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 C'est un joyeux camarade
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Sujet: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Ven 10 Mar - 6:07


C'est un joyeux camarade
DATE DU RP. ≈ Hiver 795, vers la fin de février. Avant le fiasco de la teuf du Konungr.
PARTENAIRES. ≈ Garth Sturtsen & Verdandi Manirodinn.
CONTEXTE DU RP. ≈ Garth et Verdandi sont en route vers Solstheim. Ils devisent, jouent et s'amusent, en prévoyance de la fête et de leurs divers contrats à exécuter. Ceux connus comme ceux cachés.
copyright 2016.


« … rappelle-moi : ce poème, m’as-tu bien dit que tu le destinais à la reine Emma ? Mm. » L’assentiment pensif de Garth tire un soupir exaspéré à sa compagne de route, qui semble trouver dans cette confirmation un grand découragement. Ses yeux se détachent de sa lyre, qu’il tente d’accorder aux vers composés à la gloire de la beauté pratiquement mythique de la reine Emma, vers qu’il projette de déclamer lors de la fête organisée par le couple royal, à Solstheim. Comment donc ? Elle n’approuve pas qu’il fasse rimer blonde et vagabonde ? C’est pourtant une riche rime ! Enfin, s’il a bien compris le concept de rime riche et de rime pauvre, mais ça… il n’y a rien de moins sûr. Il claque sa langue en désapprobation et intérieurement, raye tout de même vagabonde des possibilités. Maintenant, il doit trouver une autre idée, bien merci. « Si tu pouvais m’aider, au lieu de simplement critiquer mon art, ça ferait changement », qu’il glisse avec une fausse amertume, avant de porter à nouveau son attention sur son instrument. Puis après, elle viendra se plaindre que sa lyre est mal accordée : elle ne cesse pas de l’interrompre !

De toute façon, ce serait bien plus facile de faire un poème pour la reine si elle était brune ; quelle idée d'être si blonde, qu'il pense avec force mauvaise foi bien inutilement dirigée.

Il est de toute façon d’une humeur douteuse, depuis quelques temps. L’hiver ne lui réussit pas, il est un homme d’été, et l’approche des beaux jours réussit certes à le remettre en selle, mais rien n’est encore au beau fixe. Il en vient même à prendre bien trop au sérieux ces chansonnettes qu’il compose sans trop y croire, sans trop y penser, s’enfonçant dans ce rôle qui lui colle à la peau depuis des années. Celui qu'il s'est forcé à endosser et dont il ne peut plus se séparer, carapace de tortue autant que peau de serpent. « On prend toujours chambre au Loup Borgne, d’ailleurs ?, demande le scalde après quelques instants de silence. Sois heureuse, je te préfère à mes nombreuses amantes de Solstheim », qu’il lui dit avec un clin d’œil malicieux, retrouvant sa bonhommie, toujours aussi impudique que possible. Il ne peut jamais être fâché bien longtemps, même faussement, surtout pas envers celle qui partage ses pas depuis si longtemps. Aussi, ils savent tous les deux que s’il n’était pas accompagné de Verdandi, le propriétaire de l’auberge ne le laisserait même pas mettre un pied dans sa cabane, sous de fallacieux prétextes. Il est toujours exemplaire, pourtant, mais il faut croire que ça n’est pas assez pour seigneur Lignak.


Dernière édition par Garth Sturtsen le Mer 19 Juil - 15:26, édité 2 fois
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Sam 11 Mar - 3:42

« … rappelle-moi : ce poème, m’as-tu bien dit que tu le destinais à la reine Emma ? Mm. » C’est bien ce qu’elle pensait, cette opération est vouée à l’échec. Mine de rien, Verdandi s’en amuse un peu et esquisse un sourire en coin vis à vis de l’air pensif de son compagnon de route. « Si tu pouvais m’aider, au lieu de simplement critiquer mon art, ça ferait changement » Un ricanement accueille le bougonnement du natif d’Isenseg, alors qu’elle réplique sans pitié aucune : « Si je t’aide, je veux un pourcentage de tes gains. »

