QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON CHEF DE KYN ET AU JARL ? ≈ Influente, qu'elle est, la völva. Au regard pincé d'un voile secret, elle sait que d'autres craignent ses dires aussi bien qu'ils les respectent. Sa place au sein de son propre kyn n'est toutefois jamais contestée ; son godi, son peuple la connaissent. Nul n'a besoin de la malmener, elle dira sans tact tout ce qui se devra d'être dit. Le jarl, quant à lui, lui fait émettre des doutes qu'elle garde pour elle même si elle lui réserve son mauvais œil : elle aurait contesté la décision de l'Oracle si elle l'avait pu, cet homme-là, pour elle, est loin d'avoir l'étoffe d'un chef. Trop rêveur, trop timide peut-être à son goût.. L'un des secrets qu'elle dissimule à demi sous son regard opalin.

EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ Völva de son état, les dieux sont des murmures pour elle : bien plus proches, plus parlants que pour n'importe qui d'autre. Elle sait leur voix, elle connait leur volonté et fait office de messagère entre les divinités et son peuple. Elle communie avec eux par de nombreux rituels, des sacrifices nécessaires à leur contentement : elle fait partie des rares qui peuvent toucher du doigt la puissance de ces créatures, sans se laisser effrayer. Elle ne dépasse ni ne s'approche trop des limites que lui imposent les dieux quand elle leur parle ; c'est la seule chose qui saurait calmer son tempérament instable.

QUELS MURMURES SE TISSENT SUR TON PASSAGE ? ≈ L'on murmure des choses lorsqu'elle laisse dans l'air le sillon frais de son passage :
❆ Faiseuse de guerre : on la trouve souvent belliqueuse, et tout comme ce trait qu'elle apprécie chez son godi, certains jugeraient qu'elle laisse aussi parler ses intentions quand elle sème le trouble entre les hommes, entre les peuples. Elle a de plus hautes ambitions, la guerre, ce n'est rien : pour elle, ce serait plutôt la conquête. Certains disent qu'elle a soif de trop de gloire, qu'elle pousserait son godi en guerre sans remords. C'est peut-être vrai, mais c'est un secret qui lui appartient.
❆ Nocturne séductrice : on la dit souvent trop ténue, les femmes peuvent même la voir d'un mauvais œil mais ne daigneraient pas lever les hostilités contre elle. C'est vrai qu'elle porte des vêtements peu couvrants parfois, elle aime sentir la fraîcheur du vent sur son corps, faire communion avec la nature. Il lui est arrivé d'attirer les mauvais regards, ou celui d'un homme qui lui a fait du mal : celui-là ne savait pas qui elle était, a été maudit pour ses actes et le sort s'est chargé de lui. Mais elle aime séduire, et ne le niera pas : savoir qu'on la désire, pour son corps ou son esprit, c'est l'un des plus beaux sentiments au monde.
❆ Incomplète ensorceleuse : sa mère est morte quand elle était encore jeune, n'avait qu'une dizaine d'années. C'est ce qui pose problème parfois quand on requiert ses services : certains pensent que Mara n'a pas eu le temps de transmettre ses savoirs à sa fille, qu'elle ne sait pas l'étendue de tout ce qu'elle devrait savoir pour interpréter la volonté des dieux : Volga le sait, elle sent elle aussi dans son cœur que quelque chose lui manque, mais est incapable d'identifier avec précision si cela est réel ou si elle croit à ce qu'on a pu dire sur son passage. Jeune, trop jeune pour être völva, mais c'est le destin qui en a décidé ainsi.

QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Elle pense que les dieux l'ont mise sur un chemin bien compliqué : le conflit d'une vie réside principalement dans sa solitude, son incapacité à s'entourer des autres de façon pérenne. Sans famille, elle est aussi incapable de porter la vie entre ses hanches. Elle espère sincèrement que les dieux ont d'autres plans pour elle, c'est pourquoi elle écoute leurs voix d'une oreille tout particulièrement attentive : un jour, son tour viendra, elle connaîtra la gloire face aux siens et l'isolement ne sera plus qu'un lointain souvenir, grégaire qu'elle est, la völva.

