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Sujet: Feue notre union   Feue notre union Empty- Lun 13 Mar - 21:52

notre vénéfice sentimental

coeurs exsangues, lèvres blêmes


Le myocarde palpite. Avec lui, le dépit pilonne, crible les cambrures du poitrail à l'instar d'une salve de flèches qui ne suffit pourtant à faire ralentir l'ondine. Au contraire, chaque pointe fictive fichée dans la carne assène sa décharge d'épinéphrine, exacerbe son vouloir de Lui mettre la patte dessus. De se faire lionne, spume aux babines, et de planter les crocs dans la jugulaire du mâle, qu'importe la cuirasse que forme sa rubigineuse crinière. Jupons rassemblés pour permettre aux gambettes fuselées de plus grandes foulées, elle se bâfre d'un premier corridor, puis d'un second, sa noble gueule lestée d'un mascaron sculpté dans le plus algide des givres. L'on s'ôte plus prestement que de coutume de son passage, spectateurs pantois, animaux craintifs, l'on sait que l'effigie de vénusté a l'ire assassine, pour les rares fois où son légendaire quant-à-soi s'en est retrouvé outrepassé. Dans son sillon que calcine l'aigreur dont son être sue, se pressent et s'empressent un binôme d'esclaves, accessoires de coiffure à la main. Car la flavescente cataracte royale est aujourd'hui sans attache, sans enjolivure d'aucune forme si ce n'est la nimbe d'or inhérente au rang de la sylphide, vraisemblablement pas d'humeur à se faire natter le crin dans l'immédiat. Elle poursuit son chemin pour atteindre le versant Est du palais aux fresques commémoratives, humant presque, cette fois, tel un limier la piste de son gibier. Les déités lui en soient témoins, il s'agit de l'ixième endroit qu'elle visite avec la caustique espérance d'y apercevoir ses houppettes de rouille. Lasse, qu'elle se fait, d'un jeu aussi sot que celui-là, alors qu'elle devrait être en mesure de le trouver à la place la plus immanente de toutes : sur son trône. Une utopie putrescente. Voilà ce qu'ils sont devenus.

Ses pas la conduisent aux abords d'une trinité de factionnaires, qui cessent tout de go leur aparté, naseaux dilatés à l'onde de soufre qu'apporte l'arrivée d'une circonspecte harpie. « Où est-il ? » Articulation lente, pesante, comme un orage mutique que l'on sait pourtant présent, et prompt à tonitruer à tout instant. L'on se lorgne réciproquement, puis une direction est silencieusement pointée. Le temps de s'y enfoncer, et la naïade d'apparaître au faîte d'escaliers menant au terrain d'entraînement mitoyen à l'auguste palais. En son cœur, un agglomérat d'ostrogoths, guerroyeurs et observateurs dans un typhon d'armes hurleuses. Et parmi ces vindicatives ouailles de Tyr, il en est une menant cette valse infernale.
Le Konungr est là, indiciblement plus chatoyant dans sa cotte de belliqueux que sous son pardessus impérial, éminent, au bout de l'estoc, plus qu'à celui du sceptre. Cette vision fait suffoquer le brasier dans les viscères, d'une souveraine toute parée de flegme. Elle contemple, malade de cette contexture qui fait sourdre en elle les spectres d'un éréthisme d'antan. Une lueur trop seyante à l'époux qui se distingue, comme toujours, la superbe jamais viciée par la débâcle de ses responsabilités. Quoi qu'il fasse. Quoi qu'elle fasse. Ou peut-être n'est-ce que la compagne encore énamourée sous sa crasse de rancoeur. Ils sont plusieurs, dans la rixe, à tenter de le vaincre ou de l'affaiblir. Véracité de guerre, c'est la tête du serpent que les antagonistes désirent plus que tout trancher, et c'est sur celle-ci que l'on se jette au possible, dans une bataille digne de ce nom. Une chorégraphie à multiple partenaires, pour un roi dûment rompu à l'exercice.

Emma entreprend la descente des marches sans jamais essoucher ses mirettes du spectacle, accueillie par de courtes révérences une fois remarquée, ainsi que des oeillades interloquées. Sa venue dans cette cour est inusuelle, trop embesognée, et peu attirée par des entraînements qui ne concernent que ceux qui s'y vouent. Avant qu'elle ne passe la ligne de paisibles voyeurs, l'un des guerriers au repos se présente, la garde d'approcher davantage. « Altesse, c'est dangereux d'être trop près, on a vite fait de se faire fendre le crâne par un surin perdu. » Echauffourée factice, mais les vikings ne peuvent se battre autrement qu'avec un souci de réalisme, et l'hypothèse gauche de meurtrir son prochain. Les ennemis ne sont suaves que d'un vouloir d'occire, rage délétère et maupiteuse à laquelle il faut préparer ceux qui arborent le bouclier. Toutefois, la nymphe ne fait rien de l'avertissement, l'exhorte de s'écarter d'une expression sans équivoque pour se hasarder à proximité. Elle contourne tranquillement ces tréteaux de conflit, envoûtée, comme tout un chacun, par la psaume des lames et rauquements. Même les dieux, se dit-elle, doivent être inclinés sur leurs féaux midgardiens. Elle se demande si le Père de Tout les saupoudrera encore longtemps de sa bonne fortune, géniteur de Victoire, ou s'il se lassera de ses hérauts du peuple mortel. Qu'adviendra t-il si, un jour, il leur tourne l'échine, l'oeil rivé sur une autre des grandes familles de la nation ?

