QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON JARL ET TON ROI ? ≈ Enóla a toujours été habituée au climat particulièrement rude d’Isenseg et a longtemps cru que la fermeté et la froideur du jarl était de ce fait normale : l’on ne peut guère être tendre dans une région hostile. Bien que sceptique quant aux décisions qui pouvaient être prises, Enóla ne trouvait rien à y redire, préférant de toute manière ne pas trop s’approcher du pouvoir et des manigances qui pouvaient l’entourer. Le jarl finit toutefois par périr, emporté par la fièvre et si la jeune femme s’attendait à voir un autre homme prendre le dessus, ce fut avec satisfaction qu’elle constata que ce fut son épouse endeuillée qui prit la relève. Silke a toujours semblé bien plus douce, plus posée aussi et plus intelligente aux yeux de la brune, cela se confirma rapidement  et le respect de la chasseresse ne fit que s’accroitre au fil du temps. Elle comprit alors qu’un chef n’était guère obligé de faire des démonstrations de force pour s’imposer, et que se soucier du peuple d’Isenseg aurait dû être une priorité pour Knut depuis des années. Ce fut ce constat, et la crainte de voir des récalcitrants contester la légitimité de leur nouvelle jarl, qui poussa la brune à se mettre au service, d’une certaine façon, de la nouvelle dirigeante d’Isenseg.

Quant au roi, Enóla n’a guère d’opinion à ce sujet. Elle est heureuse de savoir la capitale dépendante des navires et des ressources de sa région natale, pour le reste elle s’estime trop éloignée des intrigues politiques et des discours royaux pour émettre un véritable avis sur la question. Elle a suffisamment à faire par chez elle pour se soucier de ce qui se passe ailleurs.

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ Fait-elle honneur aux dieux ? Elle l’ignore mais espère chaque jour durant que c’est le cas. Elle n’a rien d’une guerrière, elle ne participe pas aux raids et ne fait pas honneur aux dieux en versant le sang, ni même en officiant de quelconques rites et sacrifices. Elle n’est pas proche des dieux comme le serait un jarl ou une volva, elle n’est qu’une femme libre qui fait de son mieux. Enóla préfère toutefois se dire qu’elle fait sa part en respectant les coutumes de son peuple et en prenant soin des siens, préservant l’honneur des plus faibles et ne prétendant pas être capable de deviner les desseins des dieux à son égard. Humble, d’une certaine façon, la jeune femme se contente de ce fait de prier et faire quelques offrandes. Pendant des années elle aura prié Frigg et Freyja, suppliant pour un mariage heureux, suppliant pour une famille et réclamant la fécondité qui lui permettrait de faire honneur à son époux. Cela aura duré longtemps mais plus le temps passait plus les espoirs de la brune s’amenuisaient : elle n’aura pas eu d’enfants, ni de mariage complet ou heureux. Désormais ses offrandes aux deux déesses se font plus rares tant elle doute du fait que l’on puisse encore quelque chose pour elle aujourd’hui. Elle n’aura cependant jamais cessé de vénérer Ull, dieu de la chasse et de l’hiver, ainsi que Bertha.

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Enóla ignore tout des desseins des dieux la concernant, elle ne prétend pas pouvoir parler ou penser à leur place et se contente donc de vivre sa vie en acceptant les embûches qui seraient mises sur sa route. La jeune femme ose espérer qu’elle saura se montrer utile à sa jarl et à sa communauté en général, une utilité et un privilège qui permettraient de compenser ce qu’elle suppose être chez elle une incapacité à enfanter correctement. Par ailleurs, il s’agit là de la plus grande crainte de la brune : ne jamais avoir d’enfants. Si elle ne regrette pas d’avoir divorcé, estimant avoir le droit au respect, elle craint de ne jamais se remarier et de ne jamais donner naissance à un fils ou une fille. Terrifiée, honteuse, elle n’admet pas non plus vouloir parfois rester dans l’ignorance : ne pas se remarier, c’est finalement la certitude de ne pas avoir à affronter sa maigre fertilité.

