QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON CHEF DE KYN ET AU JARL ? ≈ si auparavant, tu ne considérais rien de plus haut que ton père, n'ayant pas le droit à espérer plus que ce qu'il te donnerait; tu te rends compte maintenant que le monde et le pouvoir sont bien plus que ce que ton regard d'enfant te laissait croire. en épousant knut, tu as goûté à la liberté de pouvoir croire et servir ton godi autrement qu'en restant muette et en enfantant; et dorénavant, il n'y a au dessus de toi que le jarl skarf que tu respectes grandement, malgré ce qu'on peut dire de lui, malgré les rumeurs qui circulent à son sujet. si toi, tu as réussis à changer de rien à tout; pourquoi n'en serait-il pas de même pour cet homme dont que les dieux ont estimé ? les liens que tu entretiens avec lui et les godar des autres quartiers sont primordiaux et pour rien au monde tu ne souhaites qu'ils se mettent en travers de l'avenir que tu écris pour isenseg.

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ à défaut de mettre ta vie en jeu sur les champs de bataille, en l'absence de ton propre sacrifice afin de croiser les valkyries, tu honores les dieux en officiant les rituels qui leurs sont dédiés tout au long de l'année. tu laisses le sang couler, tu accueilles les malheureux en écoutant leur désespoir et tu les consolent dans l'absolution promise au valhalla. si personnellement, les sacrifices que tu as eu à faire te semble dérisoires; tu te rends compte que la souffrance des gens, les deuils et les pertes qui les accablent sont ton devoir, ton serment et ta manière d'honorer les dieux en les guidant vers l'espoir.

QUELS MURMURES SE TISSENT SUR TON PASSAGE ? ≈ 01 ¦ quelques mois après ton mariage, portant déjà la vie au creux de tes entrailles, tu subis la perte terrible de cet enfant tant désiré dans d’atroces souffrances. tu avais pourtant prit toutes les précautions recommandées par les femmes de ton entourage et les servantes à ton service, mais rien n’aurait put empêcher les dieux de rappeler à eux cet être en devenir. si les plus anciennes t’assurèrent qu’il était courant de ne pas aboutir cette première grossesse, cette nouvelle mit knut au désespoir, s’épanchant dans l’alcool pour quelques soirées. de cet état d’ivresse durant lequel il sortit toutes les pires horreurs pour calmer sa tristesse, les gens ne retinrent que l’idée que ce bébé ne ressemblait à rien… difforme, sans bras ou jambe, avec des yeux globuleux ou encore une peau brune… on te prêta une liaison avec ton esclave que les dieux punirent par la prise de cette vie. tes deux filles arrivées par la suite firent s’étouffer cette idée.
02 ¦ la fièvre montait, grimpait et s’imprégnait partout ; l’épidémie glissait de foyers en foyers sans que personne n’arrive totalement à la contrôler. si tu craignais avant tout pour la vie de tes filles, encore si petites à tes yeux, c’est finalement ton époux qui fut frappé de ce mal. des jours d’angoisse et d’agonie, les heures passant, il finit malheureusement par rejoindre le royaume de Hel, succombant de cette maladie virulente. tu le pleuras longtemps, ce mari, mais d’aucun parlait, parfois, tandis que tu séchais tes larmes, de ton possible rôle dans le décès précipité du précédent godi, de ton désir d’attendre dans l’ombre que sa vie s’éteigne, s’essouffle, comme une flamme vacillante sous la brise incessante. il n’y avait pas d’amour entre vous, pas de haine non plus, juste une affection que certains ne reconnaissaient pas.
03 ¦ depuis que tu as hérité du kyn, tu tentes par tous les moyens de redorer le blason de ton quartier natal. tu as juré devant tous que dorénavant tu consacrerais ta vie entière à éradiquer l’infamie des bas trafics ; et maintenant, près d’une année après avoir repris les rênes d’isenseg ; tu as doucement fait changer la réputation qui y était rattachée. mais malgré tout tes efforts certains préfèrent dire, lorsque tes cheveux de jais se sont éloignés, que si tu as obtenus de tels résultats si rapidement c’est parce que tu utilises l’influence de ton demi-frère auprès des trafiquants, te rendant presque coupable des mêmes bassesses que ceux dont tu souhaites voir éteindre les commerces toxiques ; d’autres diront que c’est en utilisant des méthodes peu recommandables que tu espères atteindre tes objectifs.