Elle plaisante, bien sûr. Elle considère toutefois qu’il est assez grand pour composer des poèmes (assez amusants dans les rimes lamentables qu’il affectionne) sans avoir besoin de son aide. Et elle même est occupée à essayer de se remémorer un mythe parmi tant d’autres, et se demande si elle devrait le raconter avant ou après l’enlèvement d’Idunn… Dur dilemme, qui s’interrompt lorsqu’il l’interroge en cessant de faire la tête : « On prend toujours chambre au Loup Borgne, d’ailleurs ? Sois heureuse, je te préfère à mes nombreuses amantes de Solstheim » Elle papillonne des cils à son encontre et s’allonge sur ce qui a été autrefois de l’herbe, et est actuellement recouvert d’un immense tissu rèche et chaud venu de Skogen, couverture de sol. Ils se sont accordés une pause, et elle en profite dans leur avancée vers Solstheim, en partance de Skogkatt. « J’en ai de la chance, dis donc… » En réalité ? Oui, elle a quand même de la chance d’avoir trouvé un scalde (complètement nul, par ailleurs), qui a l’air d’avoir le même genre de propension aux actions louches qu’elle, quoique pas dans le même domaine. « J’avais envie de te dire que non, j’avais une chambre au Loup Borgne, mais que tu dormais dans un tas de foin… mais mine de rien, tu dors quand même sur une paillasse quand on est chez Kyrill. » Ou dans le lit en hiver quand il fait sacrément froid et qu’elle a pitié de lui.

« Allez, vas-y, mine de rien, blonde et vagabonde, ça rime quand même… Mais c’est la reine et je doute qu’elle puisse être vagabonde hein. Enfin… » Quand elle y repense, les cheveux rouges en couronne autour de sa tête, ça vagabonde quand même pas mal, chez les Lund, si on veut être précis. Mais elle chasse ces pensées rapidement et se concentre sur son compère : « Tu as déjà essayé de composer un poème pour Lignak ? je veux dire, un poème où tu ne fais pas la cour à ses filles comme un outrancier personnage, hein… »
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Dim 12 Mar - 5:49

Il ricane un peu, au yeux papillonnant de Verdandi, alors qu’elle s’étend sur la couverture en soulignant la chance infinie qu’elle a de faire route avec lui. Son oreille se tend aux notes qui s’échappent de la lyre, venant s’accorder à celles qu’il tente de faire entendre de sa voix – et en fait, tout le monde sait que le problème vient de là. Impossible d’accorder un instrument proprement quand le musicien fausse, mais peu importe au scalde, qui a tout sauf l’oreille musicale. « J’avais envie de te dire que non, j’avais une chambre au Loup Borgne, mais que tu dormais dans un tas de foin… mais mine de rien, tu dors quand même sur une paillasse quand on est chez Kyrill. Je te gâte bien trop. » L’entente est tacite, depuis qu’ils font chambre commune, et outre pendant les grands froids, il n’a jamais demandé sérieusement à partager le lit ; il dort toujours au sol, sur une paillasse recouverte de sa cape, lui laissant galamment le lit. Et dire que personne n’ose croire qu’il puisse être ainsi poli et bien élevé ! Sa mère n’a tout de même pas fait des chiens.