Les minutes fluent, la Drottning n'est plus que dans le duvet enténébré de ses pensées, lorsqu'une hachette vient littéralement écourter sa rêverie. Elle se plante à deux coudées de son minois, sur un mannequin improvisé de paille et de bois. L'on se fend d'horreur dans la foule, qui s'exsude jusqu'aux brumeuses consciences des lutteurs dont la véhémente rythmique prend graduellement fin. Les regards convergent tous vers la néréide immobile, plus un son, si ce ne sont les expirations pantelantes qu'a engendré l'effort, l'on patiente. Sensiblement plus à droite, et elle aurait été expédiée parmi les mânes de l'Helheim. Tragique accident.
Le buste se soulève avec pesanteur, mais guère de fêlure, sur le faciès d'albâtre qui ne s'avive que d'une opiniâtreté toxique. Les cristaux translucides sous les cils guignent l'arme à hauteur de front, puis les phalanges de s'emparer élégamment du manche pour l'extraire de son perchoir. Elle observe succinctement les glyphes qui y sont niellés, patenôtre incrustée pour solliciter la bienfaisance des divinités, avant de conquérir la cour d'une démarche opiniâtre. Les citoyens font place, et la blondine de se positionner à distance raisonnable quoi que provocatrice de Markvart. Ce dernier, à n'en point douter, s'apprête à faire face un tout autre assaut. « Que les braves aillent se reposer. » L'injonction est cristalline, et si une moiteur d'hésitation gagne les esprits, les plus sagaces ouvrent la voie à leurs homologues et se meuvent vers les différentes sorties. Sont nécessaires de longues secondes, les derniers disparaissent, le couple est désormais pris dans sa propre arantèle. Les mandibules ne peuvent demeurer muselées plus longtemps, le gosier purge les prémisses de ce conciliabule obligé. « Depuis que je me suis arrachée à notre couche – seule, une fois encore, aux premiers faisceaux de Sol – je n'ai même pas eu loisir de me coiffer. Sais-tu pourquoi ? » Miel phonique, la voix chaude et abyssale n'est qu'une incantation naturelle, un nectar auquel le monarque ne s'hydrate plus. « Où et à quoi es-tu occupé depuis l'aurore ? »
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Sujet: Re: Feue notre union   Feue notre union Empty- Ven 17 Mar - 1:10

I need your teeth in me, slow and vicious,
to tell me my armor is just skin, bones.

Il est une race de la société qu’il sait, à contrario de la masse populacière, rigoureusement conquérir, non pas au prix de l’or mais à celui bien plus saisissant de l’acier guerroyeur. Cette engeance-ci lui est davantage familière que ne peut l’être le premier de ses lampistes affectés au trône, et lui inspire la fébrilité bataillarde d’un chef plutôt que celle avilie d’un roi. Ses soldats exhument de sa tripaille ce qui dévotement somnole en lui ; le goût ô combien féroce du combat que ce seigneur de guerre a été forcé de répudier, troquant son Ulfberht et la sueur écarlate pour l’inertie et les maintes vanités d’une vie de palais. Alors, et parce que le caprice gambille sous couronne, le Belliqueux décide parfois – sûrement trop au goût des têtes bien pensantes – d’abandonner les charges d’un pouvoir barbant pour empoigner à pleine paluche le manche des rixes, et d’entraîner ses muscles tors en même temps qu’il ne remémore aux vassaux la valeur de sa force et de ses coups d’estoc. Car, ces lauriers-ci, ils ne s’empochent point en émaillant mirettes et lubies de bombances coûteuses. « M’as-tu pris pour l’une de tes puterelles embecquées, Arild ? » Et de cogner le râtelier du susdit d’un revers de coude, avant que le vaillant bougre ne titube et ne doive parer derechef la lame régalienne. Les matériaux se fracassent l’un contre l’autre, vomissent des spores qui brasillent et embrasent les ferveurs des autres adversaires mêmement gouailleurs. L’atmosphère hiémale jaspant la lice transsude une testostérone infatuée et non moins hardie, sensiblement gouvernée par l’argot grivois du Konungr déchaîné. Les rires qu’il aboie sur les gueules exaltées de ses frères d’arme équivalent sa verdeur à lutter. Un autre se risque à l’aborder sur flanc gauche, rendu vulnérable par la botte exécutée, mais l’offensive, esquivée de justesse, heurte le vide. « Ah ! Chien ! Il ne connaît que trop bien mes failles ! », consent le suzerain au sourire carnassier auquel l’autre rétorque une ample risette surendettée par l’éclat d’une voix gaillarde. « J’ai par trop de fois ferraillé à vos côtés, messire. De vos ennemis j’ai mémorisé chaque ruade ! » Odomar, brave et fidèle Odomar ! Combien de champs de bataille ont-ils pétri ensemble ? Nonobstant les quatre doigts et l’oreille perdus, l’homme n’a que trop gagné le respect de Markvart en bastonnant de conserve les antagonistes de leurs raids. « Par les mamelles de Freyja, ce que tu peux être matois ! Mais tu oublies une chose…! » Les passes s’alignent sans ménagement, faisant jouter les saxes des deux ostrogoths comme un ballet mortifère clamant sa superbe au-dessus de l’erg fangeux. Sans merci ni halte, les morsures des aciers fustigent les épais plastrons des deux jouteurs en lynchant la carne d’ecchymoses qui plus tard bleuiront méchamment.