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ depuis ta venue au monde, ton destin n'a fait que te conduire vers les plus hautes marches de la société, te renforçant dans ta condition de femme, puis d'épouse, de mère et enfin de godi. tu es devenue la libératrice, celle qui redonne joie et prospérité à tout un quartier, à tout un peuple, qui est dorénavant sous ta protection. si la fortune devait te sourire à nouveau, tu n'espères cependant pas grand chose de plus, si ce n'est la naissance prochaine d'un héritier... même si cela signifie devoir te remarier; ce qui pour le moment n'est pas à l'ordre du jour. cependant, tu sens quand même, au fond de toi, cette petite boule, cette inquiétude grandissante qui te ronge lentement... seras-tu capable de tenir le coup, d'assurer l'avenir de ceux qui croient en toi, de leur redonner ce qu'ils avaient perdus depuis tellement longtemps... leur dignité et leur noblesse d'âme.

CE QUE TA NORNE POURRAIT TE RÉSERVER, OU LES DIEUX DÉCIDER ≈ par l'affection de freyja. malgré un mariage arrangé pour première noce et le profond attachement que tu vouais à knut; tu sais qu'il te faudra bientôt quitté le deuil pour convoler à nouveau en épousailles. aussi,tu espères secrètement pour la déesse de l'amour t'accorde la chance de connaitre une nouvelle union, basée sur l'envie et le désir de l'autre, fondée sur le respect mutuel et la passion unissant deux corps vibrant d'une même volonté. pour une fois, juste une fois dans ta vie; connaitre l'amour.
à la faveur de frigg. déjà comblée par la naissance de tes deux filles, prunelles de tes yeux, tu te languis pourtant de la maternité; de cette sensation indescriptible qu'est celle de sentir la vie prendre racine, s'insinuer en toi comme une rivière prenant sa source dans l'océan de tes veines. si tu te sens redevable envers ton peuple en leur donnant l'héritier tant attendu, tu ressens immanquablement naître le caprice de porter au monde un nouveau petit être, à la fois salutaire pour isenseg et providentiel pour toi.
par la grâce de vidar. les trafiquants ont causé la disgrâce de ton kyn, plongeant ton quartier dans une spirale sombre et angoissante pour les honnêtes travaillant au jour le jour. aussi pries-tu le dieu de la vengeance et du silence pour que, lorsque viendra le moment, la roue tourne pour les malhonnêtes qui verront leurs noirs commerces tomber à la faveur d'une renommée toute neuve et plus glorieuse que jamais; aussi pries-tu aux splendeurs d'isenseg qui un jour seront débarrassées du fléau des basses malversations.  

01 ¦ tu n'étais pas désirée, pas voulue, non souhaitée et pourtant; ta mère te porta au monde avec courage et ardeur... c'est en l'an 48 que tes yeux s'ouvrirent pour la première fois, le 25 de Gói. signe de chance ou non, tu naquis un jour de fête; et tandis que les femmes et filles de bonnes familles buvaient le sang fraîchement versé des animaux sacrifiés, ta mère te donnait vie dans la douleur. enfant fragile, tu ne criais guère plus fort qu'un chaton, et les servantes présentes à son chevet prédisaient, à tord, ton départ prochain pour l'au-delà; cependant, jamais ta génitrice n'y cru et elle te para d'un prénom aux sonorités graves, tout comme sa signification: Silke ou le cruel otage. ton destin à présent scellé d'une telle promesse envers les dieux, tu survécus; toi la fille unique de la famille Skjelvik.