CE QUE TA NORNE POURRAIT TE RÉSERVER, OU LES DIEUX DÉCIDER ≈ Si les dieux ont des projets pour elle, voilà ce qu'ils pourraient être :
❆ Instinct maternel : condamnée à ne jamais avoir d'enfants, elle espère secrètement qu'un jour, elle trouvera un remède à cette douleur persistante. Une fausse couche lui laisse encore le souvenir cuisant de cet affront ; elle, incapable de mettre au monde un enfant vivant ? C'est ce que les dieux lui réservent. Elle pourrait vaincre ce sort, peut-être.. Mais comment ? Y a-t-il seulement une personne capable de lui donner une famille, à nouveau ?
❆ Mortuaire pestilence : elle pourrait présager les fausses couches, par des signes qu'elle connait trop bien elle-même ; aide précieuse pour une mère en deuil, elle pourra savoir comment aider, conforter, conjurer le sort de la mater qui a perdu son fils, soigner les blessures du cœur par un rite, un message aux dieux.
❆ Douloureuse agonie : mourir, mourir dans d'atroces souffrances, sans savoir qui serait le maître de cette infâme douleur, elle souffrirait le martyr pendant des jours avant de rendre son dernier souffle. C'est un présage qu'elle a lu dans les runes, incertaine d'en avoir saisi le véritable essence, elle n'a cependant jamais posé la question aux dieux.

001 // Famille déconstruite, mais famille quand même : tu es née d'une mère tisserande, d'un père soldat. Cadette d'une fratrie majoritairement masculine, tu as su te trouver une place entre tes deux frères : ils avaient, comme toi, un tempérament de feu – toujours prêts à se battre, à obtenir ce qu'ils voulaient. Tu as hérité d'eux ce caractère qui t'es si particulier, et que tu as parfois du mal à gérer. Ta mère a toujours été à tes côtés de son vivant, aimante et attentionnée ; ton père, lui, est mort très tôt, tué en combat. Tu n'as pas plus d'informations sur les circonstances de son décès, tu n'étais encore qu'une enfant, un bébé.

002 // L'héritage familial, descendant de mère en fille, t'as été transmis. Des connaissances qui peuvent sembler occultes, ésotériques, à ceux qui sont incapables d'en saisir le sens. Toi, tu vois, tu comprends. Tu as cette sensation que l'on a insufflée en toi que tu es l'objet vecteur du message des dieux : tu les entends, tu les comprends. C'est une facette de sa vie que ta mère avait voulu te transmettre, et un savoir précieux qui ne doit pas se perdre dans les générations ; tu sais qu'elle a longtemps désiré une fille après ses deux fils, quémandée auprès de son mari trop de fois, tu es venue au monde à ton tour.

003 // Intime souffrance, tu la caches au plus profond de ton cœur : le feu ravage tout sur son passage, même dans les contrées les plus hostiles à la vie. Le feu mord, arrache, déchire l'existence du monde ; et la tienne aussi. Il a pris tout ce que tu avais. Dans ton sommeil, tu t'es réveillée en sursaut ; la maison emplie d'une fumée opaque qui t'a fait cracher tes poumons ; tu as essayé mais tu n'as pas pu sauver les autres. Le feu avait pris au milieu, dans le puits : impossible pour toi d'évacuer ceux que tu as vu mourir de l'autre côté. Jamais vengés, ces morts restent dans ton esprit comme une lourdeur infâme qui hante tes journées, solitaires.

004 // Pérenne, cette douleur se prolonge chacune de tes nuits : elle vient t'enlacer de ses bras fourbes, campe sur tes pensées dès le coucher du soleil et jusqu’au petit matin. Elle hante ton esprit, chaparde le moindre temps de repos d'un chagrin jamais terminé. Ton deuil ne s'est pas fait, à vrai dire, tu n'assumes pas d'être seule. Tu as besoin d'un ailleurs, d'un autre monde où t'échapper l'espace d'un instant pour que cette douleur prenne fin.

