QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON JARL ET TON ROI ? ≈ Son rôle de guérisseuse va de paire avec une loyauté et un attachement profond à Isenseg qu'elle n'a jamais envisagé de quitter malgré les souvenirs parfois douloureux qui y habitent. Elle a voté pour la nomination de Silke bien qu'elle n'approuve pas de son désir de faire former leurs Skjaldmös à la Svart Brotherhood. Elle respecte cependant grandement Silke Thorsen et fera tout pour ne pas lui faire défaut si elle ou ses enfants ont un jour besoin de ses talents. Concernant les évènements récents elle pense que le Konungr a pris la bonne décision cependant elle a entendu parler de son train de vie plus que luxueux et du fait qu'il dépense un argent qu'il n'aurait déjà plus afin de ravir les habitants de la capitale. L'idée est conflictuelle pour elle qui est loyale à son village autant qu'à sa Jarl et elle ne sait que penser d'un monarque qui prend soin de ses sujets d'une façon discutable.

   EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ Rikke considère que la disparition de ses enfants est un sacrifice que lui ont imposé les Dieux en échange de l'habileté à soigner les malades qui lui sont confiés, de la même façon que la disparition de ses frères et soeurs l'était pour sa mère. Elle pratique bien sûr les sacrifices rituels et pense faire honneur aux Dieux en mettant ses talents à la disposition du village et ses habitants.

   QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Rikke espère que les Dieux n'en ont pas fini avec elle. Elle n'attend pas d'eux de nouvelles souffrances bien évidemment, mais elle est profondément persuadée qu'elle a encore un rôle à jouer à Isenseg, notamment avec l'avènement de Silke Thorsen. La vie n'est jamais ni si bonne ni si mauvaise qu'on le croit et la Loeknir veut être en première ligne pour sauver les blessés qui résulteront inévitablement de la guerre. Si elle peut reprendre goût à d'autres plaisir de la vie en sauvant celle des autres, elle en sera très reconnaissante aux Dieux. Elle craint cependant que cela ne se fasse pas sans un prix qui pourrait se révéler trop lourd à payer. Rikke n'est pas sûre d'être capable d'endurer beaucoup plus de choses si les Dieux ne lui donnent pas une raison de le faire.

- Ses parents sont originaires d'Isenseg. Plus précisément, sa mère était l'apprentie de l'ancienne Loeknir du village. Didda, dont le vrai prénom a été oublié tant les habitants se sont habitués au diminutif, était particulièrement habile pour dénicher les plantes aux propriétés médicales malgré le rude hiver que l'on connait à la Mount Bertha. Plus herboriste que guérisseuse, elle a donné naissance à des enfants forts et nombreux pour le plus grand bonheur de son époux, Eivind. L'homme a toujours rêvé de devenir un Dengi sans en avoir l'occasion. Il avait d'ailleurs de grands espoir pour ses enfants. Les conditions de vie difficiles n'effrayaient pas le Bondi, sa femme ne pouvait-elle pas soigner les maladies qui menaceraient inévitablement leurs enfants ? Didda pouvait faire beaucoup et a d'ailleurs élevé  quatre de leurs six enfants de la petite enfance à l'adolescence grâce aux soins qu'elle leur prodiguait.

- Eivind était bûcheron et courageux. C'est un homme bon et généreux qui a demandé la main de Didda à force de la voir récolter des plantes au pied des arbres qu'il allait abattre. Il l'a aimée et l'aime encore, tout comme il aimait chacun de leurs enfants inconditionnellement. Óláfr (744 - 769), l'aîné, a réalisé le rêve de son père en devenant Dengi. Il n'était pas des plus talentueux malgré les espoirs d'Eivind. Juste après l'annonce de son mariage avec une jeune fille du village, Brynhild (749 - présent), il a rejoint Valhalla en tombant lors d'un raid. Rikke n'a qu'un vague souvenir de cet homme qui l'a parfois portée sur ses genoux lorsqu'elle n'était qu'une fillette. Elle se souvient cependant très bien de sa soeur aînée, Ottilia (755 -775). La seconde et seule guerrière de la famille, Skjaldmö talentueuse. Quelques années les séparaient sans parvenir à creuser une quelconque distance entre elles, pas même la blessure qui a emporté Ottilia : sa famille préféra mettre fin à ses souffrances. Tout juste adulte à l'époque, Rikke (758 - présent) s'est jetée corps et âme dans son apprentissage aux côtés de sa mère dans l'espoir de ne jamais plus être impuissante.