01. Enóla est née à Isenseg même, en été, d’une mère aimante et d’un père qui se révéla satisfait d’avoir une fille, étant donné qu’il avait déjà eu un fils auparavant. Si l’on peut affirmer sans peine qu’elle n’a pas manqué d’affection, la jeune femme aura rapidement dû servir sa famille. Son frère, son aîné de trois ans, suivit les traces de leur père en apprenant le métier de menuisier, caressant l’espoir de pouvoir devenir batelier un jour. De son côté, la brune se décida à être pragmatique au possible pour sa famille, se tournant ainsi vers la chasse afin de pouvoir nourrir les siens et s’endormir dans d’épaisses fourrures. Cette vocation s’est à ses yeux révélée plus que nécessaire étant donné que sa mère est morte tôt, en couche, en tentant de donner naissance à leur sœur. Enóla n’avait alors que quatre ans.

02. Enola est particulièrement proche de son frère ainé, tous deux font ce qui est nécessaire pour assurer la prospérité de leur famille et tous deux se font un devoir de prendre soin de leur père chaque jour un peu plus affaibli. En tous les cas, s’il ne devait exister qu’une personne en qui elle aurait confiance, il s’agirait indéniablement de son frère. Toutefois leur relation a pris un tournant quelque peu dérangeant le jour où la jeune femme a divorcé, depuis il ne cesse de s'inquiéter pour elle et se demande quelque fois si elle n’en ferait finalement pas qu’à sa tête. Cela l’agace et leur complicité s’étiole doucement. La chasseresse se promet chaque jour d’améliorer cette relation, mais le temps passe sans qu’elle n’en trouve le courage.

03. A 16 ans, Enóla fit une rencontre plutôt malheureuse avec un ours. Débutante à la chasse, elle n’avait pas pris ses précautions et ne s’était guère renseignée sur les terrains qu’elle s’apprêtait à fouler en quête de proies. Un peu plus de jugeote et d’observation lui aurait permis d’apprendre qu'elle se situait sur le territoire de l'animal et que sa discrétion pouvait lui porter préjudice. Cela n'a pas manqué, pris par surprise, effrayé, le jeune ours lui porta un coup de patte suffisant pour l'expédier à terre, déchirant aisément la chair au passage. Elle ne doit la vie sauve qu'à un homme qui, prenant par surprise l'animal trop occupé avec elle, a réussi à faire fuir la bête avant de s'occuper d'elle. Elle remercie également les dieux qui lui ont permis de guérir sereinement de sa blessure, dont le seul vestige est désormais une large cicatrice sur le sommet du torse, éloignant les infections et complications qui auraient pourtant pu se multiplier aisément.

04. A dix-huit ans, Enóla se marie, épousant un homme du village qu’elle ne connaissait que peu. Elle le savait toutefois plutôt bon et généreux, ce qui suffisait à la décider d’accepter cette offre, consciente qu’elle ne trouverait pas forcément cela avec quelqu’un d’autre. Ils vécurent ensemble pendant six ans et si les débuts furent pour le moins prometteur, leur relation sombra bien vite. Enóla fut incapable d’enfanter pendant de longues années, et lorsque, au bout de cinq ans, elle finit par tomber enceinte, ce fut pour faire une fausse couche. Cette perte fut une déchirure pour la jeune femme, ce fut pire pour son compagnon qui s’était persuadé qu’elle venait de perdre son fils. Leur relation se désagrégea totalement et un divorce s’en suivit : elle le réclamant car ne supportant plus la colère de son époux, et ce dernier ne supportant pas d’être avec une femme qu’il jugeait définitivement incapable de lui apporter une descendance.

05. Son manque de fertilité l’effraie grandement, honteuse, elle a l’impression de ne pas être comme les autres femmes, de ne pas être parfaitement normale. Elle a également conscience du fait que sa réputation est désormais faite et que son ancien époux n’aura guère tenu à respecter ce qui fut leur vie privée, affirmant à qui voulait l’entendre qu’il avait réalisé son devoir conjugal à la perfection mais qu’elle était celle dont le ventre était maudit par les dieux. Enóla ne doute pas du fait qu’elle ne retrouvera pas un compagnon de sitôt, vu les circonstances, et bien qu’elle ne l’admette pas, cela l’arrange que de ne plus avoir à affronter la crainte de ne jamais tomber enceinte.