005 // Au coin d'un quartier trop sombre, à Isenseg, un marchand peu scrupuleux t'a attrapé le bras. Il ne savait sans doute ni qui tu étais, ni pourquoi tu étais là : tout ce que tu sais, c'est qu'il a mis sa main sur ta bouche pour que tu ne dises mot, et qu'il a soulevé ta jupe. Tu as senti la douleur et les pleurs sur tes joues, mais tu t'es bien gardée de le dire à qui que ce soit. Cet homme, tu l'as maudit quand il t'a abandonnée dans sa rue sombre ; maudit pour la vie, vengée, tu l'as été. Mais le souvenir demeure, d'un homme ingrat dans un quartier où tu n'aimes pas mettre les pieds. Maintenant, tu t'assures pour que l'on sache qui tu es avant qu'on ose poser les yeux sur toi.

006 // D'un côté, tu as peut-être été bien-chanceuse sur ce terrain là ; ton bas-ventre a rendu à la mort ce qui lui appartenait ; fausse-couche en souffrance, sentiment atroce de perdre une partie de soi sans toutefois le regretter au vu des circonstances. Tu te sens heureuse que cet affront ne t'ait pas donné un fils pour te rappeler sans cesse cette funeste rencontre. Mais tu sais aussi que les dieux ont posé sur toi une malédiction que tu ne peux conjurer : celle d'être incapable de porter la vie.

007 // Trop pour toi, dans cette vie déjà remplie par des événements que tu n'appréciais guère. L'isolement, mais à la fois trop de monde, trop d'informations autour de toi. Et le besoin, incessant, de communier avec la nature, celle qui t'a forgée et faite telle que tu es : un recueil largement mérité au fond des bois ; tu t'es trouvé une cabane abandonnée dans un recoin de la forêt où tu as passé du temps, longtemps. Combien de mois ? Tu n'aurais su le dire, mais tu as vu l'hiver passer, tu t'es nourrie des récoltes d'un été et tu as continué ton pèlerinage pendant un long moment. Se ressourcer, purifier son âme et son corps avant de se fondre à nouveau dans la masse d'un village. Tu as regagné Skogkatt après ça, te réhabituant peu à peu à la vie en communauté, au partage avec les autres et surtout, aux murmures sur ton passage et sur ton caractère changé.

008 // Être völva, si c'est un héritage, c'est pour toi aussi un fardeau : tu sais à quel point les gens peuvent compter sur tes présages, et pourtant, tu entends les murmures qui viennent jusqu'à tes oreilles : ta mère est morte trop tôt, peut-être n'a-t-elle pas eu le temps de te porter un enseignement correct, suffisant. Tu as grandi sans guide, ce qui fait de toi une personne relativement instable dans tes sentiments, belliqueuse et parfois trop tempétueuse pour être calmée. Tu sais ce que certains pensent de toi même s'ils n'oseront pas te le dire en face. Désormais, tu assois sagement ta présence et le respect qui t'es dû se manifeste lui aussi. Être völva, c'est un fardeau, mais cela t'assure aussi une certaine place intouchable dans la société.

009 // Tu n'as ni dot, ni rang à offrir à un mari. Tes entrailles, incapables de donner la vie, ne pourront pas forger l'héritier que tout homme désire. Pour un temps, peut-être. Tu n'as pas de mari, personne à ton bras pour t'épauler ou te soutenir quand les jours sont difficiles, et quand les nuits le sont encore plus. Pas de mari, pas d'âme qui siège à tes côtés dans la vie pour les bonheurs et pour les joies ; tu te contentes d'amourettes en secret, de corps à corps avec l'inatteignable. Cela ne te suffit pas, au fond : mais comment infliger ton sort à quelqu'un d'autre ?

010 // Tu crois savoir avec les années qu'une sorcellerie entoure ton existence ; la solitude et l'abandon, la mort et l'isolement sont des choses que tu connais comme étant ton quotidien. Tu sais qu'il en est ainsi, mais au fond, tu n'as besoin que d'une chose : être entourée, voir dans les yeux des autres la reconnaissance et le succès dont tu as désespérément besoin. Tu donnerais beaucoup pour que ton godi, peut-être ton jarl t'admirent. Pour que les hommes et les femmes ne pensent de toi que des éloges avant ta mort, et que tu trouves ta voie, celle où ton existence ne sera pas qu'un chemin sans lumière.

Charme [✓] Novice [ ] Expert
Magie [ ] Novice [✓] Expert
Manipulation [✓] Novice [ ] Expert