- Le frère cadet de Rikke et benjamin de la famille se nommait Siger (760 - 778). Il a suivi les pas de son père en devenant bûcheron à son tour. De frêle constitution à la naissance, les efforts de Didda ont probablement sauvé le jeune homme plus d'une fois. Chanceux de nature, il séduisait bien des jeunes femmes et n'a jamais connu d'accident dans les bois où il passait la majorité de son temps. La femme promise à son frère, qu'il n'a jamais connu, a étrangement et maladivement renoué l'alliance promise entre les deux familles en demandant à marier Siger puisqu'Óláfr n'avait pas pu honorer les voeux pris des années plus tôt. Alors qu'elle donnait naissance à leur premier enfant, Siger fut emporté par une fièvre.

- Le décès de Siger sonna l'heure de céder la place de Loeknir à Rikke. Didda resta quelques années dans l'ombre de sa fille pour l'aider à apprendre les derniers rudiments du métier et la conseiller voir rassurer les malades parfois récalcitrants. Elle participe toujours aux récoltes et concoctions notamment en cas d'épidémie mais depuis ce jour c'est vers Rikke qu'il faut se tourner en cas de besoin, comme l'a fait Brynhild, sa belle-soeur. La naissance de son neveu fut douloureuse pour Rikke car il fut nommé en hommage à son oncle. Le petit Óláfr (778 - présent) était un enfant bien portant et vaillant. Il pleurait peu et ne tomba pour ainsi dire jamais vraiment malade sans qu'on sache s'il le devait à sa santé où les soins que lui prodiguait sa tante. Cette dernière s'entendait bien avec sa belle-soeur bien qu'elle ne l'ait réellement connue qu'après ses fiançailles avec son frère cadet. Brynhild ne s'est pas mariée après la mort de son premier fiancé et la jeune Rikke n'avait pas encore la sagesse de questionner ce fait.

- Avec l'âge puis ses propres fiançailles, cela changea. Un malaise l'habitait en présence de Bryndhildr dont les affections frôlaient l'obsession. La disparition de Siger ne semblait pas la peiner et elle consacrait tout son temps à Óláfr, parlant parfois de lui comme de son défunt fiancé. Certains soirs, lorsqu'elle lui donnait le sein, elle semblait confondre l'homme qu'elle avait aimé et le fils de celui qu'elle avait épousé. Siger n'avait jamais parlé de Bryndhildr comme d'une épouse attentionnée et l'évoquait simplement en termes de bonne maîtresse de maison. Pour Rikke, assez proche du couple pour assister à leurs échanges et en tirer quelques conclusions, il avait semblé que Siger aurait pu fréquenter une autre femme sans que cela ne contrarie son épouse. Pour ce qu'elle en savait, cela avait été le cas.

- Rikke elle-même n'a pas fait un mariage d'amour. Gudbjörn était une vague connaissance et le fils d'un ami d'Eivind. Ce dernier a organisé le mariage car il savait que le jeune homme voyait d'un bon oeil l'occupation de Rikke qui deviendrait bientôt Loeknir à la place de sa mère et serait courageux dans son propre métier : il taille le bois du matin au soir. Lui-même semble avoir été taillé dans les bords escarpés de la montagne mais n'en est pas moins juste, leur couple s'est construit sur une amitié mutuelle. En plus de la douaire Gudbjörn lui a offert un chat des forêts qu'elle a nommé Siggy, la bête est blanche comme neige et câline. Rikke a donné deux beaux enfants à son époux, un garçon et une fille. Lennart, l'aîné (778 - 785), était blond comme les blés. Du même âge que le petit Óláfr, les deux garçons ont été élevés ensemble et avaient pour habitude de jouer aux guerriers quand Brynhild laissait son fils s'éloigner. Quant à Oda, la cadette (780 - 785), elle partageait la chevelure ni tout à fait blonde ni tout à fait châtain de sa mère et la femme auquel son nom faisait honneur : Ottilia.

- Elle n'a jamais délaissé ses obligations de guérisseuse et était présente lors de l'accouchement de Brynhild malgré son propre ventre bien arrondi et sa fatigue à force de veiller sur son frère fiévreux. Quelques années après la naissance de ses enfants, elle a rapidement cessé de les confier à la garde de Brynhild pour plutôt les initier aux propriétés des plantes qu'elle utilise pour ses concoctions. Lennart et Oda l'accompagnaient ce jour là. Les deux enfants avaient les joues rougies par le froid et passaient plus de temps à se pourchasser dans la neige sous son regard bienveillant qu'à l'aider dans sa cueillette. Rikke les avait couverts d'épais châles et capuchons afin de les garder bien au chaud. Elle les rappelait régulièrement vers elle pour rajuster leurs vêtements quand bien même ils ne s'éloignaient jamais vraiment. La montagne était calme, peut-être même un peu trop et c'est sans doute ce qui lui fit relever la tête, alarmée. Les oiseaux avaient cessé de chanter et aucun animal n'avait troublé la paix de la forêt depuis trop longtemps. Oda courrait vers elle, seul son rire brisant le silence et derrière elle Lennart formait des griffes de ses mains, poussant des grognements effrayants. La petite fille se réfugia dans sa robe, agrippant la jambe de Rikke à travers l'épais tissu et Lennart se jucha sur un rocher couvert de givre en se proclamant Jarl de la clairière. Dans un craquement sinistre, un pan de la montagne s'effondra sur eux.

