore quelques minutes de marche à faire avant d'arriver au village, là où chaque regard pèserait sur lui, où chaque bousculade le ferait réagir bien trop vite. Il inspira profondément, les mains moites mais resserrées sur les rênes de son cheval qu'il tenait encore. « Si t'as fini ta chasse, on a qu'à rentrer ensemble ? J'ai besoin d'une auberge, si t'en as une à me conseiller. » fit-il, en l'invitant à se rapprocher d'un geste de la main. « Si t'as pas fini, vu l'heure, tu trouveras plus rien de bon » Il leva les yeux au ciel, observant la course du soleil qui dépassait enfin les montagnes.






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Sujet: Re: I've got no idea (Enola & Stighr)   I've got no idea (Enola & Stighr) Empty- Dim 30 Juil - 16:32


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Stighr & Enóla


Elle n’aime pas cet homme. Non pas à cause de sa condition d’esclave, car la jeune femme estimait qu’il avait su tracer sa propre route et elle admirait cela, mais pour l’arrogance dont il faisait presque preuve en lui parlant, alors même qu’ils savaient tous les deux qu’il n’était pas en mesure de se le permettre. Enóla se doutait qu’il ne devait pas être ravi de la revoir, elle qui avait percé son secret, elle qui s’était souvenue de lui et qui pouvait sans nul doute le placer dans une situation inconfortable au possible. Sans parler du fait qu’elle pourrait le tuer sur le champ que personne ne trouverait rien à y redire : l’on ne se souciait guère du sort des esclaves récalcitrants, même après autant d’années passées au loin. Et pourtant, voilà que le brun rétorque, avec un air amusé qui ne parvient pas à amadouer pleinement la brune, cette dernière se trouvant piqué dans sa fierté par la remarque sexiste du guerrier. Les femmes qui n’ont pas le sens de l’orientation ? Il osait dire cela à la chasseuse, habile d’après elle, qu’elle était ? La langue claque contre son palais, signe d’agacement, tandis que le vert de ses yeux scintille d’une lueur rageuse l’espace de quelques secondes. Elle avait beau avoir retiré la flèche de son arc, elle était saisie d’une envie de le menacer à nouveau afin de lui rappeler qu’elle était non seulement capable de retrouver son chemin ici les yeux bandés, mais qu’elle saurait également lui planter une flèche entre les deux yeux avec aisance. « Je ne goûte pas vraiment à tes plaisanteries. » Siffla-t-elle finalement pour seule réaction, se disant au passage qu’il était sûrement plus con que culotté. Pourtant Enóla ne peut s’empêcher de se questionner, encore et toujours, se demandant bien ce qu’il pouvait faire là. C’était risqué, beaucoup trop pour lui. Alors pourquoi ? L’espace d’une seconde elle se dit que c’est à cause de la guerre à venir, une guerre dont il se souciait sûrement pas le moins du monde, si bien qu’Isenseg faisait sûrement un refuge potable au vu de la localisation des armées. Mais dans ce cas, Skogkatt n’aurait-elle pas fait un meilleur choix ?

