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 the winner takes it all (viðolfr)
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Sujet: the winner takes it all (viðolfr)   the winner takes it all (viðolfr) Empty- Mar 9 Mai - 17:05

— the winner takes it all —

13 avril 795

E
lle sait qu’elle a été jouée. Un goût amer traine sur sa langue, l’amenant presque à maudire les Ases qui étaient censés veiller sur elle et lui venir en aide dans ses tentatives de se rapprocher un peu de ce père insaisissable. Assise dans ce qui était sa chambre, Hallðóra renifle, ses longs cheveux teints en noir défaits, épars sur ses épaules, la pointe qui fourche et les racines qui vont bientôt se voir. Les meubles ont déjà été presque tous transférés au palais, depuis qu’elle a réussi à obtenir l’approbation maternelle pour aller vivre dans ce repaire d’intrigants et de fourbes personnages. Et elle avait ri, elle, elle avait souri, elle était tellement heureuse à l’obtention du graal tant recherché. Le palais ! Elle allait vivre au palais ! Près de Vitserk Leiknir, ce père dont elle ne savait finalement pas grand chose.

Mais tout s’est accéléré : l’incendie d’abord, la perte d’une de ses plus belles fourrures à cause des flammes et du chaos ; et ensuite, les fiançailles de Guiséla, dont elle était devenue la dame de compagnie, avec Rurik Ødegard, dont elle savait bien, elle, la fouine Leiknir, que Guiséla ne le connaissait pas vraiment. Et, alors qu’elle ne jurait que par Solstheim, ses tours, ses bâtiments, sa beauté irréelle, le couperet était tombé.
Un mariage bien plus proche que ce qu’elle pensait, la petite sotte qui croyait que son amie entérinerait l’alliance matrimoniale en même temps qu’elle, en même temps que tout le monde, à vrai dire. Et non. Il n’en était rien.

Elle allait devoir dire adieu à tout ce qu’elle connaissait, tous ceux qu’elle côtoyait, pour aller vivre dans un village reculé, puant et sale, plein de guerriers et de rustres. Tout ça parce qu’elle avait voulu demeurer auprès de Guiséla Lund -désormais Ødegard- pour, officieusement aussi, se rapprocher de ce paternel revenu vivre à la boutique. Et elle s’était fâchée avec Viðolfr ce matin même, parce qu’il allait la remplacer par une autre pseudo-sœur une fois qu’elle serait partie, et… et…

« SORS D’ICI ESPÈCE DE [censuré, mon père lit aussi] ! », se mit-elle soudainement à invectiver une esclave qui pliait les affaires qu’elle allait emporter à Skogkatt d’ici quelques semaines. « VA-T-EN AVEC TES DOIGTS CROCHUS DE VILAINE DUÈGNE ! NE TOUCHE PLUS À RIEN ! TU AS DE LA CHANCE QUE— », s’interrompit-elle alors qu’elle avait poursuivi la thraell sur le perron de sa chambre.

La jeune femme marquée du sceau de l’esclavage avait disparu sans demander son reste, habituée aux crises de colère de la jeune maîtresse et consciente que ça n’était pas le moment de s’attarder dans pareil endroit. À la place, se tenait le deuxième frère d’Hallðóra, et plutôt que de se fourrer dans ses bras pour y étouffer un sanglot, Thora se mit à lui hurler dessus, comme elle savait si bien faire, sans se soucier de savoir s’ils étaient ou pas seuls dans la maison : « QU’EST-CE QUE TU ME VEUX ENCORE ?! ÇA TE SUFFIT PAS DE ME SOUTENIR DES CHOSES HORRIBLES ET DE LES MAINTENIR, T’AS ENVIE DE RIRE DE MOI, C’EST ÇA ?! C’EST ÇA ?! TU CROIS QUE JE T’AI PAS VU, AVEC TON PETIT SOURIRE ?! DE TOUTE FAÇON, VOUS AVEZ TOUJOURS ÉTÉ COMME ÇA, TOUS ! » Elle crie, mais elle pleure en dedans, elle se sent abandonnée, plus seule que jamais dans une baraque qui pourtant a gagné des occupants, craignant qu’on l’oublie sitôt qu’elle aura tourné les talons. Elle continue de crier, de vider un sac bien plein pour une aussi jeune fille : « HEIN, AVOUE ! ADMETS-LE, QUE T’ES BIEN CONTENT QUE JE PARTE ! AH VOUS ALLEZ ÊTRE TRANQUILLE, HEIN, HEIN ?! C’EST MA FAUTE, DE TOUTE FAÇON, C’EST ÇA ? J’AVAIS QU’À PAS VOULOIR ALLER VIVRE AU PALAIS, HEIN ?! H— » et la façade défensive finit par se craqueler alors que la gorge se noue, que l’œil brille, que la voix fait défaut. En un jappement de chiot battu, la demoiselle échevelée achève sa crise de colère contre le torse de son frère, frappant ledit torse de ses petits poings serrés sans vraiment lui faire du mal, se mordant bientôt le poing droit pour étouffer un sanglot, le front posé sur l’habit du frère sur lequel elle a déversé toute sa colère et son dépit.
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Sujet: Re: the winner takes it all (viðolfr)   the winner takes it all (viðolfr) Empty- Mer 10 Mai - 15:13

