QUELLE EST TA POSITION PAR RAPPORT À TON CHEF DE KYN ET AU JARL ? ≈ Je suis heureuse que notre chef de Kyn soit une Thorsen, qui plus est une femme. Sa famille a beaucoup fait pour Isenseg et je n’ai pour l’instant aucun doute sur sa bonne volonté quant à la bonne gestion de notre Kyn. Après tout, son défunt époux n’avait rien à se reprocher sur ce point, du moins du peu que j’en sais. Isenseg est un lieu où il fait bon vivre et j’espère que notre godi fera tout pour qu’il le reste.


EN QUOI FAIS-TU HONNEUR AUX DIEUX EN ÉTANT VIKING ? AS-TU EU À FAIRE DES SACRIFICES EN LEUR NOM ? ≈ J’aime profondément nos dieux pour tout ce qu’ils nous apportent. Venant d’une famille de pêcheurs, il n’est pas rare que nous sacrifions un animal en l’honneur du dieu Njörd, tout en priant régulièrement en plaidant ses bonnes faveurs. Mais mes nombreux efforts n’ont semblent-ils pas suffit. A chacune de nos grandes fêtes nocturnes destinées à la déesse Frigg, je prie aussi fort qu’il m’est possible pour que la fertilité me gagne. Jusqu’à aujourd’hui, il semble néanmoins que Frigg m’est tournée le dos. Je n’en reste pas moins une fervente croyante et je prie aussi souvent qu’il m’est possible.


QUELS MURMURES SE TISSENT SUR TON PASSAGE ? ≈ La rumeur que j’ai pu entendre le plus fréquemment est celle de mon impossibilité à enfanter. J’aurai tellement aimée qu’elle soit fausse, ou tout simplement que cette information reste au sein de mon cercle de proches… Mais à croire que les nouvelles circulent bien plus vite que je ne le voudrais. On dit également de moi que je serai maudite… Un si beau minois de retour chez ses parents, imaginez un peu ! Néanmoins, ma réputation en tant que tisseuse n'est plus à refaire, et beaucoup de pêcheurs d'Isenseg semblent ravis de mon travail.


QUEL DESTIN PENSES-TU QUE LES DIEUX ONT CHOISI POUR TOI ? QUELLE EST TA PLUS GRANDE CRAINTE QUANT À TON AVENIR ? ≈ Je penses que les Dieux me mettent volontairement à l’épreuve en ne me permettant pas de devenir mère. Peut-être est-ce pour me prévenir et me forger avant un événement important, qui pourrait réellement le savoir ? Je crois toutefois qu’il attende de moi une plus grande patience dans mes choix… Peut-être souhaitent-ils que je me renforce d’avantage au niveau émotionnel. Ma plus grande peur serait que tout cela n’aboutisse à rien, que je finisse seul sans avoir pu donner d’héritier à qui que ce soit. Mes parents en seraient sans nul doute déçus, ce que je ne souhaite pas.


CE QUE TA NORNE POURRAIT TE RÉSERVER, OU LES DIEUX DÉCIDER ≈ Cela pourrait être impossible à mes yeux, mais les Dieux pourraient sans nul doute décider que ma relation avec Alfgeir s’améliore. Après tout, ces visites sont nombreuses et elles ne se finissent pas toujours sur une dispute. A l’inverse, ma norme pourrait nous amener vers le divorce pur et simple… Mais j’ignore encore si c’est vraiment cela que je désir. Elle pourrait également m’amener à voyager, à changer de Kyn ou même de territoire.

Je suis née à Isenseg en plein hiver, alors que la neige recouvrait les terre et la glace enveloppait les eaux. Première fille de parents pêcheurs, j’ai toujours vécue au sein de Kyn, tout en apprenant grâce à ma mère l’art du tissage. Les filets de pêche que nous produisions servait à notre usage personnel, mais également aux autres habitants d’Isenseg. Cela nous permettait d’avoir un petit pécule supplémentaire, en plus des poissons vendus par mon père. J’ai appris très tôt à travailler auprès de mes parents, suivie par mon jeune frère. En vérité, je suis censée être leur deuxième enfant, mais la maladie à touché de plein fouet le nourrisson né avant moi, l’emportant bien trop tôt auprès des dieux. Cela fut une grande déception, mais je reçu tout l’amour dont un enfant avait besoin, sans rancune ni tristesse, la naissance de mon frère remplissant leur coeur de bonheur.