Profitant d’un ultime et puissant assaut, le Lund déséquilibre les appuis de son compère en envoyant son pied infléchir la rotule et écraser de son poids la carcasse de l’autre. Ils tombent dans le limon, une patte enserrant le col trempé et l’autre menaçant le gosier de lui évaser la bidoche à grand renfort de tranchant. Les ridules du triomphateur arborent un masque sauvage tout juste dulcifié par le pli que prennent ses commissures. « C’est que je suis celui se tenant aujourd’hui au-dessus de toi, tandis qu’eux soupent au Valhalla. » Le grand flavescent éclate d’un rire tonitruant avant que le monarque ne se redresse entièrement et ne lui tende sa main. Il la saisit sans une once d’hésitation, et les deux écrasent leurs pognes sur épaules respectives en échangeant un long regard complice. « Bien. Sur ces entrefaites, quelle mignonette dois-je maintenant gauler ? Toi, Stig ? » Le museau de son Ulfberht désigne le rejeton d’un de ses anciens compagnons tombé une décade auparavant, lorsqu’ils défendirent les frontières du sud. L’éphèbe d’une quinzaine d’années est devenu par son seul décret l’une des ses pupilles. Il l’affectionne et l’instruit comme un fils – et même mieux que cela, si l’on tient compte du peu d’égards adressés à Detelf. Frêle mais fougueux, l’adolescent met du cœur à l’ouvrage dès qu’il s’agit d’enorgueillir son souverain et se jette sans l’ombre d’une sommation contre l’impitoyable épée en usant de sa hachette. Alentour, les autres téméraires décident de venir en aide au poulain en assaillant l’Impérieux, solidarité imminente qui plaît à l’intéressé et qui soudain tait sa verbosité en hommage à telle cohésion. C’est un véritable tintamarre que l’arsenal de la soldatesque beugle. Une mêlée harassante de laquelle jaillit brusquement l’arme de Stig, fichée plus loin dans le dos de Markvart. Le hoquet général astreint les maxillaires cuprifères à pirouetter contre la cible atteinte, et l’époux sourcille. Durant un infime quoique que sinistre instant, le myocarde a raté son tambour battant. L’indifférence le ravale pourtant bien assez tôt et claquemure le portrait sous des herses de nonchaloir. Conviés à prendre retraite, ses hommes coulent une œillade équivoque vers lui avant d’obtempérer ; la mise en scène lui balafre un aigre sourire que l’émail enserre. L’exultation martiale s’estompe à mesure qu’il odore le parfum de la reine et qu’il sent sa flamboyante présence laminer son échine, dont il fait par ailleurs craqueter ses gourdes vertèbres.

D’un élan de bras, il plante sa lame dans la tourbe et approche d’une auge employée pour les gorges sèches des hominiens belliqueux. Ses manches sont retroussées et aux bras de plonger dans l’eau trouble égarée par les pluies, pour que ses battoirs en épandent la fraîcheur sur faciès. La sueur, la poussière, l’ichor forment des rigoles versicolores sur les vestibules de rides mangeottant son visage. Il fallait bien que le Dragon d’Or vienne le déranger jusqu’ici. Moins femme que limier, Emma saurait le débusquer jusque sous les racines d’Yggdrasil pour peu que l’envie lui prenne d’aller s’y tapir – ce qui dans l’immédiat lui semble être une option tout à fait idoine. Ne rétorquant pas immédiatement à la preste inquisition dont il se voit être le prévenu, il se redresse et s’accapare un linge avec lequel il sèche la cascatelle gouttant de ses pores. « Par coquetterie de bonne femme ? », ose-t-il deviner lors même qu’en tapinois ses réflexions étudient les satanées plausibilités. Quelle foutue réunion a t-il pu rater ? À quels olibrius rogneurs a t-il omis de céder son audition ? Lequel de ses enfants a encore drossé leur nom vers le pinacle de l’opprobre ? Ah ! Et quels reproches va-t-elle encore lui dégoiser, la Dróttning, de quel poison va-t-elle se parer cette fois-ci pour que gangrènent ses nerfs ? « Je me torche le cul avec notre pécule. N’est-ce pas là ce que tu te languis d'entendre », renâcle-t-il avant de mollarder au sol le goût de glaise logé sur langue, phonème éraillé et calots dédaignant les astres altiers. « Tu as fait tout ce chemin pour me conter tes mésaventures capillaires ? » Le labre s’écorne d’une causticité barbare, mais en vérité, la tignasse safranée de l’Épousée remue chez le mufle les souvenances d’une jeunesse passée à s’aimer et éperdument s’entredévorer dans leur nef de voluptés.