Que fait-il là ? La journée a pourtant commencé sous les meilleurs hospices. À la nuit, déjà, il a paisiblement sombré, bercé par un rêve ressurgi du plus profond de son cœur d’enfant et le réveil en a été doux à ses paupières légères. Un rebus de son escapade nocturne clandestine l’attendait au pied du lit et il a eu tôt fait d’engloutir la preuve avant de se lever et de s’attaquer à sa toilette, fredonnant. Par-delà la porte de sa chambre, dessous la galerie s’élevaient les mots déjà bien réveillés de sa mère. Il y a bien eu, sur le chemin du rez-de-chaussée, cet accrochage avec Hallðora et son infantile déni qu’il lui a remis sous le nez, histoire de se mettre en voix mais le contraire l’aurait perturbé dans ce détail de cette nouvelle routine, et c’est sans sourciller qu’il s’est plongé dans l’inventaire d’un nouvel arrivage de fourrures qui lui a pris toute une méticuleuse matinée. Vient le midi et, plutôt que de grignoter sur un coin d’établi dans la pénombre de l’arrière-boutique, il se prend de pointer un nez gaillard dans la maisonnée, l’œil et l’oreille à l’affût d’une curieuse présence que le hasard pourrait mettre sur sa route, pour finalement tomber sur la vision trop familière d’une esclave déguerpissant des quartiers de Hallðora et poursuivie des éternels aboiements de cette dernière, signalisation bien connue indiquant une zone à risque. Alors que fait-il là, la joue encore humide des postillons furieux et l’épaule des larmes éperdues de sa petite sœur ? L’iris médusé, rivé par-delà les racines claires de la tête rousse sur le fendillement d’une poutre, Viðolfr se souvient : la précipitation terrifiée dans les pas de la thraell ; les clients exigeants qui ont interrompu son travail pour l’envoyer fouiller dans la réserve ; les aigus plus marqués dans la voix de sa sœur, et les toussotements qui entrecoupaient celle de sa mère ; l’eau trouble, à la fragrance d’hier, qui lui a fait plisser le nez en glissant sur son visage, et la mouche qu’il a dû chasser de son morceau de pain noir et sec, difficile à mâchonner ; et enfin cette larme, amère, qui l’a tiré de ses songes en venant mourir au coin de ses lèvres tordues de mélancolie. Il aurait dû voir les signes, savoir que cette journée, dès son premier souffle, a mal commencé, et surtout que le pire reste à venir.
La gorge sèche, Viðolfr déglutit, puis, lentement, enroule d’un bras raide les épaules de l’éplorée. Il ne dit rien, d’abord, tout comme il a gardé le silence face à l’assourdissante rage de sa sœur, trop las de lui ressasser la même leçon ; mais voilà qu’il avise une malle ouverte, déjà au quart remplie, des piles de vêtements soigneusement pliés, des coffrets à bijoux alignés et son cœur manque un battement, son estomac se noue, et ses phalanges blanchissent sur le bras de l’oisillonne dont il contemple seulement maintenant la fuite de leur cage dorée. Face à cette trop tangible réalité, tout l’être se braque, et des lèvres pincées s’élève bientôt un grognement :
« Je ne comprends pas, Cuicui. »
L’œil fuyant, sombre sous ses épais sourcils froncés, Viðolfr s’écarte, le geste sec. Il traîne quelques pas sur le plancher, frôle d’un doigt crochu une lourde étoffe de voyage lascivement vautrée sur un fauteuil et l’en retire aussitôt, comme surpris par une morsure.
« N’est-ce pas là précisément ce dont tu rêvais ? » Le ton est encore désinvolte, mais la voix est grave, grondant d’âcreté. « Tu nous en as bien assez rabâché les oreilles, pourtant. Le palais ceci, et la princesse cela… Les ases t’ont enfin ouvert la voie vers les sphères auxquelles tu as toujours aspirées alors sur quel sort, dis-moi, pourrais-tu bien avoir l’audace de pleurer ? »
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Sujet: Re: the winner takes it all (viðolfr)   the winner takes it all (viðolfr) Empty- Sam 20 Mai - 10:56