- Lennart a probablement été assommé par les rochers et la glace qui l'ont enseveli. Oda et Rikke furent d'abord emportées par le glissement de terrain. L'épaule droite écrasée par le poids de la roche et de la neige tombées sur elles, Rikke tenta de protéger sa fille comme elle le pouvait, la serrant contre elle sans laisser échapper ne serait-ce qu'un cri de peur que cela ne provoque un nouveau glissement de terrain. Lorsqu'enfin tout s'arrêta elle ne put se redresser, ensevelie et frigorifiée. A mains nues, elle creusa les gravats qui les recouvraient et extirpa sa fille de la fosse qu'elle venait de dégager, l'enveloppant dans son manteau avant de courir jusqu'à l'endroit où elle croyait se trouver avant l'effondrement, criant en vain le nom de son fils. Dans ses bras Oda grelottait, les lèvres bleuies par le froid et la respiration difficile. Du sang tâchait sa tempe. On ne retrouva jamais le corps de Lennart. La vie quitta les yeux d'Oda avant qu'elles n'atteignent Isenseg. Rikke porte encore les séquelles de l'accident, son épaule droite est raide, parfois difficile à lever et son omoplate semble froissée comme si la peau n'avait jamais tout à fait remplacé la large égratignure laissée par les rochers qui l'ont heurtée.

- La disparition de leurs enfants a particulièrement affecté Rikke et Gudbjörn. Si elle ne se sent pas coupable de ce malheureux accident, ce n'est pas le cas de Gudbjörn qui la juge responsable. Leur deuil s'est prolongé jusqu'à la fin de l'hiver et le printemps venus, ils ne se parlaient plus. Leur couple était solide de par l'amitié qu'ils partageaient et la communication qui en résultait, une fois celle-ci rompue la maison familiale devint un lieu de tension silencieuse que chacun cherchait à fuir. Rikke aurait pu trouver refuge chez sa belle-soeur si seulement la vue de son neveu ne lui rappelait pas de douloureux souvenirs, ainsi passait-elle plus de temps que jamais aux côtés des malades ou à faire la cueillette. Etrangement, revenir sur les lieux de l'accident l'apaise : elle n'a pas pu enterrer son fils et ce n'est que là-bas qu'elle peut le pleurer. La tombe de sa fille repose derrière la maison.

- Les quelques années qui suivirent furent difficile à supporter pour elle et le divorce auquel Gudbjörn et elle consentirent les soulagea tous les deux : il n'espérait plus d'enfants avec elle et pouvait librement se remarier tandis qu'elle priait les Dieux de ne jamais laisser mourir l'un des malades qu'elle soignait, considérant que ses proches disparus étaient un assez lourd tribut pour cela. La maison où elle vit désormais seule sert plus que jamais de lieu de rendez vous pour les habitants qui ont besoin de son assistance et elle y héberge ses parents vieillissants afin de prendre soin d'eux.

- Le petit Óláfr ne l'est plus tant que ça. Elle ne l'a pas gardé depuis des années mais l'a parfois soigné sans jamais réellement s'attarder, elle peine toujours à oublier son propre fils. Rikke veille sur son neveu de loin et s'inquiète des intentions de Brynhild, de plus en plus consciente du malaise qu'elle suscite. Plus âgée et expérimentée, Rikke ne parvient pas à comprendre pourquoi la jeune femme qu'était Bryndhildr lors de ses premières fiançailles a préféré épouser le dernier né de leur famille des années plus tard plutôt qu'un villageois de son âge. Elle voit d'un mauvais oeil la relation qu'elle partage avec son fils et mentionne parfois à Didda ses inquiétudes : le petit garçon ne court jamais dans les rues d'Isenseg et ne joue pas avec les autres enfants. Il semble confiné chez lui, aux côtés de sa mère.