Dernière édition par Markvart Lund le Lun 3 Avr - 19:03, édité 1 fois
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Sujet: Re: Feue notre union   Feue notre union Empty- Dim 2 Avr - 12:58

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coeurs exsangues, lèvres blêmes


Parèdre échevelée fait bravade à son démiurge d'antan. Son culte elle escortait, arroi à elle seule, au potron-minet du règne que d'aucuns juraient soleilleux. Luminescence trop vive, trop aveuglante, et les ailes de cramer à sa caresse ignée, bien trop proche de l'astre dont on ourle l'héraldique sur le trône et la garde-robe. Accablés et assoiffés par ces armoiries au zénith du firmament, s'ils ont un jour entamé la traversée de cette immensurable erg qu'est la royauté paume contre paume, ils étanchent aujourd'hui leur soif à deux eaux distinctes – diaphane ou tourbe, elles hydratent des goitres et des desseins différents.
Par tous les dédales de l'Helheim, comment en sont-ils arrivés à se toiser ombrés de ces affects ambivalents ? Les blandices d'une souvenance qui lui semble antédiluvienne l'essouche un instant de la surface de Midgard, tandis que le dynaste sous le patronage du Père de Tout  fiche son estoc dans la bourbe. Sa volte-face est emblème de leur triste conjoncture conjugale, alors que plus d'un décade auparavant, ses lippes auraient fait diligence jusqu'à la commissure labiale de sa vénus aurifère comme si leurs âmes avaient été séparées depuis un millénium. Il l'aurait étreinte, elle aurait amusamment froncé les naseaux sous la fragrance du mâle tout juste sorti de l'entraînement. Il l'aurait contemplée comme sa Frigga, elle l'aurait admiré comme son Odin. Peut-être même que les chairs se seraient aimées dans une encoignure à couvert des oeillades. Corpuscules d'un amour hâve, cendres dans lesquelles Sa Majesté se vautre plaisamment, tandis qu'elle étouffe d'une atmosphère irrespirable. Voilà ce qui demeure véritablement du couple régalien, une hydre et un cerbère jaugeant leur guerre languide, à la fois envieux et incapables de croquer dans la carne antagoniste. Chacun embusqué sous sa rondache, critique et morgue pour elle, indolence et gouaille pour lui. Car il la rauque, sa goguenardise, seul carreau à décocher à la succube venue le débucher. La répugnance profane la carnation d'albâtre de brisures accusatrices, Emma déprécie, sent ses viscères lapidées des flammèches d'une ire qu'elle mollardera bientôt à la gueule du mari de mauvais acabit. Les mandibules se contractent, les ratiches grincent au revers des babines à chaque mornifle que le vocable assène. Le port de tête hausse son orgueil, le juche aux cimes d'en menton dressé. « S'il n'y avait encore qu'avec notre pécule que tu lustrais ton œil de bronze. » Car il se torche avec bien plus que leur magot, à son sens, l'émoi de sa reine ne servant guère plus qu'à satiner ce séant qu'il ne pose même plus sur le siège monarchique.

Une bourrasque soulève la flavescente cataracte aussi bien que les pans de robe, gondole métaphoriquement le pennage de la harpie pour lui faire prendre son essor et larder le faciès du Konungr autant qu'il dilacère son myocarde. « Tout ce chemin, je le fais car tu refuses de l'arpenter, perclus et émoussé par ta gloriole que tu es. Si tu avais été sur ton trône au point du jour, je n'aurais pas eu à m'arracher à ma couche et à me hâter en ville pour juguler cette discorde entre les Freerikson et les Henning ! » Dissentiment notoire entre les deux patronymes dont les chicanes ne cessent de faire écho dans les venelles de Solstheim. Des ergotages ceux-là sont passés aux menaces, elles-mêmes à l'orée de muer en rixes délétères tant l'inimitié en est arrivée à son paroxysme. « Depuis combien de temps te répété-je d'intercéder entre eux avant que les choses ne dégénèrent ? A cause de ton impéritie, le fils Henning va peut-être y laisser un œil, et devine qui doit répondre de ta langueur ? Freyja m'en soit témoin, chançard qu'est notre roi d'avoir une épouse aussi concernée et rompue à ce que lui est inapte à accomplir. Vive le Konungr ! » Feulement sardonique, elle fait de sa lassitude un fouet avec lequel châtier l'écorce, mortifier l'essence. La néréide mastique la besogne et Markvart ne prend même point la peine de l'avaler, à quoi bon, y passer ses nuitées et ses journées. Elle s'interroge, qui prendrait les brides si elle n'avait été qu'une agnelle d'apparat, sans intellect ni intérêt autres que pondre des légataires et être sûre qu'ils savent se moucher. Epicentre du problème, si le monarque prenait la peine de se questionner de la même façon, nul doute qu'il choierait la gemme qui s'expose sous sa truffe. Mais à coups d'agapes et de puterelles, il s'éthérise, cécité délibérée avec laquelle il avance.