02 ¦ de tes premières années de vie, tu te souviens surtout des odeurs de bois, de nourritures, des linges humides et du sourire affable de la mère de ton demi-frère Aslak, t’enlaçant certains soirs de tempêtes. tu n'avais pas encore conscience de la trace indélébile qu’il était pour celui que tu appelais père et de l’abjection qu’il représentait aux yeux de ta mère et de tes frères aînés. tu étais une légitime et pourtant, tu retrouvais dans le sourire doux et rassurant qu’Ada t’adressait une chaleur que tu n’obtenais que très rarement de la part de ta mère, femme murée dans une froideur glaçante. le seul souvenir mordant que tu gardes de la rencontre entre la femme de ton père et sa maîtresse d’une nuit, n'est autre qu’un rire amer et acerbe de ta génitrice lorsqu’elle regarda Ada se faire punir de ne pas t’avoir protégé alors que tu courais dans la cuisine derrière elle en riant. et tandis que tu étais là, allongée sur le sol, tremblante de douleur et terrifiée, tu murmurais que ce n'était qu'un accident, un simple concours de circonstances qui ont fait que cette marmite d'eau brûlante tomba près de toi, répandant son contenu sur le simple morceau de tissu qui te servait d'habit et qui traversa jusqu'à ta peau pâle... le cri d'angoisse qui s'échappa des lèvres blêmes des servantes alentours, les larmes sincères qui coulèrent sur les joues d’Ada... tu ne te souviens que de ça avant de sombrer sous l'atrocité de la souffrance. et si aujourd'hui, il s'agit d'un lointain souvenir, tu conserves pourtant, de ta poitrine à ton flanc droit, cette cicatrice de peau morne et rubiconde et l’écho des pleurs d’une femme que tu appréciais.
03 ¦ ton père te le présenta un jour, ce jeune garçon aux cheveux couleurs des feuilles d’automne. vous n’aviez pas plus de quelques mois d’écart, il venait de perdre son père en mer et sa mère en mourra de chagrin, cet homme était un proche ami de ton père et il décida de le prendre sous son aile. pendant longtemps tu ne compris pas pourquoi erik avait recueilli cet enfant alors qu’il délaissait son propre fils, bâtard peut-être, mais issu de sa chair pour siegfried. tu refusais de lui parler, lui préférant la compagnie de ton demi-frère et de sa mère. ce n’est qu’un soir d’orage, tandis que tu tremblais au fond de tes draps, que tu remercias les dieux de l’avoir déposé sur ton chemin ; le vent grondait comme les hurlements d’odin, les éclairs dansaient tels les cheveux de thor et il fut le seul à venir pour te réconforter. il resta près de toi, sans dire un mot, juste là pour te tenir la main assis à même le sol, le visage coincé entre ses genoux replié. cette nuit là marqua le début d’une amitié profonde et solide, bien plus que tu ne l’aurais jamais espéré.  
04 ¦ il te regarde, discrètement, te lançant une œillade charmeuse; et si au départ, tu détournais le regard immédiatement, rabattant tes prunelles d'azur sur ce que tenaient fermement tes bras, tu n'hésites plus maintenant à soutenir son regard. tu as quatorze ans, il en a douze de plus que toi. tu es une toute jeune femme et il est le godi d’isenseg. et pourtant, tu sais que ton père espère que tu deviennes rapidement autre chose qu’une proie pour cet homme, espérant bien plus avec ce qu'il a à t'offrir. sieg n'approuve pas, tu le sais pertinemment et tu le charrie encore et encore à ce sujet. vous n'êtes plus vraiment des enfants, mais pas encore totalement adultes; tu as besoin de sa présence comme lui de la tienne. il est ton meilleur ami, celui qui n'hésite pas à te dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. ton physique avantageux plait à knut, il en est certain. tu es belle, si ce n'est la plus belle ! et si, venant de lui, tu en rougis; ton assurance face à ton godi fait jaser... et pas seulement les femmes de chambres.
05 ¦ tu pleures en silence, inaccessible à ton entourage, intérieurement fermée. ta mère est pourtant là, coiffant avec douceur ta chevelure sombre, sans pour autant te forcer à parler. partagée entre la satisfaction et la mélancolie; tu ne te rends pas encore compte que l'heure de ton mariage est arrivée. ton futur époux est proche, tout comme ton nouveau rang, ton nouveau statut... ta nouvelle vie. cette nouvelle vie sans lui... sieg était mort, sur le champ de bataille lors de son tout premier raid, envoyé là-bas par knut. tu pensais qu'il s'agissait là d'un grand honneur, sans savoir qu'il n'avait fait ça que par pure jalousie. tu t'en fichais à présent. tu priais une nouvelle fois les dieux d'accueillir auprès d'eux ce garçon auquel tu tenais tant; avant de partir vers ta propre destinée. ce soir là, alors que les festivités bâtaient leur plein, tu levas ton verre à l'unisson des autres, adressant ton ultime au revoir à ton meilleur ami.
