• Kyrill a grandi avec l’amour des bonnes odeurs et des goûts recherchés. Une mère et un père aubergistes se sont chargés de son éducation dans cette matière qu’est la bonne cuisine. Avant de reprendre leur affaire pour leur permettre de finir de couler leurs jours de manière paisible, il a pris plaisir à voyager dans cette belle terre qu’est la Norvège, et d’en rapporter des idées de mets raffinés aux textures variées. « Gourmand et croquant », dit-il souvent, « il faut que ce soit gourmand et croquant. »
• Il tient une auberge qui ne désemplit pas à Solstheim (au Loup Borgne). La fête y bat son comble et parfois -parfois- on déplore quelque rixe qui se soit déclenchée pour une question de chope sifflée et bue d’une traite. On s’arrache sa recette d’hydromel, dont le modeste gaillard affirme que c’est l’ambroisie des dieux, un nectar dont Idunn elle-même lui aurait soufflé la composition.
• S’il fallait qu’il ne formule qu’un seul vœu susceptible de se réaliser, alors Kyrill mentionnerait cet espoir peut-être fou, peut-être irréel, de devenir cuisinier à la cour. Sûr de lui et de ses recettes qui ont été testées et re-testées, il n’a qu’un seul but : que la reine Emma goûte à ses merveilles -et soit subjuguée, peut-être, soyons fou ! Il se sent capable de révolutionner le monde culinaire, c’est dire !
• Le poisson fumé, le poisson bouilli, et tout ça, c’est dé-pas-sé ! Aujourd’hui, il faut le manger cru et très très frais ! Kyrill se retrouve ainsi régulièrement à s’engueuler avec les pêcheurs et les éleveurs du coin qui le trouvent complètement dingue de ne rien vouloir saler pour la conservation des aliments.
• Pour avoir servi dans l’auberge pendant ses jeunes années, quand c’était encore ses parents qui tenaient la boutique, il a appris à repérer les fauteurs de trouble dès la première minute, et a tendance à les surveiller sérieusement pendant la durée de leur séjour.
• Outre la cuisine, l’aubergiste héberge des voyageurs (dans une douzaine de chambres à l’étage). En guise de paiement des chambres, il s’agit souvent d’un tarif qui peut être réduit, puisqu’il réclame des histoires, légendes, récits de voyage pour compléter. Ses questions sont parfois désarçonnantes, car il s’intéresse plus aux habitudes culinaires de tel ou tel coin reculé de Norvège, qu’à la géopolitique générale des royaumes. Les habitués pensent ainsi parfois à lui apporter des plantes aromatiques, ou des champignons récupérés dans les bois en chemin : ceux-là, il les soigne aux petits oignons et leur donne généralement une de ses meilleurs chambres.