06. Enóla n’a jamais connu autre chose que son village natal, ou presque. Elle aura visité une fois Skogkatt, y accompagnant son père et aura été fortement déçue. Si la présence de la mer l’aura fascinée très tôt, ce qui la changeait considérablement des montagnes d’Isenseg, elle trouva également le village lugubre au possible, le cœur des habitants d’Isenseg pouvait être dur, ce qu’elle raccordait aux conditions climatiques difficiles, mais celui des habitants de Skogkatt lui semblait tout simplement pourri au possible. Elle aura donc conservé un très mauvais souvenir de son séjour là bas et aujourd’hui encore elle ne cherche pas à redonner sa chance à ce lieu, et ce malgré la présence de la prestigieuse Svart Brotherhood.

07. Lorsqu’elle avait treize ans, une cérémonie eut tout naturellement lieu pour qu’elle, et d’autres personnes de son âge, reçoive son bracelet. Jurant allégeance à son jarl, elle s’est finalement redressée et glissée de nouveau dans la foule en compagnie de son père et de son frère. Finalement d’autres mots ont été prononcés, d’autres événements sont survenus. Un bûcheron venait de retrouver une femme et son enfant, morts gelés. La jeune fille pensa à sa propre mère, peinée, mais fut finalement accaparée par ce qui se produisit ensuite : un garçon, plus jeune qu’elle, insulta la déesse de l’hiver et de la neige, la blâmant pour ces décès. En un sens, elle comprenait cette réaction, trouvant cela parfaitement injuste également mais elle savait déjà que l’affront ne serait guère toléré. Elle n’aurait cependant jamais imaginé que cet enfant verrait sa langue se faire trancher pour son audace. Le prix à payer fut élevé au goût de la petite fille qui estimait déjà à l’époque que la déesse elle-même aurait puni le garnement si elle en avait éprouvé l’envie.

08. Une fois, Enóla est rentrée tardivement de la chasse, la nuit était déjà tombée. Il ne lui restait plus grand-chose à parcourir pour rentrer chez elle quand soudainement, dans la forêt, l’air lui a parût devenir étouffant au possible. Elle se sentait cernée de part en part, saisie d’une angoisse aussi soudaine qu’imprévue. Les ombres semblaient danser sous ses yeux et si elle crut, l’espace d’une seconde, à la présence de nombreux individus, elle comprit finalement que cette ombre gigantesque appartenait à une seule personne. Un animal. Plus gros que celui qu’elle n’a jamais vu. Etais-ce vraiment un animal ? Sans se retourner elle s’est mise à courir sans s’arrêter, gagnant au plus vite le chemin escarpé dans la montagne qui la ramènerait chez elle. L’ombre ne l’a pas suivi au-delà de la forêt mais de cela, Enóla n’en a jamais parlé. Pour elle, il devait forcément s’agir d’un Warg et pourtant… Une rencontre avec une telle créature n’aurait guère pu se finir sur une simple frayeur. Alors elle se tait, n’ayant jamais raconté cet épisode de sa vie à quiconque de crainte qu’on ne la croit pas et se moque d’elle, d’autant plus qu’elle n’est vraiment pas sûre de ce qu’elle a cru voir.

09. Habituée à sa forêt de pins et à ses montagnes, Enóla ne se sent chez elle que lorsqu’elle parcourt les bois ou les chemins escarpés. Les vastes plaines des terres voisines ne l’attirent en rien, ces dernières lui paraissant fades et ternes, prévisibles au possible. A Isenseg et aux alentours, c’est différent, cela lui semble plus complexe, moins sûr aussi. Sûrement est ce l’habitude qui lui fait parler ainsi.

10. Le poisson est une denrée rare pour la brune, mais elle prend un plaisir fou à en manger, de ce fait vous pouvez être sûr de vous attirer sa sympathie et son affection simplement en lui promettant ce genre de met pour le repas. Plus habituée au gibier qu’elle chasse elle-même, elle a fini par se lasser de ce dernier.