« Allez, vas-y, mine de rien, blonde et vagabonde, ça rime quand même… Mais c’est la reine et je doute qu’elle puisse être vagabonde hein. Enfin… » Bien, tout dépend ; si elle vagabonde dans les rêves de pratiquement tous les hommes de Midgard, probablement que ça compte. À bien y penser… Garth retient la rime, la trouvant à la fois judicieuse et audacieuse. Il lui suffira d’inverser quelques petites choses et tout tombera parfaitement en place. « Tu as déjà essayé de composer un poème pour Lignak ? Je veux dire, un poème où tu ne fais pas la cour à ses filles comme un outrancier personnage, hein… Rien ne nous prouve que ce sont bien ses filles. Elles sont belles comme le jour et lui est moche comme le cul d’un ours, et au moins aussi aimable, qu’il rétorque aussitôt. Je lui ferai un poème quand il m’autorisera à chanter dans son auberge, le Lignak, et vu que j’suis apparemment interdit de chant tant qu’il sera vivant… Il renifle, méprisant et même outré, à la seule idée qu’on puisse l’interdire de faire quoi que ce soit. Pas suffisant que ce garde impotent l’ait sorti d’une auberge à Solstheim, maintenant, il ne peut même plus chanter dans celle où il ne croise pas ce blond crétin. Ma seule option est qu’il claque d’ici peu et j’irai réciter ça devant son baustateinar. Peut-être en dansant dessus, pendant que j’y suis. Qu’il puisse apprécier tous mes talents depuis Helheim. » Son sourire, fané à l’évocation de l’ambitieux aubergiste, remonte, et il accompagne sa sentence de quelques cordes habilement pincées, faisant monter le début d’une mélodie ma foi pas si boiteuse que cela. C’est tout un travail, que de conserver sa médiocrité, mais il faut reconnaître qu’il cache bien tout son apprentissage des treize dernières années.


Dernière édition par Garth Sturtsen le Mar 11 Avr - 4:43, édité 1 fois
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Mar 14 Mar - 12:42

Elle ricane alors que Garth conteste la filiation entre Lignak et ses deux filles. Elle pourrait lui signaler que ces gamines sont trop jeunes pour être draguées selon les convenances sociales, mais elle s’abstient. Il le sait bien, ça ne sert à rien de le lui rappeler, ça ne ferait que l’encourager à chanter à la beauté de la Mère Cote, et on pourrait s’en passer aussi. Une main distraite caresse en vitesse un bout de bras du scalde, sans vraiment que Verdandi ne regarde ce qu’elle touche. « Pauvre petit, on bride ta créativité. » Elle le raille gentiment, hein, ça ne sert à rien de lui donner une raison de la jeter dans la rivière probablement d’une fraicheur glaciale, hoche la tête tandis qu’il avance l’hypothèse d’une mort future : « Ma seule option est qu’il claque d’ici peu et j’irai réciter ça devant son baustateinar. Peut-être en dansant dessus, pendant que j’y suis. Qu’il puisse apprécier tous mes talents depuis Helheim. - Débrouille-toi pour finir au Valhalla alors, parce que je peux t’assurer qu’il va vouloir t’accueillir en Hel avec tous les égards… »
Les yeux tournés vers les cieux où des nuages défilent, elle écoute d’une oreille distraite la mélodie qu’il fait monter des cordes de la lyre. Il se débrouille pas si mal que ça, en vrai, Sturtsen. Il pue l’embrouille à dix lieues, chante faux avec brio, fait des accompagnements musicaux assez limites, mais quand ils sont tous les deux, il laisse poindre ses qualités musicales.

L’intérêt, quand ils sont tous les deux, sans personne d’autre autour, c’est qu’ils ont l’avantage de se connaître et d’avoir moins besoin de se planquer derrière leurs personnages bien rodés à la route : la conteuse ensorcelante et le scalde médiocre. Elle captive par ses histoires, lui par sa capacité à massacrer une chanson pourtant sympathique en théorie, mais dans les deux cas, ils détournent l’attention de ce qu’ils font le mieux : observer, dénicher les informations, mettre en branle des lames. « Joue pas comme ça à la cour, hein. Tu risquerais d’être engagé sur place, et je perdrais un camarade. » Elle est sincère, un peu : elle s’y habituerait, pour sûr, mais ça pourrait lui faire bizarre, de ne plus passer les soirées de veille avec lui, ou de ne plus parler avec Garth de tas de choses en apparence sans importance.