06 ¦ le lendemain de tes noces, tu découvris un homme au pied de ton lit conjugal. sa peau cuivrée, son regard noir et ses mains caleuses t’intriguèrent sans pour autant que tu ne parviennes à comprendre pourquoi. knut apparut derrière toi, levant le menton en sa direction comme s’il n’était qu’un simple objet de décoration et l’accusé baissa les yeux au sol. esclave, prisonnier ou encore captif, ton nouvel époux venait de t’offrir un thraell pour douaire… s’il te donna la permission faire de lui ce qu’il te plaisait, tu ne parvenais pas à oublier qu’il était avant tout un homme venant de loin, privé de tous ses repères et de sa propre liberté. durant de longs mois, tu apprivoisas cet homme que tu appelais dorénavant ami, et qui devint ton confident au fil des années. respectueux à ton égard, jamais il ne tenta quoique ce soit à ton encontre, si bien qu’il semblait être devenu ton ombre tant il te suivait avec discipline et docilité.
07 ¦ tu le sentis partir, te quitter, s'échapper de toi sans que tu ne puisses rien y faire. tu étais pourtant tellement heureuse de le sentir grandir mais les dieux en décidèrent autrement. les matrones te rassurèrent, il était plus courant qu'il n'y paraissait qu'une première grossesse ne tienne pas et que cela ne remettait nullement ta fertilité en cause. tu te sentais pourtant vidée d'une partie de toi même, comme amputée d'une partie de ta chair. cependant tu t'en remis bien et tu n'en cru que plus fermement au destin que les dieux avaient tracé pour toi.
08 ¦ c'est en 69 que ton premier enfant vint au monde, une magnifique petite fille aux cheveux bruns et aux yeux mordorés, hérités de l’une de ses grands-mères. tu décidais de l'appeler ymir, d'un commun accord avec knut; à la fois déçu et heureux, il ne remit pas ta décision en cause tant que tu tenais ta promesse de lui donner un héritier... et quatre ans plus tard, tu tombas à nouveau enceinte, donnant naissance à une seconde enfant feyre. trésors de ta vie, prunelles de tes yeux; elles devinrent cependant des fantômes dans l'amour paternel. tu en voulus longtemps à ton époux de délaisser ainsi ses propres filles mais, tu savais que seule la présence d'un fils pourrait le faire revenir auprès de ses premiers enfants.
09 ¦ tu appris les déboires et la déchéance de ton frère aslak au détour d'un couloir, frappante et accablante réalité t'empoignant le cœur. personne n'avait jugé bon de t'en parler alors qu’ils te jugeaient encore trop immatures pour penser par toi-même et ce constat t'affligea durant de long mois. tu n'avais pu être présente à ses côtés dans les instants le plus difficiles de sa vie et il s'agissait là de l'un de tes plus grands regrets.
10 ¦ la fièvre était partout, de tout temps, elle emportait qui elle souhaitait, en faisant fi des statuts, des âges, des rangs et des plus méritants ; elle prenait et partait sans un mot. de nombreuses personnes furent emportées au fil des ans, et si tu craignais le plus pour tes petites filles c'est finalement ton époux qui succomba à la perfide maladie. rapide, silencieuse et assassine, elle ne te laissa que peu de temps pour te rendre compte des symptômes, pour prendre soin de lui et pour lui faire tes adieux... knut céda après de longs jours de combats, en vain, son dernier souffle s'échappant au cœur de la nuit; te laissant seule; toi, tes enfants et tout le peuple d'isenseg...