L
e sanglot qui veut sortir est étouffé par le poing serré et, si elle reste droite contre le torse de son frère, Hallðóra est plus que vulnérable. Toute sa verve, toute sa bile, toute sa colère ont été déversées, et il ne lui reste plus aucun rempart d’agressivité pour se cacher derrière. Et puis c’est peut-être avec Viðolfr qu’elle peut le plus se dévoiler, sans craindre d’être raillée ou méprisée. Et pourtant, alors que tout ce qu’elle demande, c’est un peu de réconfort, un peu de tendresse, quelqu’un pour lui dire que tout ira bien, le frère pilier la trahit et la renvoie à ses contradictions officielles. Certes, il a passé un bras autour de ses épaules, et elle a reconnu dans le geste, la maladresse de ce grand frère qui n’aime pas évoluer dans le monde.

Lorsqu’il parle et qu’il s’écarte, ses mots la brûlent et ses sourcils se froncent de plus belle alors que les yeux clairs abritent un orage qui n’est pas achevé, qui se nourrit même de ce qu’il raconte, des incompréhensions qu’il révèle. Et elle bout tout en retenant un hoquet de désespoir.

La mine boudeuse, Thora toise son plus fidèle allié en cette maison et se désole de voir qu’ils sont si loin du compte, incapables de se comprendre, de s’écouter. Dans ses hurlements, dans sa rage non-feinte, il y a des signes de terreur immense : non seulement elle quitte la maison familiale, mais elle part dans un espace inconnu, même pas au palais. Mais elle ne pleure pas, elle renifle tout juste et se drape de toute son arrogance héritée : « Je ne pleure pas. », qu’elle piaille d’une voix qu’elle veut assurée mais qui reste étranglée alors qu’elle se concentre pour justement ne pas laisser les larmes couler. Elle passe rageusement le dos de sa main sous son nez, pour essuyer une goutte qui perlait, renifle et revient à Viðolfr, les billes du même éclat qui s’accrochent et s’éraflent en même temps.

« Si tu étais un peu attentif, tu saurais que ça n’est pas le palais, où je pars. Je vais chez ces barbares de Skogkatt, dans ce trou de gueux puants et mal-élevés. » Loin de toi. Loin de vous. Mais tout ça reste tu, parce qu’elle n’est pas de celles à révéler l’intégralité de leurs pensées. « Les ases se sont moqués de moi. », affirme-t-elle, capricieuse. « Ça t’amuse bien, hein ? Tu vas être débarrassé de moi, plus personne pour… pour… » Elle ne trouve pas les mots, esquisse un geste qui devrait être évocateur mais ne paraît qu’être une gesticulation sans signification propre. Elle cesse de ne le regarder, franchit quelques pas, toujours boudeuse, et caresse du bout des doigts un vase en terre cuite gravé par un artisan de la capitale, qu’elle avait acheté sans vraiment de raison particulière, juste parce qu’il était joli.

Un instant, on pourrait la croire apaisée, revenue à la raison froide que lui propose son frère. C’est sans compter sur son tempérament peu pacifié, et la voilà qui saisit le vase et le jette avec violence à ses pieds. Elle contemple les éclats qui sont produits par son acte, fulmine toujours et tout en les piétinant avec ses pieds chaussés de cuir, elle formule enfin sa crainte principale : « Vous allez m’oublier. Je vais partir à l’autre bout du monde, et vous allez être débarrassés, et vous ne viendrez jamais me voir, ou ne m’écrirez jamais de lettres. Vous oublierez même que j’existe. », affirme-t-elle enfin en réduisant en poussière un éclat qui était orné d’un soleil, la mine grave, le dos comme unique partie de son corps visible pour Viðolfr.

Elle ne sait même pas s’il est encore dans la chambre, c’est dire comme elle se concentre sur son œuvre du moment : réduire tout à néant et rendre tout plus facile pour tout le monde.
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