Un temps, la sincérité passe, un ange avec elle. Elle finit par se redresser sur les coudes et vrille la nuque vers le barde : « Il reste encore du mjödr ou de de la björr ? Que j’aie de quoi te rendre ivre ce soir pour savoir enfin la vérité sur tes deux doigts manquants. Et me raconte pas que je te les ai arrachés avec les dents, je m’en souviendrais si c’était le cas, hein. »
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Mar 11 Avr - 5:16

« Débrouille-toi pour finir au Valhalla alors, parce que je peux t’assurer qu’il va vouloir t’accueillir en Hel avec tous les égards… Un homme tel que moi peut uniquement finir au Valhalla ! », crâne le scalde, tout en sachant bien qu’il n’y a certainement rien de moins sûr. Un homme comme lui ? Un menteur, une fripouille, une crapule, un voleur, un assassin ? Au Valhalla, rien de tout ça, mais pourquoi rêver de moins que de cela ? Il n’est pas homme de combat, mais sur un malentendu… sur une aventure, peut-être, proposée par un inconnu auquel il doit encore une réponse, par exemple. Il pourrait même tromper les plus grands.

Sur la lyre, ses doigts se dégourdissent, et on oublie même qu’il lui en manque deux, tant la musique reste fluide. L’exercice de mal jouer est à l’occasion frustrant et dans ces moments de solitude, seul avec celle qui sait bien qu’il n’est pas ce qu’il montre, il prend plaisir à sortir du rôle qu’il affecte sans démordre. « Joue pas comme ça à la cour, hein. Tu risquerais d’être engagé sur place, et je perdrais un camarade. » Il ne répond pas, mais son silence est équivoque, ainsi que la fausse note subitement glissée dans la mélodie, comme une approbation. Lui aussi s’est attaché à sa présence, jour après jour, nuit après nuit, et s’il devait s’attacher à un seul endroit, pour mieux se détacher d’elle… il faudrait que le jeu en vaille sacrément la chandelle. « Il reste encore du mjödr ou de de la björr ? Que j’aie de quoi te rendre ivre ce soir pour savoir enfin la vérité sur tes deux doigts manquants. Et me raconte pas que je te les ai arrachés avec les dents, je m’en souviendrais si c’était le cas, hein. Tu étais tellement saoûle, ma pauvre, tu as tout oublié, se désole Garth. Ses yeux sombres viennent capter ceux de Verdandi et c’est à lui de se faire conteur, sa voix douce imitant les accents feutrés qu’il a appris à identifier dans les récits de son amie. Prise d’une telle rage, on aurait dit un animal sauvage. Un instant même, j’ai vu briller dans tes prunelles non seulement l’appel du sang, mais le cri du loup, et c’est comme si tu en étais possédée, que tu m’as sauté à la gorge. Mes réflexes n’ont pu qu’empêcher le pire et tous les dieux veillent sur moi, qu’au moment des faits, j’ai été assis, sinon, c’est bien plus que mes doigts que tu aurais arraché avec une vigueur impossible à oublier. » Un éclat de rire égrillard et alors que la musique se faisait plus lente, plus mystérieuse, il clôt le concert d’un assortiment de notes grinçantes et d’une révérence de sa main estropiée, penchant la nuque vers une foule invisible.
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Mer 12 Avr - 10:33