« Ecoute-moi bien, mon époux. » L'arachnide aux dards voluptueusement toxiques chaloupe, gobe la distance physique forée entre eux, à défaut d'être en mesure de digérer celle émotive. Elle pénètre ce périmètre intime auquel elle se dérobe, duquel il l'évince, depuis d'innombrables lunaisons. Les pores fleurent ce magnétisme intrinsèque que l'on sait être l'apanage de la blondine, dans la discorde, dans l'ataraxie, l'aura est vorace de convertir notables et hères à sa mystique liturgie. Le sire a été féal à sa sainteté, puis apostat, et pour la première fois depuis des lustres, elle se demande s'il a gardé une infime disposition à son mesmérisme originel. « Je ne suis pas venue être tout oreilles à tes allégations, tu peux t'évader de tes responsabilités, mais qu'importe où tu te terres dans ce royaume, tu ne m'échapperas pas. » La psaume prend des aspects de serment, plus il se débattra de son arantèle, plus sa soie l'y ligotera, et le jour où il taillera menu la toile sera à marquer d'une pierre noire. « Nous devons parler. De cette situation, de nos enfants, des brandons que l'on distingue sur notre territoire et par-delà. » Parlementer, résoudre et se consolider pour le bien de la majorité. Les prunelles plongent dans leurs gémeaux hyalins, redessinent les entours austères du visage hirsute sur lequel elle se damnerait pour apercevoir l'éclat d'une abnégation. « Si ce n'est pas maintenant, nous souperons en tête à tête ce soir – et crois-moi, je m'assurerai que le tout Solstheim en soit au fait pour que tu ne cherches pas de faux-fuyants. »
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Sujet: Re: Feue notre union   Feue notre union Empty- Mar 4 Avr - 3:49

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Leur verbe a pris la teneur de ce qui est avarié et qui macère. Jamais un grain de suavité ne se glisse-t-il dans ce rouage nauséabond, jamais leur labre ne s’éternise-t-il sur une note émoussée. Tout n’est que violence policée, vacarme estropié, une danse sonore exécutée par la fureur de leurs vents dominants. Lorsqu’il ne lui aboie pas des blâmes piégés par son orgueil, c’est un sarcasme gras et massif qu’il laisse cheminer jusqu’à la reine et sa superbe. L’autorité naturelle avec laquelle elle le somme le révulse en tous points, lui, Astre ignescent qu’une bien plus souveraine Lueur se permet d’éclipser. Ce qu’il vénérait autrefois chez l’épouse bien-aimée a fini par se métamorphoser en un monstre de silhouette dans laquelle grouillent des empyreumes d’aversion, une outrecuidance qu’elle lui fait gober à pleine bouche et qu’il lui vomit avec soin et diligence. Preuve en est cette gerçure de sourire qui lui entame la gueule lorsque sa Majesté suggère le mépris du mari, farce distrayant sa barbe lésée de bourbe et de roguerie. Il revient jusqu’à son Ulfberht qu’une paluche déplante, avant d’en lustrer la lame avec le carré d’étoffe imbibé d’eau, exhibant à la reine sinon son attention, au moins son râble noué par l’effort du combat galopant encore entre buste et plastron. La paire de patronymes lui soulève une lippe rétive, et durcit son labeur avec une telle insistance que la lame finit par trancher et le textile et la carne poissée. Des ronds de cruor piquettent lentement l’acier, achevant leur course sur la lice affamée. Il peste. Moins pour l’entaille que pour l’évocation dite. « Eh bien qu’il l’y laisse, son globe. L’effronterie de ce garçon vaut son imbécilité, à défaut d’avoir l’étoffe d’un guerrier, il en aura au moins l’allure. Si j’avais été son père je lui aurais moi-même arraché son foutu œil », et ce disant de rengainer, ponctionnant les fines rigoles couperosées en aspirant la plaie entre babines. Cette discorde, et sa troupe de congénères marchant de conserve, sont précisément tout ce qu’il anathématise de ses engagements royaux depuis qu’à de plus éminentes émulations il se doit de vouer son inquiète sollicitude. Que les Freerikson et les Henning s’entredévorent les génitoires sur la place publique ! Peu lui chaut de savoir qui des uns ou des autres ont raison lorsque lui-même évolue à un degré autre d’observation. On lui demande de mirer ce qui se meut sous ses pieds, lorsque lui n’entend que l’horizon gronder sa menace imminente. Évidemment ! qu’il préfère lever cabèche. Des marauds éborgnés, il y en aura d’autres. Mais un règne portant le nom de sa dynastie, cela, devient un idéal qui peu à peu se dissout dans l’atlas de ses rêves.

Vertement approché, il renâcle. Il ne s’attendait pas à cela. Qu’elle charroie avec elle l’odeur des regrets, une touche de et si qui le prend en traitre et sans compassion. Insufflée contre naseau, la mémoire se créé parfum et l’enivre brièvement — une parenthèse d’éternité. Il espère, en grimaçant, exorciser l’amitié brutale et incontestée que sa chair éprouve à l’endroit d’une passion supposée éteinte. Et d’en rajouter une couche en la toisant mauvaisement, grimant l’intention véritable de son océan hurlant par vagues de bleus soûlés ; un regard qui lutte pour dévisager, dévêtir. La raison s’y oppose à temps et ne subsiste de cette confusion que des scories bouffées entre crocs. « Ainsi soit-il. Nous ripaillerons ensemble, femme. » Sévère à s’en torsader l’accent, sa langue claque une colère autocratique. « Inutile d’en avertir mon peuple, tu ne tiens pas à ce que toutes les mignonnes de la citadelle accourent dans nos appartements pour que je bénisse leurs appas. » Des tréfonds, un rire bestial et ordurier trompète, déformant la rudesse du portrait qui toutefois retrouve de sa rogne une fois les talons pivotés.