11 ¦ ce fut à ces gens déchirés par les trafics, la mauvaise réputation et les plaies béantes dût à des années de sévices et de dérives, que tu juras fidélité et que tu promis de consacrer ta vie à la grandeur de votre quartier. tu ne pensais pas y arriver et pourtant, tu fus acceptée, tu devins l'élue; leur nouvelle godi, leur conseiller, leur chef et leur lueur d’espoir. tu ne réalisais pas tout à fait, tu ne pensais pas pouvoir subvenir aux besoins de ceux dont tu avais maintenant la charge mais tu aurais tout fait pour eux, tu tenais bon face aux marées, comme un bateau neuf et vierge de toutes vagues. serais-tu à la hauteur ? tu ne le savais pas et tu en doutais. le hasard, le destin ou peut-être était-ce l'œuvre des déités au dessus de ta tête; tu n'en savais trop rien. ce dont tu étais persuadée, à présent, c'était de la nécessité de faire prospérer isenseg, faire renaître ton quartier de ses cendres. une revanche sur la vie.
12 ¦ depuis maintenant près d'une année, tu ressens une différence dans l'atmosphère d'isenseg. un ressenti plus serein, plus calme, et plus paisible. l'insalubrité et la violence des trafics s’effacent doucement et les travaux du bois fleurissent derechef. la côte, jamais, ne t'a semblé capable de voir refleurir les sourires sur les visages de ses habitants, malgré les temps difficiles et l'horizon azuréen d'une mer infinie c’est pourtant ce que tu accomplis. enfin, tu te sens à ta place, enfin tu as l'impression d'avoir trouvé ton chez toi, ton véritable foyer; et toutes les personnes dont tu as la charge, sont dorénavant des membres importants de ta famille.
13 ¦ peut-être un peu rebelle dans l'âme, tu as décidé il y a quelques mois de te faire tatouer. rien de bien exceptionnel, rien de voyant, ni rien de combatif. tu as fait graver, à même ta peau d'albâtre les runes berkana et othila, sur ta nuque. si la première représente la fertilité, la croissance, l'union et la vie de la naissance à la mort; la seconde se voit représenter les ancêtres, les maîtres, le pouvoir, la quête et l'accomplissement. rendant ainsi hommage à ta propre vie, ainsi qu'à celle des gens de ton kyn; tu as marqué à tout jamais ta réussite et ton engagement immuable envers ceux qui ont décidé de croire en toi.
14 ¦ veuve depuis un an, tes filles orphelines de père et sans héritier mâle; on te glisse doucement à l’oreille qu'il serait temps pour toi de songer à te remarier. et bien qu'un côté de toi aimerait retrouver la chaleur d'un homme, les bras forts et les mots suaves; tu ne te le permets pas encore. entièrement dévouée au bonheur de ymir et feyre, ainsi qu'à celui des habitants d'isenseg; il n'est pas dans tes priorités de retrouver un compagnon, un conjoint, ni même un modeste amant. tu aimerais faire resurgir la femme, enfouie au fond de toi, quelque peu délaissée depuis la mort de celui que tu considérais comme ton bienfaiteur, mais; l'urgence pour toi, n'est plus d'être la maîtresse d'un homme, mais bien la mère, la parente, la matrice des gens qui comptent sur toi.
15 ¦ depuis quelques temps, les sombres dessins des tisseuses semblent faire revenir à toi des gens que tu croyais disparus. des nouvelles montent du port dans lequel se trouve ton demi-frère, ce souvenir lointain de l’enfant aux mèches dorées te parait éloigné de ce qu’il doit être maintenant, et si tu lances à son égard des signes de rapprochements, des brides de sentiments fraternels, il ne daigne te renvoyer que le silence des mers d’huile, le sifflement des brises dans les cordages… et tu retrouves aussi, à la fois homme et jarl, un garçonnet que tu n’avais plus revu depuis ton mariage ; skarf. amoureux du bois et du bruissement des feuilles, modeste batelier porté à la tête du village par des divinités joueuses et rieuses de la fatalité, tu retrouves avec plaisir cette connaissance qui subit tout comme toi les affres des dés de la providence, accédant à des responsabilités auxquelles vous n’étiez pas destinés, auxquelles vous n’étiez pas préparés.

stratégie [√] Novice [ ] Expert
mémoire [ ] Novice [√] Expert
volonté [√] Novice [ ] Expert
négociation [√] Novice [ ] Expert