« Tu étais tellement saoûle, ma pauvre, tu as tout oublié » Et c’est reparti. Elle ricane déjà et l’écoute lui conter cette future légende des routes. Attentive, elle ne dit mot tandis qu’il prend sur lui pour lui dérouler le fil de l’intrigue, et un sourire carnassier dévoile progressivement ses dents pas totalement blanches. « Prise d’une telle rage, on aurait dit un animal sauvage. Un instant même, j’ai vu briller dans tes prunelles non seulement l’appel du sang, mais le cri du loup, et c’est comme si tu en étais possédée, que tu m’as sauté à la gorge. Mes réflexes n’ont pu qu’empêcher le pire et tous les dieux veillent sur moi, qu’au moment des faits, j’ai été assis, sinon, c’est bien plus que mes doigts que tu aurais arraché avec une vigueur impossible à oublier. » Elle rit avec lui et applaudit la prestation tandis qu’il salue un auditoire invisible. Pour commenter, en se penchant vers lui, les cheveux rouges coulant sur ses épaules : « Pas mal, pas mal. T’as bien retenu les effets de base… Mais t’es quand même loin du niveau d’un conteur professionnel, hein. » Un clin d’œil entendu et la voilà qui se redresse pour s’installer en tailleur. Elle fouille dans la bourse à sa ceinture et en sort une pierre à aiguiser, qu’elle passe lentement sur la lame de sa dague courte. Après quelques passages, la pierre chantant contre le métal, elle redresse les prunelles vers son compagnon de route de longue date, tout en gardant le visage baissé, et murmure le classique qu’elle raconte trop régulièrement, galvanisée par le bruissement du minéral contre le métal : « Selon ta volonté, Odinn, père des dieux, je vais raconter les anciens récits des hommes, les plus anciens que je me rappelle, la prophétie ultime et les jours à venir. » Il sait très bien où elle veut en venir, et elle pose la pierre à aiguiser devant elle, la lame posée sur ses genoux. « Je raconterai comment  tout finira, et comment tout recommencera à nouveau. » Un sourire s’étire au coin de ses lippes et elle poursuit. « Le soleil aura disparu depuis trois hivers déjà lorsque le crépuscule des dieux débutera. »
Elle secoue la tête, les sourcils soudainement froncés : « Non. De sombres jours précèderont des jours plus sombres encore, trois hivers sans soleil, trois hivers sans autre lumière que celles des feux pour s’éclairer. » Elle répète la phrase plusieurs fois, avant de hocher la tête et de s’interrompre pour fixer son compère et concéder : « Oui, je sais, je fais une fixation sur cette histoire. Désolée. » La lame rejoint son fourreau de cuir, et la conteuse repense à ce qu’il racontait :  « Si tu veux m’accuser de tous les maux, compare moi à Fenrir, hein. Compare-toi à Tyr-à-une-seule-main. Héroïse moi tout ça. Redis-moi la légende de comment tu as perdu tes deux doigts, allez : des gens te paieront sans doute un coup à boire après ça. »
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Sam 6 Mai - 1:49

Ah, des applaudissements ! Des rires ! Les seuls qu’il obtient, sur la route, pour ces prestations intimes dans lesquelles il se permet de glisser bien moins de médiocrité que lors de celles qu’il accorde pour les badauds moins chanceux que la Conteuse Rouge. Ell n’irait pas trahir ses secrets, il le sait. Ni elle, ni son félin, qui s’est couché sur leurs affaires, guettant les alentours de ce regard impénétrable que seuls les chats possèdent, comme s’ils voyaient au-delà des choses. « Pas mal, pas mal. T’as bien retenu les effets de base… Mais t’es quand même loin du niveau d’un conteur professionnel, hein. Si je me force trop, nous ne serons plus amis, mais bien rivaux, ma chère », qu’il répond avec entrain.

C’est beau, de rêver.