* * *
Ses phalanges malaxent la guibole avec une telle force qu’elles pourraient la désosser. À son côté, prosterné, le Loeknir recueille le flot de la saignée, désengorgée par la plaie béante excisée sous rotule. « Es-tu certain de ce que tu fais ? » Ces pratiques lui sont trop obscures et possèdent trop d’arcanes pour qu’il leur voue son entière confiance. Le médecin opine, continuant de cueillir l’ichor sacro-saint. « Oui messire. C’est un mal qu’il faut soigner par la purge. » Le Konungr peine à voir comment une blessure, vieille de plusieurs décades et façonnée par les écueils enfiellés des eaux, pourrait être guérie de la sorte. Le procédé le fatigue davantage qu’il ne dulcifie son algie cyclique, et ne ronge aucunement la géhenne parcourant sa jambe. Une nouvelle ruée de douleur lui godaille les ridules. « Par les Tisserandes, la seule chose dont tu me purges, c’est de mon sang ! Fais cesser cette peine avant de me vider comme un verrat sacrifié. » Le râble rejoint le dosseret du siège et la senestre s’empresse de pincer du bout des doigts l’arête nasale. « Si j’puis me permettre, l’affliction de mon seigneur ne survient habituellement qu’à l’approche d’une forte averse, or, la nuit est claire… » Une secousse éveille l’arcade sourcilière du monarque sous laquelle les paupières se sont abattues. Le soupir qui réchappe d’entre émail a l’amble d’une plainte. « Oh, Eskil, si tu savais quel déluge je m’apprête à affronter. »

* * *
Il est en retard et ne s’en excuse aucunement lorsque, dans la chambrée, il pénètre. Son pas puissant, sensiblement trop forcé, dérobe à qui ne saurait deviner l’humiliante déficience du belliciste. Les esclaves ont dressé une table sur laquelle gisent des mets légers, sans nul doute amputée d’ambre dont il aurait pu abreuver son gosier ; son humeur va de mal en pis. Prenant assise en face de la Flavescente, il congédie la grappe de serviteurs d’un ample geste et patiente qu’ils se soient tous esbignés du lieu. Une fois le silence meublé par leurs seules ombres, ses épaules roulent et projettent ses serres sur les plats mis à disposition. « Comment vont tes filles ? », finit-il par questionner, avec plus d’égards pour sa pitance qu’il n'en a envers la réponse espérée.
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Sujet: Re: Feue notre union   Feue notre union Empty- Mer 5 Avr - 12:41

notre vénéfice sentimental

coeurs exsangues, lèvres blêmes


Racorni aux petons de la véracité et des conséquences de son inaction, le coiffé d'astre rutilant conchie sur sa culpabilité au moins aussi inéluctablement qu'elle graillonne sur son inanité. Evidemment qu'il n'a cure des meurtrissures de leur citoyen, quand bien même lui servirait-elle le globe encore juteux dans sa gamelle, il n'en ferait cas qu'à travers une saillie d'esprit au moins aussi substantielle que sa sapience régalienne. Confesser son impair en reviendrait à octroyer une vraisemblance au réquisitoire de l'hydre à laquelle il ne vaut mieux pas trancher tête, au risque de se retrouver avec une bicéphale d'épouse à la spume encore plus foisonnante. Il sait que l'âme dite sororale dans l'union n'est point blanche colombe, guère suave agnelle, et qu'elle camoufle ses vénéneux chardons sous la munificence de sa beauté. Patiente mais jamais résignée, accoucheuse de solutions capable de se faire parturiente d'écueils qu'elle baptisera au nom de l'outré quidam. Sans doute est-ce ce pour quoi il consent à l'armistice, fiché d'une grogne dont il ne planque aucun brandon. A l'en voir ainsi, elle se convainc qu'il ne peut en être autrement, que rien d'une propension affective même à l'état de vestige ne peut être la raison de son assentiment. La présomption crevasse un peu plus ce palpitant qui suppure, mais la flavescente n'en fait pas ostentation, et se claustre dans une veule souffrance. « Fort bien. » Qu'elle s'étouffe plus qu'elle ne prononce. Elle liche le râble qui émigre de leur conciliabule et demeure telle quelle, rompue à l'abandon, une fragrance encore tenace de sudation pour faire encens à sa déréliction. Elle guigne enfin la hachette toujours logée dans sa paume moite, et se demande, si entre eux, l'acier des mots finira par être mis au ban par le fer des armements.