Plongée dans ses pensées, la chasseresse n’en sort que lorsque l’homme se décide à s’adresser de nouveau à elle, lui proposant de rentrer ensemble au village si elle avait fini sa chasse. Elle n’eut pas le temps de songer à la proposition que déjà il lui faisait remarquer qu’elle ne risquait pas d’attraper grand-chose en plus et elle ne trouva rien à redire à cela. Il avait raison, le meilleur moment pour chasser était à l’aube, lors du réveil des animaux. Désormais ils étaient tous en activité et percevraient aisément sa présence. Hésitant un instant, la brune finit par hausser les épaules pour signifier que cela lui importait de rentrer seule ou en sa compagnie. Ce fut pour cela qu’elle finit par faire quelque pas en sa direction, le rejoignant tranquillement et se postant de ce fait aux côtés de son cheval. Prudente toutefois, elle ne peut s’empêcher de se poster du côté où pendent les armes de l’homme à sa ceinture, afin d’avoir le temps de réagir si elle le voyait dégainer. On est jamais trop prudent. « Il y a bien une auberge oui, la viande y est délicieuse. Lâche-t-elle simplement, quoi que légèrement ironique tant et si bien qu’il semblait évident que si la viande était si bonne, c’est en partie car elle était celle qui la fournissait. De ce fait, faire de la publicité pour l’auberge en question servait clairement ses intérêts et la brune n’était pas du genre à hésiter à profiter de ce genre d’occasion. Tu comptes rester longtemps, ou tu n’es que de passage ? » Demande-t-elle finalement, tentant d’ôter toute trace de suspicion du fond de sa voix et jetant un coup d’œil innocent au guerrier. Ses soupçons ne devaient concerner qu’elle, Enóla sachant qu’il n’irait guère se confier à quelqu’un de trop curieux ou menaçant. A ses yeux, il lui semblait évident qu’il ne s’éterniserait pas ici, mais sa simple présence dans les environs la surprenait aussi était-elle prête à tout entendre.

Ayant naturellement repris la route d’Isenseg, la monture de Stighr suivant au pas, elle s’assure d’emprunter des chemins praticables pour le cheval en question, là où elle aurait pu emprunter seule des raccourcis certes plus escarpés, mais qui lui auraient fait gagner un temps précieux. Ce fut toutefois en songeant au fait qu’elle n’était pas pressée, qu’elle se contenta de poursuivre sa route. La forêt lui paraissait calme, beaucoup trop surtout maintenant que l’été approchait, ce qui aurait dû inciter nombre de créatures à se montrer plus actives que d’accoutumée. Et pourtant, même le chant coutumier des oiseaux lui paraissait plus ténu, plus discret. Tout le monde, bêtes incluses, semblait savoir ce qui allait venir. La guerre. Celle la même qui l’agaçait prodigieusement. Ce fut en songeant à cela que la jeune femme se permit de reprendre la parole, tandis qu’ils arrivaient au village (mais qu’ils en étaient encore suffisamment éloignés pour que des oreilles indiscrètes n’entendent pas ce qu’elle s’apprêtait à dire). « J’imagine que t’as de la chance malgré tout. Tout le monde est trop occupé avec la guerre à venir pour songer à se soucier de toi de trop près. Tant que t’es suffisamment cordial pour rappeler que t’es pas là pour foutre la merde, ça devrait bien se passer. Pourquoi était-il là, de toute façon ? La question lui brûle les lèvres mais elle l’a retient, sachant qu’elle n’obtiendrait sûrement aucune réponse ou tout du moins aucune réponse honnête. C’est par là. Tu me payes un verre ? » Fait-elle en indiquant l’auberge du doigt avant de le gratifier d’un sourire éclatant, nullement gênée par l’idée de profiter de sa présence, et du fait qu’il avait plutôt intérêt à la conserver dans ses bonnes grâces, pour s’octroyer quelques boissons gratuites.

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Sujet: Re: I've got no idea (Enola & Stighr)   I've got no idea (Enola & Stighr) Empty- Lun 14 Aoû - 0:09

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Enola & Stighr




Elle ne sembla pas se dérider à l'entente de ses plaisanteries de mauvais goût, mais d'un côté, ce n'était pas surprenant. Le guerrier ne pouvait pas dire qu'il connaissait assez Enola pour savoir ce qui se tramait derrière ses prunelles insondables, sinon qu'elle donnait l'air relativement aigrie au niveau de son choix de remarque. Il ne la connaissait pas non plus assez pour savoir ce qui la ferait rire, et au fond, il s'en fichait bien. Son ton était toujours celui d'un jeune homme insouciant, qu’il donnait à paître à qui voulait bien, sans toutefois laisser voir que sous cet épais masque d'argile se cachait un homme dont le cœur assez vaillant avait pourtant bien des peurs et des craintes. Il ne releva pas sur sa réponse, assez las d'avoir à piquer son égo pour la sortir de sa coquille ; rigide qu'elle lui semblait, il recula pour récupérer les rênes de sa monture, donnant une caresse affectueuse au cheval qui ne broncha pas.