L’instrument est remisé, posé à ses côtés, alors qu’il s’étire pour fouiller dans ses affaires, à la recherche d’une gourde de mjödr afin de satisfaire les goûts et envies de sa compagne. Il s’arrête dans son geste, cela dit, alors qu’elle parle à nouveau. Pas à lui, ni même à elle. Il a l’habitude ces contes, de ces mots qu’elle prononce, et chaque fois, il se fait bon public, comme s’il entendait ses histoires pour la première fois. Il l’écoute religieusement, ses prunelles sombres posées sur son visage, puis sur la lame aiguisée, attendant une suite qui ne vient pas. Rouillée, sa Verdandi, insatisfaite. « Oui, je sais, je fais une fixation sur cette histoire. Désolée. J’ai l’habitude. » Un Ragnarök par jour éloigne le Ragnarök pour toujours. Il prend la pierre à aiguiser et sort ses propres lames, effectuant le même rituel qu’elle. Quelques coups à peine, pourtant, suffisent à affûter encore plus le fil des deux dagues, dont il teste le tranchant sur la pulpe de son pouce. Juste assez pour faire perler le sang, d’une pression délicate. Trop aiguisé, presque, pour l’usage qu’il prétend en faire. « Si tu veux m’accuser de tous les maux, compare moi à Fenrir, hein. Compare-toi à Tyr-à-une-seule-main. Héroïse moi tout ça. Redis-moi la légende de comment tu as perdu tes deux doigts, allez : des gens te paieront sans doute un coup à boire après ça. »
Il rit, un peu. Doucement. Puis, il essaie, mais dans sa bouche, c’est une histoire complètement différente qui prend forme, comme si celle précédente n’avait jamais existé : « Il y a longtemps que les hommes voguent sur les mers et longtemps que les dieux les regardent conquérir chaque vague, chaque tempête, se riant de ces créations mortelles. Longtemps que les capitaines des langskips, afin d’apaiser leur colère et leur égo, sacrifient bêtes et objets à chaque nouvelle saison. Longtemps, et pourtant, un jour, un homme oublia. Il oublia et Njörd, et Rán, et jusqu’à Vidar, rugirent sur les flots. On pria, on offrit, en vain, et alors qu’Hel déjà marchait d’Helheim afin de venir chercher ces pauvres fous, ces pauvres hommes, on sacrifia. On choisit le plus jeune et d’un coup de hache, un seul, deux doigts tombèrent à l’eau. Presqu’aussitôt, le vent mourut, la mer se tut. » Garth laisse la fin flotter, sans rien ajouter, avant d’hausser des épaules presque sceptiques. Les mots, il les possède, mais rien ne sonne justement à ses oreilles. Pas lui, rieur, égrillard, fêtard. « Je l’ai raconté, celle-là, il y a pas longtemps, mais c’était bien moins poétique. Tu m’paierais à boire, avec un truc pareil, toi ? » Il lui tend la gourde de mjödr, enfin trouvée.

Il n’est pas conteur, et un scalde volontairement terrible, mais il a tout de même de quoi égayer leur voyage d’un peu d’alcool. Pas uniquement de mauvaise musique et de rimes douteuses, les dieux les gardent.
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Sam 20 Mai - 10:32

Il reprend un nouveau récit, et elle l’écoute attentivement. Ça n’est pas une nouvelle version qu’elle entend, mais une de celles qu’il colporte et raconte à qui veut l’entendre. Il en a encore bien d’autres, et elle comprend que ce n’est pas ce soir qu’elle aura la vérité. « On choisit le plus jeune et d’un coup de hache, un seul, deux doigts tombèrent à l’eau. Presqu’aussitôt, le vent mourut, la mer se tut. » Un hochement de tête affirmatif : autant dire qu’elle préfère cette version, déjà parce qu’il ne l’y dépeint pas comme une furie ou un warg. Et que ça correspond aussi à comment elle considère les flots qu’elle se refuse de traverser, malade comme un chien lorsqu’elle se retrouve à fendre la mer. « Je l’ai raconté, celle-là, il y a pas longtemps, mais c’était bien moins poétique. Tu m’paierais à boire, avec un truc pareil, toi ? - Pour sûr. Je te laisserai même entrer dans une auberge. », ajoute-t-elle avec un clin d’œil tandis qu’elle prend une goulée de mjödr.