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« Deux sièges suffiront, Sa Majesté et moi seront seuls à nous sustenter à cette table. » Les graciles phalanges se meuvent en guise de point d'orgue, et les factotums de repartir avec l'excédent de chaises, alors que l'on organise l'ordonnance des premières pitances froides. Dans une alcôve des appartements qui fourmille de la valetaille, quelques plébéiennes dames frétillent aux entours de la souveraine. Elles ligotent la pléthore de nattes remplaçant la cataracte au vent, sculptent une auguste coiffure que parachève la couronne lustrée jusqu'à la plus petite gemme. La lactescence de l'habit précédent s'est enténébré, c'est dans l'obsidienne qu'on l'emmitonne. Jais et arabesques d'or, Emma se fait freux d'Odin, l'acabit de l'augure qu'elle porte ne dépendant que de l'Homme censé la rejoindre. Tandis que l'on noue les dernières attaches, elle tourne caboche au fumet d'une carne rôtie, et interrompt l'initiative du freluquet pensant bien faire. « Retournez cela d'où il provient, je vous indiquerai lorsque je souhaite voir les mets chauds être servis. » Elle se replonge sur le miroitement de la psyché devant laquelle sa grâce est postée. « Je n'aime pas la viande froide. » Glose à elle-même, elle le connaît par cœur et mille fois, le Konungr, et elle suppute qu'il ne prendra pas la peine de l'honorer de sa ponctualité – c'est de la sorte lorsque l'on s'en vient à reculons, il aura loisir de heurter l'échine à tous les murs de ce palais avant d'asseoir son séant en face d'elle. Puis, l'ivre mélodie du breuvage que l'on verse, derechef, arrache l'oréade à sa toilette. Elle s'éloigne, cette fois, textile ébène en mains pour saisir la coupe tout juste remplie. Elle la porte à ses narines et hume l'envoûtant parfum de l'hydromel, paupières closes, comme s'il s'agissait des primes corolles du printemps. Son bras se tend, ensuite, et vide tout du nectar sur le sol. « L'ébriété mangeotte la quintessence de ceux qui y cèdent, veuillez nous porter de l'eau claire, et uniquement ceci. » Ca se prosterne et s'échappe vite. Elle a juré que Markvart n'aurait aucun refuge pour le souper, l'alcool étant une illusoire thébaïde dans laquelle il fait mauvais de se tapir.

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Table est enfin mise, lorsque le bougre daigne montrer nez. Rien ne filtre sur le minois de la sylphide de vénusté tout apprêtée, ni pantoise ni offensée du retard ou de la putrescence de l'humeur avec laquelle il se manifeste. Elle ne souffle lorsqu'il congédie, ne bouge que lorsque les paluches excoriées par les rixes s'ébaudissent des premiers plats. Piété encore que celle de la femme envers son homme, en dépit du spectre d'alpha qu'il est devenu aujourd'hui. L'âtre crépite à leur senestre, embaume la pièce d'une chaleur nuancée des effluves alimentaires. Mais les affects eux, gîtent algides et fadasses. C'est un cercle dont ils ne sortent pas. « Nos filles. » Reprend tout de go le clairon hyalin, alors que la voix de rogomme a tout juste terminé la phrase. Cette parenté est tout comme, chez le roi, un os disloqué qu'elle se sent le devoir de replacer dans son joint en ignorant la douleur que cela procure. Il a le myocarde ladre, le pater, d'avoir charbonné la dévotion légitime d'un parent à son enfant.
Les prunelles fichées sur son assiette, elle informe. « Notre benjamine est loyale à elle-même. » Réplique auto-suffisante, elle est au fait que la jouvencelle pend son espérance au soleil qu'elle s'échine à approcher, à dompter, quitte à se brûler les ailes. Qu'il en fasse vœu ou non, l'adonis l'a donc régulièrement dans son champ de vision. Portant un morceau de poiscaille à ses papilles, la néréide mastique placidement, avant de reprendre. « Guiséla tient plus de toi que tu ne voudras jamais l'admettre, très cher. Je suis persuadée qu'elle pourrait avoir sa place à la Svart Brotherhood si les femmes y étaient acceptées, et que les coercitions inhérents à sa naissance ne s'y opposaient pas. Son mentor est fier de ses progrès. » Les cils se redressent, elle darde une attention autrement plus affilée sur son mari duquel elle occulte un instant les travers, car l'affaire mérite implication. « Il est grand temps que nous songions à qui faire don de sa main, ne penses-tu point. » Question rhétorique, nul loisir pour le mâle de rauquer quoi que ce soit. « Autant pour elle que pour nous, il est de mauvais ton qu'une demoiselle de son âge n'ait que frivoles soupirants. J'ai, disons, sélectionné différents partis tout à fait intéressants et enclins à nous faire forger de fructueuses alliances. Martiales ou pécuniaires, cela repose sur ce dont nous estimons avoir le plus besoin. »
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Sujet: Re: Feue notre union   Feue notre union Empty- Mer 3 Mai - 2:40

I need your teeth in me, slow and vicious,
to tell me my armor is just skin, bones.