Sa proposition de retourner en ville avec lui ne tenait pas là du simple arrangement amical, ou encore moins d'une envie de discussion sur le chemin jusqu'à Isenseg, non ; il n'avait pas spécialement envie de compagnie, et celle d'Enola se faisait parfois tendue, car il avait toujours quelques difficultés à saisir son caractère et à s'y adapter. Néanmoins, il trouvait en sa présence l'excuse de se rendre plus discret, car qui regarderait de travers la chasseresse de la ville si elle arrivait au bras d'un étranger ? Nul doute qu'il passerait beaucoup plus inaperçu s'il était avec elle. Le guerrier enfila l'un des étriers pour prendre appui et retomber agilement dans la selle de sa monture, donnant une pression de mollet pour faire avancer le cheval qui avait jusque là bien fait son travail. Un regard vers la silhouette en contre-bas qui lui posait alors quelques questions, et il perdit ses mirettes au loin un instant avant de lui répondre.

« Je ne sais pas encore, j'aimerais bien rester un peu mais tout va dépendre de l'accueil que je trouve là bas » répondit-il, tout en essayant de cacher la véritable raison qui le poussait à revenir ici. Il ne savait pas combien de temps il lui faudrait avant d'avoir assez d'informations à pouvoir vendre à son jarl, mais pour le coup, il espérait vraiment que ce supplice ne se termine rapidement. Stighr sentait ses muscles se tendre de plus en plus à mesure qu'ils se rapprochaient du village, mis il était bien obligé d'y aller, obligé de confronter les fantômes de son passé. Cependant, alors qu'ils commencèrent à arriver en vue du village, elle reprit la parole pour toucher un point sensible, qui mit rapidement mal à l'aise le guerrier. Elle se souvenait de lui, un peu trop s'il pouvait en dire.. Alors quoi ? Il se contenta de ne pas répondre à sa remarque, parce qu'il savait bel et bien à quoi s'en tenir.

« J'ai quelques pièces à dépenser, t'as qu'à venir » fit-il enfin quand elle lui proposa de boire un verre. Les lèvres pincées, l'homme laissa son cheval aux écuries quand ils arrivèrent devant l'auberge, et il poussa la lourde porte en bois d'un bras, la laissant retomber tout en se gardant bien de faire des manières à la demoiselle, elle qui n'avait pas apprécié sa remarque à priori sexiste. Si c'était bien pour plaisanter, il ne comptait pas lésiner sur les moyens. Stighr entra, et de sa démarche légère il s'approcha du bar pour demander s'il y avait encore une chambre à louer, et à ce qu'on vienne lui servir deux bières. Il régla son dû monnaie tapante, et trouva une table à laquelle ils purent s'installer tous deux. « Tu restes pour manger, ou t'as mieux à faire chez toi ? » demanda-t-il, tandis que ses mirettes opales sondaient la salle pour voir un peu qui s'y trouvait, et s'il avait du souci à se faire. Rien de bien inquiétant à priori, et il remercia la serveuse qui venait de leur apporter leurs boissons. Levant sa chope, le guerrier trinqua avant d'en descendre une bonne partie ; il savait bien qu'il devait faire attention à sa consommation d'alcool, et que si Marsilia était là, elle ne manquerait pas de lui en flanquer une bonne. Néanmoins, au vu des circonstances, il pouvait bien s’octroyer ce droit. « Alors, comment ça va par ici depuis le temps ? La guerre est pas loin hein ? Vous avez déjà fait partir les garnisons ? » demanda-t-il finalement, histoire de relancer la conversation.






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