Un soupir satisfait se fait entendre juste après tandis qu’elle lui rend la gourde : « Merci bien, mon brave. Mais bois. Bois, et dis moi tout. Ou non, attends, je crois que je sais. » Elle insiste, mais elle n’aura rien, elle le sait bien. Mais elle tente, quand même. Elle propose une version improvisée, avec un sourire carnassier qui étire ses lèvres rouges depuis qu’elle les a mordillées. « C’était un soir d’été, un soir où les amants d’Isenseng se retrouvaient et honoraient les dieux de la plus belle des façons. Un soir où les Ases eux-mêmes se mêlaient aux femmes et aux hommes pour leur donner force et puissance, passion et chaleur. » Une pause, elle le scrute pour voir si elle ne serait pas un tout petit peu dans le vrai. Après tout, de tous ses récits, il ne lui a jamais donné une version partant de son village natal. « Un cri pourtant retentit dans le village, se répercutant sur les arêtes glacées encerclant la cité des neiges. Cri d’horreur, appel à l’aide qui ne pensait pas être entendu pourtant. En cette saison des amours, cette alarme aurait pu se mêler aux autres appels sans être reconnue, mais un jeune scalde, sans damoiselle à ses côtés pour cette nuit, perçut l’alerte et s’élança pour secourir celle qui était agressée. Armé de sa seule lyre, il voulut combattre, mais son adversaire, bien plus grand et bien plus expérimenté que lui, se saisit de son épée et visa la main qui tenait la lyre. L’esquive aisée face à un homme aviné, le musicien parvient à sauver sa patte, mais deux doigts furent tranchés, lui arrachant un cri de rage et éveillant Thor qui sommeillait en lui. Il parvint à occire son ennemi, mais l’usage d’une arme peu habituelle, celle de Baldr le Sage, lui valut l’exil et l’opprobre. » Et cessant son conte, elle arqua un sourcil pour voir si elle avait un peu de vrai dans ce récit qui finirait peut-être par devenir une légende sur lui un jour.
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Sujet: Re: C'est un joyeux camarade   C'est un joyeux camarade Empty- Mar 13 Juin - 5:29

« Pour sûr. Je te laisserai même entrer dans une auberge. » Oh, bien ! Garth note la version poétique dans un coin de sa tête, pour les public plus récalcitrants, à la recherche de quelque chose de plus travaillé que ses habituels murmures racoleurs au-dessus des chopes et des accords maladroits de sa lyre. Peut-être réussirait-il à émouvoir Kyrill, qui sait ? Le voeu est pieux et il ne le formule pas, mais il le garde tout de même dans un coin de son esprit. « Merci bien, mon brave. Mais bois. Bois, et dis moi tout. Ou non, attends, je crois que je sais. » Il reprend la gourde que Verdandi lui tend, son expression se faisant curieuse de ce récit qu’elle désire lui conter.

« C’était un soir d’été, un soir où les amants d’Isenseng se retrouvaient et honoraient les dieux de la plus belle des façons. [...] » Il ne dit rien, Garth Sturtsen, pas un mot, alors que son amie récite ce qu’elle espère peut-être être la vérité, ou au moins, une version qui pourrait s’en approcher. Il la sait attentive à ses gestes, à ses réactions, et il se fait volontairement aussi neutre que possible, malgré son regard illuminé par l’intérêt, malgré le sourire qui lentement grimpe sur ses lèvres. Il est toujours fasciné par les histoires que raconte la conteuse et jamais il ne se lasse d’elle, de ce qu’elle pratique pour ses oreilles uniquement. Qu’importe s’il doit entendre dix fois, cent fois, mille fois encore le Ragnarök, jusqu’à pouvoir le raconter lui-même. Il y a une magie, dans ses mots, dans ses récits, qui toujours le charme. S’entendre conter sa propre histoire, ses propres gestes, a quelque chose d’autant plus séduisant. Un instant, dans ses phrases soigneusement ciselées, il se voit héros, il se voit plus grand que nature. Jeune et impudent, imprudent, pourfendant les dangers sans craindre un seul instant. Laissant l’ennemi prendre une part de lui, avant de lui prendre la vie et de fuir, chassé par les siens.
Définitivement quelque chose qui voudrait sonner vrai, à ses oreilles, et qui ne fait que lui tirer un sourire encore plus grand, jusqu’à ce que la conteuse rouge se taise et attende le verdict. Il ne dit toujours rien, le scalde, et préfère plutôt boire une autre gorgée de mjörd. « Sans demoiselle à mes côtés, moi ? Tu me sous-estimes, proteste-t-il d’une voix un peu rauque. J’aime bien cette version. » Il la racontera, sous-entend son silence, sans confirmer si quelque chose est vrai, ou faux, dans les mots prononcés par Verdandi.

Le brun s’étend sur la couverture, les yeux fixés vers le ciel. Puis, ceux-ci se posent à nouveau sur sa compagne. « Dix septims que la fête du Konungr tournera mal. » Les bonnes habitudes ne se perdent pas.
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