S
ciemment sinueuse, l’allusion trouve aussitôt, chez la thébaïde féminine, une lézarde ténue par laquelle s’introduire. C’est ainsi. Depuis tout autant de lunes qu’il n’y a d’aurores, le mâle ci-posé, badigoinces maculées de bectance et crocs empoicrés de cynisme, s’amuse de l’imbécile prestance que lui donne cette irrévérence vérolée de mépris. L’on se meut comme l’on peut en cet océan de rancunes lorsqu’on est un squale trop gras et malhabile que le sel de la soumission répugne ; nageoires usées, branchies estropiées, c’est avec force opiniâtreté que le seigneur continue de flanquer à l’insubmersible sirène des coups de queue bien sentis – à défaut de l’honorer autrement par posture similaire. Ne sachant que trop bien à quel point la marmaille grandie, traînant alentour sa flave tignasse telles d’infâmes oriflammes ennemies, est sienne par moitié, c’est à revers de rictus qu’il accueille toutefois la repartie de sa reine. Évidemment ! que ces bourgeons d’enfants sont les leurs. Mais contempler le labre rétif de la madone, s’obliger à la besogne de l’humeur, est une jouissance autrement plus buvable que ce sempiternel faciès poudré de morgue que lui sert de coutume sa chère et tendre. Pétrissant mêmement le sourire oblique qui menace sa gueule, le Solaire astique de sa carcasse autrefois volatile avec autant de bruit que faisable. Ne lui est point interdit de censurer le vomi de la Suave, à ce qu’il sache, par quelque tartufferie buccale ; on lui a mandé de venir dîner, et venu, il est, saluant la ripaille par maintes bouchées de morfal. Goujat rigoureux jusque dans ce regard qu’il refuse à son Autre, le roi se convainc un bref instant que telle sympathique collation n’est qu’affaire de minutes et qu’avant d’avoir pu éructer toute la bile qu’elle lui inspire, l’affaire sera digérée, fin du conciliabule, merci ma dame.

Que nenni.

Non peu fière d’ameuter sur plateau l’inextinguible sujet de la Svart – dont la fraternité horrifie et scandalise, à raison, ces dames –, c’est un pied de nez que lui décerne l’épouse en poursuivant sa douce ruade de mère louve. Grands dieux. Il ose espérer qu’Emma n’a pas inoculé à leur ainée l’insane rêverie de pouvoir un jour rejoindre les murs phallocrates de la Maison d’Armes – s’il savait. Jetant à même écuelle ses scories de pâture, il accueille la suite avec cette réviviscence d’attention que seuls deux et uniques substances peuvent chez le roi stimuler : les femmes –  de préférence nues, et la politique –  de préférence fructueuse. Ne s’attendant plus à voir la Dróttning larguer ses amarres vestimentaires, c’est bien par la question des unions bénéfiques qu’elle heurte la sensibilité toute relative de son mari. « J’appuie. » Qu’Yggdrasil s’enflamme ! La cabèche monarchique vient d’opiner sans avoir émis le moindre cornement réprobateur. D’aucuns jureraient voir là quelque ixième manœuvre du bougre, s’attendant à ouïr, dès la tiédeur jaugée, un renouveau de magma calcinant l’atmosphère. Nonobstant cette prisée qui en temps normal n’aurait été que trop juste, c’est bien d’agrément que le Konungr se drape. « L’on ne se défend pas sans armes, mais l’on ne produit pas non plus le fer sans or. Ce que l’on me rapporte depuis quelques temps déjà rempironne ce dilemme contre lequel je me heurte. Si les forges de Skogen souffrent de la saisie faite par ce chien de Wilhjem, comment armer mes soldats une fois que leur arsenal sera gâté ? Il n’y a pas d’autre solution, je dois aller chercher le fer ailleurs que sur mes propres terres. » Dire que l’humiliation est cuisante serait un euphémisme vous ébouillantant la langue. Les rides soudain creuses et les veinules enflées ne trahissent que trop l’ire sous-jacente piaffant par hordes sur ses épaules tendues. « C’est là une tractation onéreuse, voire périlleuse. Si je ne veux pas souper d’un commerce fallacieux ou d’un ostracisme stipulé par de quelconques alliances garanties entre Skogen et des Jarlar des pays frontaliers, il faut d’abord assurer notre envergure politique. » Son râble vient s’écraser contre dossier comme les calots se plantent sur leurs jumeaux. La recette de la supériorité numérique a toujours eu raison des affinités entre clans ; on se rallie plus aisément au favori des démiurges – autrement dit, à celui qui s’entoure le mieux et le plus redoutablement. « C’est pour cela que j’ai convenu avec Silke Thorsen d’une union entre Detelf et sa fille ainée. Nous avons besoin de l’inestimable soutien d’Isenseg. » De leurs navires serait une formule plus exacte, mais le suzerain préfère oindre de miel l’os qu’il vient d’enfourner dans le bec de la Flavescente, en prêtant à ce zèle une urgence avant tout diplomatique. « Elle n’a aucun fils et cette lacune met en péril son statut. Je lui offre un héritier mâle qui saura conforter sa position et tempérer les dissidences possibles au sein de son village et cercle. La fédération entre nos deux familles et nos deux fiefs, unis à celui de Skogkatt, inhibera les refus éventuels que nos partenaires commerciaux auraient pu opposer. Le tout est maintenant de trouver l’or avec lequel transiger. » Ce disant, la barbe cuprique pile vers les flammes de l’âtre qui dans leur sein recueillent, avec jalousie, tous les murmures vagis par les dragons spectraux. Le crépitement pourrait tout aussi bien être leurs anathèmes de bêtes, comme la fracture des destinés que les décisions prises cette nuit engendreront. « Parmi ces différents partis que tu as sélectionnés, lesquels sauraient bedonner nos coffres ? »
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