Tu connaissais par coeur, et ce, depuis longtemps, les marches qui menaient au temple. Tu les avais parcourues de si nombreuses fois que tu avais finies par arrêter de compter. Malgré le danger qu'elles représentaient pour certains, tu pouvais presque affirmer être en mesure de les monter, les yeux fermés, ayant une confiance aveugle en tes connaissances. Cependant, tu n'avais jamais tenté le coup, peut-être était-ce une mauvaise idée après tout, même si tu affirmais en être capable. Ce matin, tu avais, une fois de plus, gravi les marches qui menaient au temple. Tu t'y rendais tous les matins ou presque et tu y restais généralement une bonne partie de la journée. Préférant la chaleur et l'ambiance du temple à celle de ta propre maison. Tu avais choisi, en cette journée venteuse et enneigée, de passer ta journée à l'intérieur du temple, même si le froid ne te faisait pas peur, tu avais jugé qu'il valait mieux se tenir à l'abri, d'autant plus qu'avec la température, tu n'avais presque aucune chance d'apercevoir qui que ce soit avant que ce dernier soit sur le pas de la porte du temple, alors à quoi bon rester à l'extérieur, à guetter la venue d'un fidèle.

Un feu était toujours entretenu à l'intérieur du temple et tu te chargeais toi-même de le maintenir en vie, tu avais l'impression que personne d'autre n'aurait accepté de le faire et c'est ce qui t'avait tenu occupé une bonne partie de la journée, n'ayant eu aucune compagnie ... Bon nombre devaient craindre la tempête et tu en étais consciente, te complaisant dans cette solitude bienvenue. Néanmoins, plus la journée avançait, plus la tempête se calmait, baissant au même rythme que le soleil qui disparaissait à présent derrière les montagnes alentour et visiblement, le creux de la tempête sembla encourager les plus téméraires, car quelqu'un se présenta finalement aux portes du temple. Un rapide regard dans cette direction t'incita à sourire, reconnaissant la nouvelle venue. « Silke. » Un large sourire bordait ton visage, alors que tu allais à la rencontre de la demoiselle. Tu oubliais souvent les conventions en présence de la nouvelle jarl que tu avais connu bien longtemps avant qu'elle porte ce titre.
« Tu ne m'avais pas prévenu de ta venue. » Effectivement, en règle générale, cette dernière te prévenait lors de ses venues, ce qu'elle n'avait pas fait cette fois. Devais-tu t'inquiéter de cette visite surprise ?