QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON JARL ET TON ROI ? ≈ Son Jarl est son Roi, mais il suffit d'un mouvement d'Odin pour que son souffle ne meurt, qu'un autre le remplace, qu'un autre ne le chasse. Si l'égo est grand, la puissance elle, n'est que temporaire.

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ Hedvig en descend, Hedvig les comprend. Elle n'est que la bouche à travers laquelle ils daignent parfois s'exprimer, l'oreille où ils s'amusent à murmurer. Le silence est rare car les sifflements de leur voix ne s'arrêtent jamais. Il y a toujours quelqu'un, toujours quelque chose, lointain. Pour que ça s'arrête, Hedvig fait aux mieux les rituels, les sacrifices, les offrandes. Le sang continuera de couler tant que les Dieux n'auront fini de s'exprimer.

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Ran l'a enfantée dans un but qu'Hedvig seule connaît, et lorsque la nuit frissonnante elle sent la mer s'emparer de ses poumons compressés, la völva sait que si la Dame lui a donné la vie, elle n'est qu'à quelques bouffées d'air de la lui retirer.

L'air. L'enfant sait qu'il rentre dans ses poumons, mais sent qu'il n'en ressortira pas. Seules quelques bulles s'en échappent, messagers d'une mort silencieuse. Ses mains battent le néant glacial qui l'entoure et recouvre sa peau, et ferme ses paupières. Elle ne sait pas nager. Elle coule. Le sang. Jambes écartées, tétanisée. Un cri voudrait bien sortir de sa gorge, mais il reste là, coincé. Messager silencieux d'une mort. Debout, elle observe ses entrailles la quitter. Trop jeune pour comprendre, pour réaliser. Des mains la saisissent car elle, ne peut pas se ressaisir. Son enfant meurt. Il est mort Hedvig, mort dans l'océan, mort avec toi, cette nuit-là. Le Kraken. Son dernier souffle. Sven. Il lui a tout pris, à elle, prisonnière de sa rage. On lui avait dit de ne pas nommer l'enfant non-né mais déjà achevé, mais elle n'avait pas écouté. Lorsque la nuit les tentacules sombres lui coupent une respiration saccadée et que, en asphyxie, elle se réveille étouffée, ce n'est que ce qu'elle murmure. Le nom de la bête. Le nom du fils volé, à jamais arraché. La Déesse. Ran lui a parlé. Elle l'avait prévenue. Caressant encore son enfant de ses vagues, l'Ase avait murmuré au creux d'un coquillage que là où la vie terminait, une autre débutait. Echouée, à ses côtés se tenaient les dieux pour la guider. Pour la première fois, elle les entendait. Hedvig ne savait pas où elle était. Ce qu'elle était. Mais eux le savaient. Elle n'avait qu'à écouter. Völva. Solstheim vit arriver la fille de la mer en colère sous les traits d'une jeune fille apaisée. Certains ne voyaient là que des courbes déjà féminines, d'autres la fureur de la tempête maritime. La völva vit cela. Lui enseigna, lui appris, la protégea. Sans comprendre ce qu'elle était ni d'où elle venait, Hedvig fut simplement l'oreille des dieux tout comme elle en était la bouche. Apprendre à ses lèvres à en recracher autre chose que de l'écume dura des années qui filèrent au rythme des marées. La dague. Ses doigts épousaient le manche comme Ran avec Aegir. La rouille avait mordu la lame et l'eau fendu le bois, mais dans les runes effacées qui y étaient autrefois gravées, l'apprentie pouvait y entrevoir ce qu'elle avait un jour été. Quelqu'un qui devait se défendre. Une autre vie. Une autre fille, morte avec Soren dans ses bras. Skogkatt. La boule au ventre et le cri silencieux. Le sang qui coule d'entre ses jambes avalé par les vagues carnivores. Le Kraken affamé. Des souvenirs dont Ran la protège, mais la Peur qui l'attaque dans le dos, lui scie les jambes, arrête son cœur. Partagée entre visions et souvenirs. Entre dieux et mortelle. Solstheim. Refuge entre des temples démesurés, refuge dans une richesse non-méritée. Les dieux s'amusent de tant de suffisance à leur égard mais s'amuseront bien plus de la misère de ceux qui les ont érigés. Leur colère gronde. Chaque nuit, Hedvig voir l'or et le sang couler. La rivière. Avant la mer et l'océan, avant la Femme et le Géant, coule un fleuve fait de pièces d'or et d'argent. Et dans celui-ci naît la richesse des hommes et leurs convoitise, et le sang qu'ils versent pour alimenter une rivière qui se fait torrent. Et Hedvig s'y baigne. Et Hedvig attend. Les brûlures. Frottements passés des tentacules contre son dos. Cicatrices visibles mais discrètes, montagnes qui se dressent sur la peau de l'innocente. Kraken qui lui aussi, elle le sait, attend. Les visions. Qu'elle mélange avec souvenirs. Approximation d'une völva de toute manière réservée à ceux que le Roi ignore. Coups d'un homme qui ne s'abattront jamais. Orage battant qui ne frappera pas. Navire que Thor épargnera. Le peuple. Ne la consulte pas, car elle ne les accepte pas. Hedvig prédit lorsque les dieux le lui disent, lorsque son doigt se pointe sur le désigné. Les rituels ne sont que ponctuels. Les voix. Sans arrêt. Bribes qui lui parviennent comme si elle était sous l'eau, de nouveau. Etouffées, à bout de souffle. Dieux ne s'arrêtent jamais. Attention pour cette branche de l'Arbre délaissée tant les autres demandent à être écoutées. Le Navire. Comme une chaise en feu. Une cuillère percée. Un enfant mort-né. Des voiles effilochées, trouées, qui sifflaient dans l'eau hurlant pour mieux s'envoler. Les planches prenaient l'eau et l'eau pris son dû. Les souvenirs. La femme sait que l'enfant est toujours là, mais qu'il ne dira rien. Seules quelques visions s'échappent, messagers d'une mort déjà vécue. Des mains s'abattent contre son visage et entourent son cou, et ferment ses paupières. Elle ne savait pas luter. Elle fuit.

nombre de points à répartir : 22 points. force : ☐☐☐☐☐
vitesse : ☐☐☐☐
agilité : ☐☐☐☐☐
résistance : ☐☐☐☐☐
discrétion : ☐☐
stratégie : ☐☐
combat corps à corps : ☐☐☐☐
combat armé : ☐☐☐☐☐
magie :