- Il ne faisait pas bon vivre à Isenseg à cette époque et Rikke a malheureusement appris à se servir de la petite lame qui lui avait été confiée dès qu'elle fut en âge de se défendre. Elle a rarement eu à l'utiliser dans sa vie, mais tandis qu'elle se démenait pour soigner les habitants du village ravagé par la fièvre et la maladie le peuple était rongé par un autre mal : le désespoir. Il rend l'homme dangereux et son talent impuissant. Sa mère lui a toujours fait comprendre que quelque soit son opinion sur la famille Thorsen il valait mieux qu'elle le garde pour elle, le rôle de guérisseuse exigeait d'elle qu'elle rassure et soigne les habitants et non pas qu'elle alimente leur peur ou leur colère. Loyale et éloignée de la politique, Rikke consacrait donc tout son temps à la concoction de mixtures pour les villageois et n'est pas sûre qu'elle regrette de ne pas avoir sauvé Knut Thorsen de la fièvre qui l'a emporté. Elle a voté pour la nomination de Silke bien qu'elle n'approuve pas de son désir de faire former leurs Skjaldmös à la Svart Brotherhood, sa soeur était une guerrière et parfois elle pense qu'elle serait encore en vie si cela n'avait pas été le cas. Elle respecte cependant grandement Silke Thorsen et fera tout pour ne pas lui faire défaut si elle ou ses enfants ont un jour besoin de ses talents.

- Elle a bien sûr eu vent des évènements qui ont fait trembler la Norvège. Elle ne se positionne pas encore tout à fait à ce sujet car elle craint de ne pas être en possession de tous les éléments pour réellement trancher le bien du mal bien qu'elle pense pour le moment que son Konungr a pris la bonne décision. Elle répugne cependant l'idée d'une guerre au sein du pays, jugeant que les pertes occasionnées n'ont pas réellement de sens. A ses yeux Jarl Aldarik ne vaut pas mieux que les prédécesseurs de sa propre Jarl.

- Elle a le visage rectangulaire et la peau gorgée du soleil d'été. Sa chevelure épaisse possède un éclat de miel parce qu'elle n'a jamais pu l'éclaircir tout à fait, renforçant la chaleur qui se dégage de sa personne. Elle porte ses cheveux attachés lorsqu'elle est dans son rôle de Loeknir, grossièrement tressés de par et d'autre de son visage pour les réunir en une queue de cheval volumineuse. De taille moyenne et de constitution normale, Rikke ne fait pas partie de ceux qu'on remarque dans une foule. Ses grands yeux bleus ne sont en somme que communs en Norvège et son âge commence à se faire sentir avec des rides amères d'autant plus apparentes quand elle sourit : elles creusent ses joues. Son nez en bec d'aigle donne du caractère à ses paroles quand bien-même elle garde souvent son opinion pour elle.

- C'est une femme calme. Enfant comme adolescente elle n'était pas difficile à occuper et on ne lui connait pas d'accès de rage. Sa sérénité est communicative même lorsqu'elle s'active pour sauver un blessé, ses gestes empressés ne sont pas confus. Elle fait partie de ces personnes qui n'élèvent pas la voix et savent pourtant très bien se faire entendre. Elle n'est pas nécessairement silencieuse ou avare en mots mais elle les choisit avec soin par habitude de ménager les malades. Une autorité naturelle se dégage d'ailleurs de la Loeknir quand il s'agit de recommander une concoction ou du repos. Elle éprouve cependant des difficultés à se confier et d'autant plus depuis la perte de ses enfants, réservée elle ne partagera pas ses sentiments même sous l'influence de la bière, si elle peut laisser échapper que ça ne va pas il sera difficile de savoir pourquoi. Rikke n'a pas connu les papillons dans le ventre ou les frissons d'une attirance cachée, très vite détournée de l'idée de fréquenter un garçon auquel elle n'était pas destinée. Trop consacrée à son apprentissage aux côtés de sa mère, elle a facilement pris le rôle de la mère de famille et a encore cet instinct avec ses proches bien que leurs âges ne soient parfois pas si éloignés. Elle n'a pas d'ambition à proprement parler mais se donne corps et âme dans une cause qu'elle juge juste, parfois trop ce qui la rend inaccessible, y a-t-il encore de la place pour autrui dans sa vie ? Prudente, elle semble parfois blasée et amorphe, comme si la vie avait eut raison d'elle et qu'il ne restait plus rien à obtenir de cette femme.

   nombre de points à répartir : 26 points. (donnés par le staff)

   force : ☐☐☐☐
   vitesse : ☐☐☐
   agilité : ☐☐☐
   résistance : ☐☐☐
   discrétion : ☐☐
   stratégie : ☐☐
   combat corps à corps : ☐☐☐☐☐
   combat armé : ☐☐☐☐☐
   Soin : ☐