11. Enóla a énormément de respect pour sa jarl, satisfaite quant à la façon qu’a cette dernière de gérer son peuple et d’asseoir son autorité. Un respect qui va en s’accentuant tant et si bien que la jeune femme a décidé de se mettre à son service. N’étant ni une guerrière chevronnée ni une conseillère avisée, la brune se promit simplement d’être les yeux et les oreilles de Silke et bien qu’elle ne soit pas d’une redoutable efficacité, sa loyauté et son envie de bien faire semble suffire à compenser, du moins aux yeux de Silke elle-même. Enóla s’assure simplement de ne pas être trop vue en compagnie de cette grande dame, ne désirant pas spécialement lui porter préjudice et craignant qu’on ne s’intéresse de trop près à elle.

12. Enóla n’est pas une guerrière, c’est admis et ce malgré ses talents avec un arc et le fait qu’elle sait tout de même empoigner une lame par le bon bout. Malgré tout elle estime que son corps est une arme à lui tout seul et qu’elle lui doit le respect tout comme elle se doit de l’entretenir. De ce fait, bien que ne s’entraînant pas à l’épée, elle a ses propres entraînements quasi quotidiens : courir le plus longtemps possible, ou le plus vite possible, grimper aux sommets des plus grands arbres en un temps record, descendre d’une branche plus ou moins haute en un bond souple, tout est bon à prendre pour compenser son manque de force. Elle est vive et, consciente de ses réflexes, elle tient à demeurer suffisamment agile pour éviter des coups mortels pouvant lui être adressés et suffisamment rapide pour pouvoir s’enfuir en courant si nécessaire. Ces entraînements ont également le don de l’apaiser, l’épuisant physiquement et vidant son esprit parfois trop embrumé par de sombres pensées. Revigorée, elle finira par se plonger dans une eau sans nul doute glacée pour ôter les dernières crasses.

13. On a beau voir en Enóla une amoureuse de la nature qui passe sa vie dans les bois, tant pour exercer sa profession que par plaisir, il est toutefois une vérité que personne n’envisage : elle déteste dormir à la belle étoile, tout particulièrement seule. Dormir a même le sol n’a rien d’agréable et même lorsque le climat est clément l’on a toujours bien plus froid qu’en restant au chaud chez soi. Elle regrette toujours la présence d’un oreiller, trouve difficilement le repos et de ce fait peste dès le lendemain contre ce manque de sommeil réparateur. De plus, bien que nullement inquiète à l’idée de devoir se débrouiller seule en milieu hostile parfois, elle préfère largement ne pas avoir à s’inquiéter de l’arrivée d’un potentiel intrus.

14. Plus jeune, et pendant longtemps, Enóla a haï sa chevelure brune, enviant les belles toisons dorées de certaines autres femmes. Lumineuses, cette couleur dorée l’a toujours fascinée et elle comprend volontiers l’intérêt que l’on peut porter à de telles crinières. Elle aura toutefois fini par accepter sa propre couleur de cheveux lorsqu’elle aura compris qu’elle, au moins, ne ressemblait pas à une luciole géante lorsqu’il fallait se faire discret. Un raisonnement on ne peut plus pragmatique qui a toutefois suffit à mettre fin à sa jalousie puérile.

15. Enóla n’a jamais cherché à consulter une völva. En vérité elle a trop peur de connaître son destin, d’apprendre ce que les dieux ont pu lui réserver : elle préfère avoir à affronter le danger ou toute embûche sans pouvoir la prévoir, cela rend à ses yeux la réussite plus précieuse encore et surtout la brune ne voudrait pas avoir à craindre toute sa vie durant un châtiment qui mettrait peut être des années à venir. Elle préfère vivre sa vie, et advienne que pourra. Qui plus est, le savoir est une connaissance souvent douloureuse.

nombre de points à répartir : 21 points.

force : ☐☐☐☐☐
vitesse : ☐☐☐
agilité : ☐☐
résistance : ☐☐☐☐☐
discrétion : ☐☐
stratégie : ☐☐☐☐
combat corps à corps : ☐☐☐☐☐
combat armé : ☐☐☐☐☐
chasse : ☐☐