Enfant, il m’arrivait régulièrement d’aller jouer avec d’autres jeunes du villages dans les falaises longeant la côte. Nous étions des aventuriers, nous prenant déjà pour des adultes. Les garçons se voyaient déjà à la guerre, servant les Dieux, les filles quant à elles se voyaient en guerrière, ou tout simplement mariée. Nous formions un groupe de cinq amis, presque inséparables.

Néanmoins, les rochers du bord de l’eau n’étant pas les plus sûrs au monde, il nous arrivait souvent de glisser, parfois dans l’eau. J’en fis moi-même les frais, héritant d’une cicatrice au genoux, aujourd’hui toujours apparente. Plus nous grandissons, et plus nous prenions des risques… Jusqu’au jour où l’un de nos amis perdit la vie, sa tête heurtant l’un des rochers. Cet événement me marqua énormément, si bien que l’accès nous fut interdit. Notre zone de jeu fermée et le temps passant, notre petit groupe se perdit petit à petit de vue, certains prenant des chemins différents, d’autres partant tout simplement d’Isenseg.

Mon frère Thorolf a toujours été très protecteur envers moi, peut-être même un peu trop. Il était rare que l’on se sépare. Très complice, nous étions de véritables amis partageant des secrets que certains ignoraient, notamment l’extrême peur de Thorolf face à l’eau. Depuis tout petit, mon frère redoutait de mettre un pied dans l’eau, ce qui expliquait facilement pourquoi il ne savait pas nager, et ce encore aujourd’hui.

Un jour  durant lequel notre père se mit en tête de lui apprendre par la force, Thorolf manqua de se noyer. Il fut alité plusieurs jours durant lesquels il me revenait de prendre soin de lui. Après cet événement, nos parents se disputèrent violemment, mais il ne fallut pas attendre très longtemps avant de les voir à nouveau ensemble. Mon frère garda quelques séquelle de cette noyade manquée, dont une peur s’étant transformée en véritable phobie.


J’étais devenue une jeune femme lorsque j’ai rencontré Alfgeir Lindergatt à la taverne de notre quartier. Alors en compagnie de mon frère avec lequel on fêtait les bonnes prises du jour, je fus tout d’abord impassible. Mais au fil des discussions, de nos échanges, une véritable affection fini par naître. Nos familles y trouvèrent un bon compromis, se mirent d’accord… Je venais d’avoir dix-huit lorsqu’Alfgeir et moi nous sommes mariés, un an après nos fiançailles. Peu de temps après, nous partîmes nous installer  à Skogen. C’était la première fois que je quittais réellement le domaine familial et tout me semblait parfait.

Le temps passait et rien ne changeait. Malgré toutes les volontés du monde, malgré mes nombreuses prière, j’étais incapable de porter en moi notre enfant. Je me sentais coupable, maudite et impuissante. Les reproches d’Alfgeir ne firent que renforcer ces sentiments. Cet amour qui nous liait semblait disparaître petit à petit, à mesure que je me résignais à pouvoir un jour procréer. Cette vie qui me plaisait tant au début finit par me devenir détestable.

Peut-être avec un peu de naïveté, je pensais que les reproches finiraient par cesser et que la passion qui nous animait allait finir par réapparaître. Mais la jalousie grandissait en moi à l’encontre de sa servante Nott. Je remarquais de plus en plus le lien les liant, et cela ne fit en rien calmer ma tristesse grandissante. Plus les les jours passaient et plus je me sentais seule. C’est en entendant la jeune femme crier après une blessure d’Alfgeir que je compris que ma place n’était plus ici.

C’est avec une certaine tristesse que je pris la décision de revenir auprès des miens, à Isenseg. C’était une page de ma vie qui se tournait, mais une flamme qui n’était pas réellement éteinte. Ma famille fut étonnée de me voir ainsi revenir, mais il furent à la fois heureux de me voir. Depuis mon mariage, seul Thorolf me rendait visite régulièrement, je fus donc particulièrement ravie de revoir le visage de nos parents.

Ma tristesse mise de côté, j’ai repris mes anciennes activités de tissage. Tisser me permet de m’enfermer dans mon monde et de ne plus penser à rien. Bien sûr, c’est toujours avec un petit pincement au coeur que je revois Alfgeir, lorsque ce dernier ose venir à ma rencontre. Malgré que mes sentiments ne sont plus les mêmes à son égard, je me dis que ce pourquoi nous nous sommes n’a peut-être pas totalement disparu et qu’il nous reste un mince espoir.

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